Fortis : prise de contrôle de BNP Paribas en Belgique et Luxembourg

Fortis_2 Le week-end aura été « fructueux ». Confirmant par les faits les rumeurs qui avaient couru ces jours derniers, la banque française BNP Paribas va prendre le contrôle du bancassureur Fortis en Belgique et au Luxembourg. Un accord en ce sens a été conclu entre les différentes parties dimanche soir, à l’issue d’un week-end d’intenses négociations. Les gouvernements de ces deux pays resteront actionnaires minoritaires.

Les activités néerlandaises de Fortis, groupe confronté à des problèmes de liquidités à la suite de la crise financière, ont été récemment nationalisées par le gouvernement des Pays-Bas.

La banque française BNP Paribas a confirmé dimanche la reprise de Fortis en Belgique et au Luxembourg pour créer la « première banque européenne par le montant des dépôts ».

Aux termes du compromis, BNP Paribas va prendre 75% de la filiale belge du groupe Fortis, 25% (contre 49 % antérieurement) restant dans le giron de l’Etat belge, qui conserve ainsi une minorité de blocage. Concernant Fortis au Luxembourg, BNP Paribas va prendre 66% des parts, le gouvernement du Grand-Duché en conservant 33% (contre 49 % antérieurement).

Le deal prévoierait par ailleurs que Fortis Insurance Belgium et Fortis Investments passent aussi dans le giron de BNP Paribas.

La Belgique et le Luxembourg vont devenir actionnaires de la première banque française BNP Paribas, dans le cadre de cette opération a également annoncé dimanche soir une source proche du gouvernement luxembourgeois. Cette source confirmait ainsi des informations publiées par le quotidien belge De Tijd sur son site internet.

La banque française compte en effet financer la prise de contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg, en payant avec ses propres actions. « L’opération devrait se faire sans que BNP Paribas ait besoin de débourser du cash, en tout cas pour la partie bancaire », a expliqué par la suite un porte-parole de la banque.

La Belgique va ainsi se retrouver parmi les principaux actionnaires de BNP Paribas, avec 10% du capital, représentant quelque 6,5 milliards d’euros, a précisé cette source. De son côté, le gouvernement luxembourgeois, qui verra sa part dans Fortis Luxembourg descendre de détiendra une participation de 1,4% dans le groupe financier français.

La capitalisation boursière de BNP Paribas vendredi soir à la clôture de la Bourse de Paris était d’environ 65 milliards d’euros. L’opération valorise quant à elle l’ensemble des activités de Fortis en Belgique, au Luxembourg ainsi que dans quatre autres pays européens (Turquie, Pologne, Allemagne, France) « entre 15 et 16 milliards d’euros ».

Sources : AFP, 7sur7.be

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(3 commentaires)

