Boeing toujours aussi « optimiste » … pour ne pas dire plus … Contre vents et marée, le constructeur américain a confirmé mardi le calendrier du programme de son futur long-courrier, le 787 Dreamliner.
Il a même assuré que sa production progressait … devant des milliers de clients et de journalistes venus l’entendre lors d’une conférence de presse au Salon aéronautique de Farnborough, près de Londres. Difficile de faire moins, devant un tel public …
Méthode Coué à la Dany Boon ?
« Jusqu’ici tout va bien », a assuré le directeur du programme Pat Shanahan. Le processus de production « progresse », et « toutes les pièces du puzzle se mettent en place« , a-t-il assuré, en détaillant l’avancée des différentes étapes de fabrication de l’appareil. Les futurs passagers seront très certainement ravis de savoir qu’ils monteront bientôt à bord d’un puzzle, c’est toujours rassurant …
« Le voyage a duré sept ans » mais le programme va bientôt entrer dans la phase de certification, qui nécessitera plusieurs séries de tests approfondis, d’abord en interne puis avec les autorités compétentes, en vue des premières livraisons qui devraient commencer au troisième trimestre 2009, a poursuivi Pat Shanahan.
En avril dernier, Boeing avait repoussé une troisième fois le calendrier de livraison des 787, annonçant que les premières livraisons de l’appareil n’interviendraient qu’au troisième trimestre de l’année prochaine, soit avec près d’un an et demi de retard par rapport aux prévisions initiales.
Malgré les retards successifs du programme, l’appareil arrivera sur le marché avec plusieurs années d’avance sur son rival, l’A350 XWB de l’avionneur européen Airbus, qui n’entrera pas en service avant 2013.
Mais si le 787 Dreamliner offre à ses passagers un réseau informatique, permettant notamment de se connecter à Internet, l‘avion comprend deux autres réseaux, l’un pour l’avionique, servant au pilotage et à la navigation, et l’autre destiné aux gestionnaires de l’avion, véhiculant des données concernant la maintenance et l’administration. Or, ces trois réseaux ne sont pas isolés les uns des autres.
Les responsables de la FAA (Federal Aviation Administration) craignent qu’il soit ainsi possible qu’un passager puisse perturber, volontairement ou non, le réseau gérant pilotage et navigation. Aucun autre avion ne présentant cette caractéristique, la FAA vient d’imposer à Boeing des demandes d’informations supplémentaires venant s’ajouter aux longues procédures de certifications.
Des analystes de Wall Street avaient d’ores et déjà prévu avec précision les deux retards précédents du Boeing 787, bien avant que le groupe n’admette que le programme rencontrait des problèmes.
Certes, les compagnies aériennes restent enthousiastes à propos de ce nouvel appareil doté d’une structure composite à base de carbone, qui devrait permettre de réduire de 20% la consommation de kérosène. Mais certaines d’entre elles commencent à s’impatienter face aux retards, alors que l’appareil devait théoriquement à l’origine entrer en service en mai de cette année.