Le débat concernant la TVA sur les produits pétroliers est relancée, une fois des plus. Et pas par n’importe qui …
« La proposition de Nicolas Sarkozy de plafonner la TVA sur les produits pétroliers sera sans doute discutée par l’Eurogroupe mais elle n’a guère de chances de prospérer », a ainsi déclaré estimé dimanche Jean-Claude Juncker.
Pour rappel, le Président de la République a proposé la semaine dernière de suspendre la part TVA sur le prix du pétrole à partir d’un certain seuil. Ceci permettrait
Pétrole: l’Eurogroupe contre l’idée de Sarkozy d’agir sur la TVA
Reuters 02.06.08 | 10h39
FRANCFORT (Reuters) – Plusieurs pays de l’Eurogroupe, Allemagne en tête, ont rejeté la proposition de Nicolas Sarkozy d’agir sur la TVA pour limiter la hausse des prix du pétrole, rappelant que l’Union européenne s’était engagée en 2005 à ne pas intervenir par ce biais.
La hausse des prix du pétrole, qui a entraîné des revendications catégorielles en France et dans l’UE, a incité le président français à demander que l’Union réfléchisse à un gel de la TVA sur les produits pétroliers au-delà d’un certain prix.
Les ministres des Finances de l’Eurogroupe, réunis exceptionnellement à Francfort pour célébrer le dixième anniversaire de la Banque centrale européenne (BCE), ont pour la plupart rappelé la décision prise à Manchester en 2005 de ne pas réagir à la hausse des cours par de telles mesures.
« Nous devrions nous en tenir à la déclaration de Manchester. Cela signifie ne pas répondre sur le plan politique et ne pas tenter d’intervenir », a déclaré à son arrivée à la réunion le ministre allemand des Finances, Peer Steinbrück.
« Dans le passé, cela s’est souvent révélé être une erreur », a-t-il ajouté en se plaçant sur la même ligne que la Commission européenne, qui a déjà opposé une fin de non-recevoir à Paris.
Le Premier ministre François Fillon avait vivement réagi vendredi à ce négativisme a priori: « Nous n’aimons pas beaucoup qu’on nous dise ‘non’ avant même d’avoir discuté des questions qui sont posées », avait-il déclaré.
PAS LE MOMENT DE SE PRIVER DE RECETTES
Mais l’Allemagne est très largement suivie.
Le ministre néerlandais des Finances, Wouter Bos, a abondé dans le même sens en soulignant que la France n’était pas en mesure de se priver de précieuses recettes fiscales.
« Je pense que la France a déjà beaucoup de problèmes pour résorber son déficit. Réduire les taxes ne rendra pas nécessairement les choses plus aisées pour elle », a-t-il dit.
L’inflation, qui a atteint en mai 3,6% en glissement annuel, un record pour la zone euro, ne peut être selon lui combattue que par des mesures globales et non sectorielles.
Le ministre espagnol des Finances, Pedro Solbes, qui vient d’un pays où les pêcheurs protestent aussi contre la hausse des prix du gazole, a également rappelé le consensus de Manchester.