A longueur de routes…

Images Quand on voyage, même peu, même dans un département rural, qu’on sillonne en long, large et en travers, si l’on sait voir, on sait voir.
La première chose à voir, c’est qu’aujourd’hui, on ne construit plus grand chose. Après une chute de 70 % de la construction neuve, on s’achemine vers une chute aussi carabinée.
Il y a le village, un peu trop loin de la grande ville. Bâti autour d’un beaucoup plus petit village, les enfants sont partis, les habitants, sont âgés, et beaucoup de choses sont en vente.
Assez pour en faire une malédiction. « Là bas, il ne faut pas y aller, tout est à vendre »…
Dans tel autre village, (3002 habitants), l’explosion est finie. Les lotissements se sont remplis, les immeubles du centre, vidés. Plus 300 logements à louer. Plus de 300 logements à vendre. La dernière usine en liquidation judiciaire. Et c’est général, pas d’exception, nulle part.
Les propriétaires sont beaucoup plus accommodants. Du stade de « c’est le prix » ou « c’est le marché », ils en viennent à sauver les meubles.

Pour le même prix, au lieu d’un F3, on loue la maison (trois appartements) au complet.
Et c’est comme ça partout, et comme partout, les taxes augmentent, et comme partout, les propriétaires d’ancienne souche se sont précipités pour faire réhabiliter, dilapidant leur épargne, s’endettant, pour arriver à un marché qui explose.
Sur le long terme, un « rendement » négatif, ce n’est plus un rendement. C’est un bien détruit, en déshérence, destiné à être bradé ou à la démolition.
Sur les aires urbaines plus conséquentes et plus malades encore, on joue.
On joue à démolir les anciens immeubles, les rares grands ensembles, les immeubles en zones inondables, pour déplacer les populations ailleurs.
Sans rien régler, d’ailleurs. On a construit bien plus qu’on a détruit.
J’habite pourtant, pour certains, le « département idéal » : les scores électoraux de la droite peuvent y atteindre 80 %, et le « tous propriétaires » n’était même pas porteur (Ouai ? et alors ? tout le monde est déjà propriétaire !)…
1500 logements neuf chaque année pendant la bulle, pour 300 habitants supplémentaires, il y aurait comme un risque. Même chez les champions nationaux de l’épargne. Il y a d’ailleurs, pour les partisans des prix hauts, un hiatus qui existait avant la crise. Malgré une épargne importante, les prix étaient modestes…

Bien sûr, la maturité de la crise n’est pas aussi avancée ailleurs. Mais je maintiens. Dans ce contexte, 80 ou 90 % de baisse, ne me parait pas impossible, mais même probable.
Anecdocte : l’autre jour, sur la route, on me demande « Vous pourriez me dire où est le gite (rural)? » J’ai montré toutes les directions (dans un rayon de 1000 mètres, il devait y en avoir 40), avant de demander quel gite. (j’avais 39 chances sur 40 de leur indiquer le mauvais), et la femme dit à son mari : « Tu vois, on aurait du mieux négocier les prix »…
Quand à aller louer ces gites, pendant que les annuités tombent, c’est illusoire aussi…

Mercredi 15 octobre 2008

(3 commentaires)

  1. Dans tel autre village, (3002 habitants), l’explosion est finie. Les lotissements se sont remplis, les immeubles du centre, vidés. Plus 300 logements à louer. Plus de 300 logements à vendre.
    ça fleure bon le DE ROBIEN……….

  2. En effet,hors saison,on peut désormais louer un magnifique gite pour des clopinettes(bois,electricité,draps,apéro offert)les proprios doivent optimiser le remboursement des prets dans un contexte
    concurrentiel très fort,avant de retrouver un boulot si rare dans ces campagnes de plus en plus désertées …

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