  1. Fortis : les petits actionnaires seront dédommagés le 1 juillet 2014
    La décision est tombée… L’Etat a fait connaître les modalités d’octroi des fameux coupons sensés dédommager les petits actionnaires de Fortis. Ils recevront une part des éventuels bénéfices de la participation de l’Etat dans BNP Paribas… le 1er juillet 2014 !
    Pour rembourser les actionnaires, l’Etat fédéral va créer un fond auquel il affectera une partie de la plus-value qu’il tirera de sa participation dans BNP Paribas, dont il est devenu actionnaire à hauteur de 11,7% à la suite de la reprise par la banque française de 75% de Fortis Banque Belgique.
    Concrètement, ce fond sera constitué de la différence entre d’une part la valeur des actions BNP Paribas établie à une date référence (qui sera la date de l’assemblée générale des actionnaires de BNP Paribas décidant la distribution des dividendes 2013), à laquelle s’ajoutent les dividendes perçus par l’Etat jusqu’à cette date référence et, d’autre part, l’investissement consenti par l’Etat dans Fortis (soit 9,4 milliards d’euros auxquels s’appliquent un taux d’intérêt de 4,11%) et auquel s’ajoutent une prime de risque de 2% par an ainsi que les pertes éventuelles enregistrées par l’Etat dans le cadre de la reprise du portefeuille d’actifs structurés de Fortis.
    Ce fond sera réparti à la date du premier juillet 2014.
    S’agissant de la procédure mise en place, Fortis a procédé ce week-end au détachement d’un coupon (sous forme électronique) qui fera office de preuve et donnera droit aux particuliers, moyennant certaines conditions, de participer à ce fond constitué par l’Etat pour un maximum de 5.000 coupons par personne.
    Il n’est donc pas nécessaire que les particuliers qui y ont droit se rendent dans les prochains jours à un guichet de banque Fortis pour obtenir leur coupon.
    Les conditions pour obtenir ces fameuux coupons sont, d’après le site internet l’Echo.be:
    – Etre une personne physique
    – Etre en possession des actions depuis au moins le 1er juillet 2008
    La cotation du titre de l’action Fortis devrait reprendre dès lundi. Le cours de l’action était de 5,42 euros au momeent de la suspension de la cotation, le vendredi 3 octobre 2008.
    http://www.rtlinfo.be/news/article/181218/–Les+petits+actionnaires+de+Fortis+dédommagés…+en+2014+!

  2. Fortis : le « J’accuse » du Soir
    « Comment la haute direction du groupe Fortis a-t-elle pu s’embarquer dans cette colossale histoire de mensonges ? » C’est un véritable « J’accuse » contre l’institution financière belgo-néerlandaise que lance « Le Soir » de Bruxelles en publiant des documents confidentiels. Pour le quotidien, les dirigeants de Fortis, désormais soumis à une enquête « pour malversations » du parquet de Bruxelles, ont caché l’exposition de la banque au marché américain du « subprime » en septembre 2007 au moment où ils lançaient une augmentation de capital de 13,4 milliards d’euros. Cette levée de fonds devait permettre de financer le rachat d’ABN AMRO.
    Toujours d’après le journal citant un document intitulé « US Subprimes update » en date du 28 août 2007, le comité exécutif avait été mis au courant de l’exposition aux produits à risque de la banque qui détenait alors 5,71 milliards d’euros de CDO. Ces « collateralised debt obligations » sont des titres garantis par des créances, dont des crédits hypothécaires américains, qui ont très largement propagé dans le monde la crise immobilière américaine. Or, souligne « Le Soir », le 21 septembre 2007, Fortis affirmait que l’impact des déboires du marché immobilier américain devrait « être marginal » sur ses résultats annuels.
    Le document publié fait néanmoins état sous les rubriques CDO de notations triple A+ pour près de 5 milliards de ces titres. Mais le journal affirme que « fin août 2007, plus personne n’ignore le problème des crédits «subprimes» et la vigilance s’impose sur les marchés depuis que les agences de notation ont rabaissé, le 11 juillet, le rating de centaines d’instruments financiers liés aux crédits «subprimes» ».
    La suite racontée par « Le Soir » de Bruxelles est plus connue. C’est le 8 novembre 2007, lors de la publication des résultats du 3e trimestre, que l’ampleur de l’exposition de Fortis au marché hypothécaire américain à haut risque est révélée. Près d’un an après, le 28 septembre 2008, les amortissements nécessaires pour faire face à cette exposition dépasseront les 4 milliards d’euros, obligeant finalement les gouvernements à démanteler le groupe financier, entre l’état néerlandais et la BNP Paribas.
    http://www.lesechos.fr/info/analyses/4791165-fortis-le-j-accuse-du-soir.htm
    La réponse de Fortis suite à cette publication
    http://www.fortis.com/press/info/FR_Fortis_LS_29102008.pdf
    A lire aussi cet article très complet sur la chute de Fortis
    Manipulation chez Fortis : une centaine d’enquêteurs cherchent les preuves
    http://www.trends.be/fr/articles/index.jsp?articleID=46490&siteID=12&sectionID=-1

