Exclusif: Georges Soros à « ce soir ou jamais »!

Décidémment, si France Télévisions possède un atout dans sa manche, il s’agit bien de Frédéric Taddéi et son late night talk show … Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir hier soir (jeudi 18) le panel de gens réunis autour de l’investisseur mythique! Que du beau monde pour un débat à voir et à revoir en prenant des notes (je pense en particulier à l’intervention de Daniel Cohen en fin d’émission, qu’il intitule sa « lecon pour dans 100 ans »). Je ne suis pas sur que la jeune beauté blonde était vraiment indispensable derrière Michel Aglietta (ca distrait le spectateur, et vu le niveau des interventions, ca oblige à revenir en arrière avec Windows Media Player). Alors, parce qu’il faut bien etre un peu critique casse-pieds, on peut dire que Philippe Manière était un peu en-dessous du niveau (à peine), mais que celui-ci était tellement relevé que personnellement, je ne peux qu’applaudir France 3 et l’équipe de CSOJ pour nous avoir proposé une émission d’un tel niveau

La chaine soi-disant culturelle France 5 ferait bien de s’en inspirer lorsqu’elle prétend aborder le sujet de la crise financière …

(8 commentaires)

  1. Si seulement on pouvait avoir une emission comme ca une fois par semaine … (soupir)

  2. Philippe Manière dirige l’institut Montaigne, crée par Bébéar le parrain du patronnat français. Je dis cela parce que Philippe Manière nous a expliqué, dans cette émission, le problème posé par les normes IFRS. Les normes IFRS imposent d’estimer la valeur des actifs au prix du marché si c’est possible (le fameux mark-to-market).
    Il faut savoir que les banques US ont obtenu une dérogation pour ne pas appliquer le mark to market. Les banques US ont des bilans artificiellement gonflés par des actifs surestimés. Ainsi, quand Lehman Brothers a subi une crise de confiance, elle a été incapable de vendre ses actifs aux prix affichés dans son bilan, ce qui a provoqué sa faillite en quelques jours.
    Le patronnat français fait un lobby considérable pour ne pas appliquer les normes IFRS. Et Philippe Manière agit à mon avis plus comme lobbyste que comme économiste. Un autre opposant célèbre du mark to market est l’ancien patron d’AIG, dont on connaît aujourd’hui le sort de sa compagnie.

  3. @dona: vous soulevez un point très intéressant, à savoir la différence entre le mark to market, caractérisant les actifs liquides très faciles à valoriser (on prend simplement le « prix du marché » du jour) et le « mark to model » qui concerne les actifs illiquides (comprenant en outre les « level 3 assets » qui ont posé problème fin 2007).
    Mark to model, cela veut dire que pour valoriser ces assets peu liquides, on a recours à des modèles mathématiques alambiqués (je sais de quoi je parle!) sur lesquels les banques doivent s’accorder. Or, très vite, celles-ci sont tombées d’accord sur le modèle pour lequel le prix des assets augmentait régulièrement … Et c’est là-dessus qu’elles valorisaient les portifs en « accord » avec la norme IFRS. Bien entendu, tout cela est parti en lambeaux fin 2007.

  4. Excellente émission… à ceci près que les intervenants se sont bien gardés de répondre à la dernière question de Frédéric Taddéi : « que va-t-il se passer maintenant pour nous ? »
    Ou bien ils se sentent incapables de faire un pronostic sérieux, ou bien celui-ci est si terrible qu’il vaut mieux le taire…
    Seul George Soros a parlé en début d’émission du dernier pas avant le précipice, sans toutefois nous dire précisément en quoi consisterait ledit précipice.

  5. Tout le monde n’est pas Georges Soros … Plus sérieusement, je crois que ces gars-là ont des gros postes dans la hiérarchie francaise et donc sont déja un peu off-limits en allant participer à un débat pareil (ce qui est plutot courageux de leur part). Remarquez que les habituels raconteurs de fariboles n’étaient pas invités (Elie Cohen, Bernard Marisse, Marc Touati ou J.P. Fitoussi) …

  6. Il faut rendre à César…sa salade: Ils étaient tous là pour vendre leurs salades!!! 🙁

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