Heurts entre forces politiques rivales au Liban : 2 morts

LibandirectionLa situation au Liban semble vouloir empirer. Alors que certains craignent l’émergence d’une guerre civile, deux militants phalangistes, proches de la majorité antisyrienne, ont été tués dans des heurts entre groupes politiques rivaux dimanche à Zahlé, dans l’est du Liban, a indiqué un haut responsable de la sécurité.

Les Libanais ont commémoré la semaine dernière le 33e anniversaire du déclenchement de la guerre civile, le 13 avril 1975. Rappel oh combien symbolique, alors que la grave crise politique, auquel le pays est une nouvelle fois confronté, menace de dégénérer en conflit armé.

Salim Assi et Nasri al-Mourani, deux proches des phalanges chrétiennes, une composante de la majorité, ont été tués par balle en marge de l’inauguration d’un local des phalanges (la permanence du parti Kataëb) dans la région de Zahlé. Le journal libanais « l’Orient-le-jour » fait également état de plusieurs blessés.

Les heurts ont opposé des partisans des phalanges à un ou plusieurs partisans du député de Zahlé, Elie Skaff, proche du leader chrétien de l’opposition, Michel Aoun, par ailleurs allié du Hezbollah.

Selon un haut responsable, l’accès à la rue où se déroulait la cérémonie avait été bloqué, pour raisons de sécurité. A la demande de membres des phalanges, qui tenait un barrage, Joseph Zouki, partisan d’Elie Skaff, avait ainsi été contraint de faire demi-tour au volant de sa voiture.

Le contenu de l’échange n’a pas été précisé, mais l’homme est retourné ultérieurement sur les lieux et aurait tiré des coups de feu sur les phalangistes. Un porte-parole du parti des phalanges a de son côté affirmé à l’AFP que le tireur présumé n’était pas revenu seul. « Des hommes armés ont tiré des coups de feu, à partir d’un véhicule, sur les participants à la cérémonie, blessant cinq personnes, dont deux ont succombé à leurs blessures », a-t-il dit.

Selon un communiqué des phalanges, « Nasri Marouni a été atteint de coups de feu mortels au ventre et à la poitrine ».

L’incident s’est déroulé peu après le départ des lieux d’un des fils de l’ancien président Amine Gemayel, Sami, qui assistait à la cérémonie, a précisé le communiqué. Un autre fils de M. Gemayel, Pierre, député phalangiste, a été tué dans un attentat en novembre 2006.

Les services de sécurité ont dépêché des renforts à Zahlé et contrôlent la situation, a affirmé le haut responsable de la sécurité.

Le Liban traverse sa plus grave crise politique depuis la fin de la guerre civile, en 1990, en raison de profonds désaccords sur la répartition des pouvoirs entre la majorité – soutenue par l’Occident – et l’opposition – proche de la Syrie et de l’Iran- .

Le pays est sans président depuis le 24 novembre et la fin du mandat du prosyrien Emile Lahoud. Le chef de l’Etat libanais est traditionnellement issu de la communauté chrétienne, elle-même divisée entre partisans de la majorité et de Michel Aoun, qui s’est allié au pilier de l’opposition, le Hezbollah.

Une nouvelle séance pour élire un président de la République est prévue au Parlement le 22 avril. Elle a déjà été reportée à 17 reprises depuis septembre.

Sources : AFP, RFI

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