Opep : réunion extraordinaire le 18 novembre à Vienne envisagée

Opec_khelil L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) envisage de tenir une réunion extraordinaire le 18 novembre à Vienne, a annoncé mercredi l’agence officielle algérienne APS. L’ordre du jour pourrait en être le suivant : l’examen de la situation du marché pétrolier à la lumière de la crise financière mondiale.

Si la chose se concrétisait, cette réunion aurait avoir lieu un mois avant la réunion extraordinaire du cartel prévue le 17 décembre à Oran.

Le ministre du Pétrole du Qatar s’est dit mercredi favorable à une réunion d’urgence de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), alors que le cours du brut continue à chuter et s’approche du seuil de 80 dollars.

« Si le président » de l’Opep, Chakib Khelil, « veut organiser une réunion d’urgence, j’y serais favorable et je pense que tout le monde le sera aussi », a-t-il déclaré, sans dire toutefois s’il était d’ores et déjà pour une baisse de production du cartel.

Les prix du brut ont chuté de 45% depuis leur record de 147,50 dollars à la mi-juillet et s’approchaient mercredi du seuil de 80 dollars le baril.

A l’issue de sa réunion de décembre prochain, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ne devrait réduire sa production que si le prix moyen du baril de pétrole passait sous le seuil de 80 dollars, a déclaré mercredi une source du cartel.

Samedi, le président de l’Opep et ministre algérien de l’Energie, Chakib Khelil, avait indiqué que le marché des hydrocarbures est caractérisé par une nette baisse de plus de 3 millions de barils par jour de la demande des principaux pays consommateurs. Mais selon lui, « l’offre de brut demeure quant à elle la même qu’avant l’avènement de la crise ».

Il avait ajouté que plusieurs scénarios sont possibles quant à la gestion des effets de la crise financière internationale sur les prix du pétrole. Le président du cartel avait alors également indiqué que l’Opep s’efforcerait d’équilibrer le marché lors de sa réunion de décembre.

Mardi, le président de la compagnie pétrolière libyenne, Choukri Ghanem, qui a rang de ministre, s’était dit « très inquiet de la baisse des prix du brut », avertissant que si les prix restaient à ces niveaux, son pays envisagerait de réduire sa production.  Ce qui explique peut-être pourquoi Tripoli menace d’interrompre ses livraions d’hydrocarbures destinées à la Suisse …. histoire de faire monter les prix ?

« Nous appelons les autres membres de l’Opep, comme les producteurs hors Opep, à réduire leur production pour sauvegarder leurs intérêts », a ajouté Choukri Ghanem, laissant entendre que les prix ne permettraient bientôt plus de couvrir les coûts de production, qui ont « beaucoup augmenté ».

Dans ce contexte, l’Iran, un des pays membres de l’Opep, a estimé ce week-end que les pays producteurs fournissaient trop de pétrole au marché et qu’à 100 dollars, le prix du baril était trop faible.

Nombre d’analystes pétroliers estiment pour leur part qu’à moins de 80 dollars le baril le rendement des sites d’extraction pétrolière n’est plus totalement assuré. Les compagnies pétrolières doivent en effet forer toujours plus profond, dans des conditions de plus en plus difficiles.

Le patron de Total, Christophe de Margerie, soutient quant à lui qu’un baril de pétrole à 80 dollars est le prix plancher qui permet d’assurer un « retour raisonnable » sur investissements des projets pétroliers.

L’Agence internationale de l’Energie (AIE), qui défend les intérêts des pays consommateurs, a récemment admis l’idée qu’un juste prix du pétrole pour les producteurs et les consommateurs se situerait autour de 80 dollars, et pas moins.

Source : AFP, JDD, Reuters