Gazprom : la hausse du prix du gaz d’Asie centrale va impacter l’Ukraine

Poutine_gaz Encore un coup dur (mais ne serait-ce qu’une menace ?) pour l’Ukraine, laquelle résiste vaille que vaille à l’hégémonie russe.

Le prix du gaz en provenance d’Asie centrale vendu à la Russie va « plus que doubler » à partir de 2009, a annoncé mardi le PDG du groupe russe Gazprom Alexeï Miller.

Lequel a tout de suite tenu à préciser que cette augmentation aura un impact en Ukraine, dont les importations de gaz proviennent essentiellement de cette région.

« On peut s’attendre que le prix d’achat du gaz en provenance des pays d’Asie centrale (Kazakhstan, Ouzbékistan et Turkménistan) fasse plus que doubler en 2009 par rapport à cette année », a déclaré M. Miller au cours d’une rencontre avec le Premier ministre russe Vladimir Poutine.

Cette augmentation va peser sur l’Ukraine dont le gaz importé provient essentiellement d’Asie centrale et que Gazprom lui revend à un prix plus bas que celui du marché…. Et pourrait aussi peser sur les coûts d’approvisionnements européens.

En février dernier, le premier vice-premier ministre ukrainien Alexandre Tourtchinov avait déclaré que son pays, confrontée à une hausse du tarif des importations de gaz naturel, se gardera de relever celui du transit de gaz vers l’Europe en 2008.

Le responsable ukrainien avait cependant estimé que la question des tarifs du transit et celle des tarifs du gaz nécessitaient une « solution d’ensemble », avant de rappeler que le passage aux prix du marché devait être progressif, mais aussi respecter les intérêts russes et ukrainiens.

« Nous ne sommes pas contre le passage aux prix du marché, mais le mouvement doit être réciproque: les règles du marché doivent s’appliquer aussi bien aux tarifs du gaz qu’aux tarifs du transit », avait-t-il constaté.

Kiev paye 179,5 dollars les 1.000 m3 de gaz turkmène, alors que la compagnie russe lui facture la même quantité de gaz russe au tarif de 315 dollars.

Néanmoins, la semaine dernière, l’Ukraine et la Russie se sont mis d’accord pour conclure un accord gazier pour 2009 en « octobre-novembre ». Kiev et Moscou doivent se mettre d’accord sur le prix du gaz russe livré à l’Ukraine et sur le tarif de son transit vers l’Europe par le territoire ukrainien. L’Ukraine veut lier le tarif du transit au prix de ses importations de gaz.

Il y a quelques jours, le chef du géant gazier russe Gazprom Alexeï Miller avait d’ores et déjà affirmé que les prix du gaz vendu à l’Ukraine pourraient plus que doubler et dépasser les 400 dollars (254 euros) pour 1.000 m3 à partir du 1er janvier 2009.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine avait parallèlement déclaré, lors d’une conférence de presse conjointe avec Mme Timochenko, que c’étaient les pays d’Asie Centrale qui pressent Moscou d’augmenter les prix de gaz vendu à l’Ukraine.

Mi-juin, la présidence ukrainienne avait prévenu que l’Ukraine riposterait en relevant les tarifs pour le transit du gaz russe par son territoire et pour le stockage dans ses réservoirs souterrains si Moscou augmente brusquement le prix de cet hydrocarbure en 2009. « Soyez confiants, l’Ukraine aura une réponse asymétrique forte si la question du passage aux prix du marché européens est posée et s’il y a le désir de les introduire immédiatement, à partir du 1er janvier 2009 », a déclaré le chef adjoint de la présidence Olexandre Tchaly lors d’une conférence de presse.

Le passage aux conditions du marché ne signifie pas seulement la hausse du prix du gaz, a-t-il souligné. « Ces principes de marché doivent aussi s’appliquer à toutes les autres composantes des relations gazières : celles du transit et du stockage du gaz », a-t-il poursuivi.

Les crises du gaz, récurrentes entre Moscou et Kiev sur fond de tensions politiques, ont conduit en janvier 2006 à une brève interruption des livraisons vers l’Europe, alors que la quasi-totalité du gaz russe destiné à l’UE transite par l’Ukraine.

Mais un nouveau sujet de discorde point à l’horizon : Kiev espère obtenir le statut de candidat officiel à l’adhésion à l’Otan en décembre prochain, idée à laquelle Moscou est fermement opposé.

Interrogé sur la possibilité que Kiev renonce à l’Otan ou au moins repousse son adhésion en échange d’un prix du gaz russe favorable, M. Tchaly a répondu que de telles propositions seraient « inacceptables ».

« Echanger des problèmes de sécurité nationale contre le gaz… Même poser la question de cette façon est inacceptable », a-t-il martelé.

Mais les enjeux financiers qui pèsent dans la balance sont encore plus lourds qu’il n’y paraît …

Un tantinet joueur, le président de la compagnie publique ukrainienne Naftogaz, Oleg Doubina, a proposé samedi un développement conjoint du plateau continental ukrainien de la mer Noire avec Gazprom en échange d’un accès à des champs gaziers russes.

« Je propose de conclure un accord prévoyant le développement conjoint du plateau continental ukrainien en mer Noire avec Gazprom et un accord de développement commun de champs gaziers sur le territoire de la Fédération de Russie », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l’hebdomadaire ukrainien Zerkalo Nedeli.

M. Doubina a précisé que son pays était plus intéressé par le gaz extrait du plateau continental et serait prêt à laisser le pétrole à la Russie. « Que Gazprom garde le pétrole du plateau continental aux termes d’un accord de partage de production et nous prendrions en vertu de cet accord le gaz extrait conjointement », a déclaré le patron de Naftogaz. « Ils (les Russes) sont probablement plus intéressés par le pétrole », a-t-il estimé. Le plateau continental de l’Ukraine en mer Noire recèle de vastes ressources en gaz et en pétrole nécessitant d’importants investissements pour être exploitées

Source : AFP, Ria Novosti

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(3 commentaires)

  1. L’Ukraine peut-elle faire faillite ?
    Avec des besoins de refinancement de 15 de milliards de $ et des spreads de taux qui sont passé de 473 à 1750 bps (17.5%) cette semaine, comment l’Ukraine va réussir à gérer sa dette et ses besoins de trésorerie dans les mois à venir.
    La dette totale de l’Ukraine s’élève à 128 milliards de $ (soit 65% de son PIB) et l’inflation dépasse désormais les 30% annuel.
    http://www.rgemonitor.com/euro-monitor/254001/ukraine_wobbles_as_the_financial_ground_beneath_it_trembles
    Plus généralement, de nombreux pays d’Europe de l’Est fortement dépendants des capitaux étrangers pour leur financement sont directement concernés par la paralysie du marché du crédit et le manque de solvabilité des banques préteuses exigeant des taux d’intérêt exorbitant. La Russie regarde sans doute cela d’un oeil amusé préparant sans doute une nouvelle crise du gaz pour cet hiver.
    http://www.agefi.fr/articles/Les-CDS-des-corporates-et-des-pays-de-l-Est-sous-pression-1053220.html

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