  3. Le démantèlement de Fortis est gelé, les actionnaires seront consultés
    La Cour d’appel de Bruxelles a donné raison vendredi aux petits actionnaires du bancassureur Fortis, qui exigeaient d’être consultés sur la vente du groupe à BNP Paribas et à l’Etat néerlandais, une décision signifiant « un gel » des opérations.
    Au plus tard le 12 février, les actionnaires pourront voter au cours d’une assemblée sur les décisions prises par la holding de Fortis. Les actionnaires sont déjà convoqués à une assemblée ordinaire le 19 décembre.
    « Tous les actes qui ont été posés depuis deux mois en vue du rachat de Fortis par BNP Paribas sont suspendus. Nous avons connu beaucoup d’errements dans cette procédure. Mais le droit l’a finalement emporté! », a déclaré à l’agence Belga l’avocat des plaignants Olivier Bonhivers, qui représente 2.200 actionnaires de Fortis.
    La participation de l’Etat belge dans Fortis Banque est gelée pour 65 jours et un nouveau collège sera nommé avec deux sages et trois techniciens pour évaluer les transactions.
    Pendant cette période « de gel », BNP Paribas est tenue de maintenir telles quelles ses relations interbancaires qu’elle entretient avec Fortis, précise la justice belge.
    Le 3 octobre, le bancassureur belgo-néerlandais Fortis, au bord de la faillite, avait décidé de céder l’essentiel de ses activités aux Pays-Bas, à l’Etat néerlandais.
    Le 5 octobre, la banque française BNP Paribas avait annonçait qu’elle allait prendre le contrôle de Fortis en Belgique et au Luxembourg.
    Après ce dépeçage, les titres Fortis détenus par les petits actionnaires ont perdu presque toute leur valeur.
    En première instance, le parquet de Bruxelles avait soutenu les petits actionnaires qui réclamaient la convocation d’une assemblée extraordinaire pour pouvoir se prononcer sur la vente par appartements de Fortis.
    Le 18 novembre, le tribunal de commerce de Bruxelles avait toutefois débouté les actionnaires sur la convocation d’une assemblée générale, ne leur accordant que la nomination d’experts pour déterminer si le prix payé pour Fortis était « adéquat ». Les petits actionnaires avaient fait appel.
    http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5i3myBUKmuZLxVSNAwhbM44qPwIug
    Gel démantelement Fortis: BNP Paribas toujours intéressé par le bancassureur
    La décision de la Cour d’appel de Bruxelles de geler le démantèlement de Fortis « ne remet pas en cause l’intérêt » de BNP Paribas pour le bancassureur belgo-néerlandais, selon un communiqué de BNP Paribas publié samedi.
    « BNP Paribas a pris acte de la décision de la Cour d’appel de Bruxelles » qui a donné raison vendredi aux petits actionnaires du bancassureur Fortis. Ces derniers exigeaient d’être consultés par vote sur la vente du groupe à BNP Paribas et à l’Etat néerlandais.
    Cette décision qui signifie « un gel » de ces opérations « ne remet pas en cause l’intérêt d’adosser Fortis Banque SA et Fortis Insurance Belgium à BNP Paribas, ce qui constitue la solution la plus favorable aux clients et collaborateurs de Fortis », toujours selon le communiqué.
    « BNP Paribas examine avec les autorités et les différentes parties prenantes les moyens, y compris juridiques, de mettre en oeuvre ce projet avec efficacité et rapidité », a ajouté le groupe bancaire français, qui ne souhaitait pas apporter d’autres commentaires.
    La banque française devait tenir vendredi prochain 19 décembre une assemblée générale extraordinaire pour entériner l’opération Fortis. Interrogé sur le maintien ou non de cette assemblée, un porte-parole de BNP Paribas a déclaré à l’AFP ne pouvoir encore apporter de réponse à ce sujet.
    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_societes.phtml?&symbole=1rPBNP&news=6186343

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