Venezuela : 10 milliards d’investissement avec Eni dans le pétrole de l’Orénoque

Pdvsa80Alors que les relations entre le Vénézuela et le pétrolier américain Exxon sont loin d’être au beau fixe, le ministre italien des Affaires étrangères, Massimo D’Alema vient d’annoncer que le groupe pétrolier public vénézuélien PDVSA et son homologue italien Eni allaient investir 10 milliards de dollars (6,6 milliards d’euros) dans un projet dans la région de l’Orénoque, au Venezuela.

Les immenses réserves en hydrocarbures de cette « précieuse » région pourraient permettre à la nation dirigée par Hugo Chavez de se placer en haut du podium des pays producteurs de pétrole.

Le chef de la diplomatie italien et l’administrateur délégué d’Eni, Paolo Scaroni, sont actuellement en visite au Venezuela pour signer un accord pour de futurs investissements dans l’Orénoque.

PDVSA et Eni viennent par ailleurs de signer un accord de compensation de 700 millions de dollars (475 millions d’euros) qui seront versés en cash au groupe italien, mettant fin à une désaccord concernant un gisement pétrolier exploité par Eni au Venezuela et nationalisé en 2006. Le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, a précisé que le gouvernement de Caracas effectuerait ce paiement à Eni concernant le projet Dacion, sur une période de sept ans.

Le Venezuela reste par contre en conflit sur ce dossier des nationalisations avec le pétrolier américain Exxon Mobil, lequel a obtenu en justice le gel de 12 milliards de dollars d’actifs de PDVSA.

ExxonMobil, le plus gros groupe pétrolier mondial, a engagé toute une série de recours juridiques après que le Venezuela eut lancé le 1er mai dernier la nationalisation des gisements pétrolifères du bassin de l’Orénoque, en exigeant au moins 60% du capital des sociétés chargées de les exploiter. Le groupe américain n’avait pas accepté de continuer à exploiter les bruts extra-lourds du gisement en tant qu’associé minoritaire de PDVSA.

Nouvel épisode dans cette affaire, aux incidences importantes sur le cours du pétrole : la compagnie pétrolière d’Etat vénézuélienne a contesté jeudi devant un tribunal londonien le gel de ses actifs décidé par la justice britannique à la demande du géant américain ExxonMobil. Elle considère en effet que cette affaire n’était pas du ressort de la justice britannique.

La Grande-Bretagne n’a rien à voir avec les deux parties en conflit, et n’a donc aucune légitimité pour intervenir dans le litige, a plaidé en substance Gordon Pollock, avocat de la partie vénézuélienne, au début de l’audience consacrée à cette affaire. « Aucune des deux parties n’est sous la juridiction britannique », et « il ne rentre pas dans les fonctions de la justice britannique d’ordonner un gel d’actifs à la demande d’un plaignant qui n’a aucun lien avec la loi britannique », a-t-il déclaré devant la Cour. Il a qualifié la décision prise à l’encontre de PDVSA d' »inopportune » et de « non correcte ».

L’audience devrait se terminer mardi, et le tribunal pourrait rendre sa décision le jour même, ou bien dans les deux semaines, selon les représentants de la compagnie du Venezuela.

Sources : AFP, Reuters

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