Encore et toujours le GNL. Comme quoi Exxon a très certainement raison de s’attendre à une hausse de 400% de la demande mondiale de Gaz Naturel Liquéfié d’ici 2030. Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell va livrer à Gaz de France 10 milliards de m3 de GNL, au terme d’un contrat signé entre les deux parties. L’annonce en a été faite vendredi par GDF.
Faut-il voir cette information comme un des éléments de la stratégie de diversification des approvisionnements de la France ou comme le signe d’une éventuelle pénurie de ressources énergétiques ?
Rappelons en effet que la Direction Générale de l’Energie et des Matières Premières (DGEMP) vient de publier les résultats d’une étude selon lesquels les importations de gaz de la France devraient quasiment doubler entre 2006 et 2030.
Le GNL sera livré « au plus tard en 2014 » dans les terminaux européens dans lesquels Gaz de France détient des capacités de réception. Il s’agit du premier contrat de GNL signé entre GDF et Shell, qui fournit déjà le français en gaz non liquéfié, a précisé une porte-parole du groupe. « Ce nouvel accord (…) renforce la diversification de nos sources d’approvisionnement », souligne le PDG de Gaz de France, Jean-François Cirelli, cité dans le communiqué. Certes, certes ….
Le GNL a représenté 31% des approvisionnements de long terme de GDF en 2007, précise GDF, qui entend « développer et renforcer sa position en Europe » dans ce secteur. Mais il n’est pas le seul … Gaz de France affirme être le premier importateur européen et le troisième importateur mondial de GNL. Gazprom, quant à lui, compte bien contrôler un quart du marché mondial du gaz naturel liquéfié d’ici à 2030 avec une production de 90 millions de tonnes par an.
Les importations de gaz (tous types confondus) de la France ont progressé de +8,4% en cumul annuel, établi à partir de février 2007. Les volumes en provenance de Norvège représentent 32,3% des importations totales (contre 30,0% en février 2007), ceux en provenance des Pays Bas 19,9% (contre 18,3%), ceux de Russie 14,7% (contre 15,3%) et ceux d‘Algérie 17,4% (contre 17,8%). Ceux des autres provenances (Egypte et Nigeria notamment) ne représentent que 9,7% du total contre 13,2% il y a un an.
L’Algérie, qui a représenté 15% des approvisionnements de Gaz de France en 2006, est le premier pays d’importation de GNL pour GDF, devant l’Egypte (8%), et le Nigeria (1%).
Alors que Gaz de France prévoit l’ouverture du nouveau terminal méthanier de Fos-Cavaou en 2008, Shell a annoncé en avril 2007 son intention de réaliser une infrastructure du même type, également à Fos-sur-Mer. D’une capacité de regazéification de 8 milliards de m3 par an, le terminal Shell pourrait être mis en service en 2015. Les termes du projet ont été agréés par le port autonome de Marseille et Shell Energy Europe.
D’un coût de 400 millions d’euros, le terminal de Fos Cavaou s’étalera quant à lui sur 80 hectares et pourra accueillir les plus gros méthaniers, comme Provalys et Gaselys. Le site comprendra trois réservoirs de 110.000 m3 chacun et une capacité annuelle de regazéification de 8,25 milliards de mètres cubes, soit l’équivalent d’un sixième de la consommation française en gaz naturel.
Outre ces deux pôles, Gaz de France possède le premier terminal gazier d’Europe, situé à Montoir, près de Saint-Nazaire. Mis en service il y a 27 ans, ce terminal présente une capacité de 10 milliards de m3 d’émission de gaz par an. Il doit être développé pour atteindre une capacité annuelle de 12.5, puis à terme 16 milliards de m3. Face à la croissance du marché du GNL, d’autres projets de terminaux méthaniers sont à l’étude au Havre (Antifer), à Dunkerque et à Bordeaux.
Sources : AFP, Reuters, www.meretmarine.com, GDF
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