S’il y a bien un pays qui possède une position géographique on ne peut plus stratégique sur le plan des ressources en hydrocarbures, c’est bien le Kazakhstan. L’actualité nous le démontre une nouvelle foi aujourd’hui.
Le majlis, chambre basse du parlement kazakh, a donné son feu vert à la ratification du traité entre le Kazakhstan et l‘Azerbaïdjan sur le soutien au transport du pétrole brut kazakh à travers la Caspienne vers les marchés internationaux au moyen de l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC).
La conduite, d’une longueur totale de 1.740 km et lancé durant l’été 2006 a notamment pour objectif actuel de désenclaver les champs pétroliers azerbaïdjanais … tout en s’émancipant de la Russie. Le pétrole est transporté via la Géorgie vers le port turc de Ceyhan sur la Méditerranée. Vous remarquerez au passage qu’Azerbaidjan et Géorgie sont loin d’être en odeur de sainteté du côté de Moscou. Le Kazakhstan arrive jusqu’à présent à jouer finement en s’associant tant avec la Russie (notamment sur le plan de l’uranium) qu’avec l’Union Européenne.
En juin 2007, lors de son intervention au salon international « Caspian Oil, Gas, Oil Refining & Petrochemistry 2007 », un représentant du pétrolier français Total avait déclaré que l’implantation du KCTS « Kazakhstan Caspian Transportation System » (KCTS) » tenait à la nécessité de mettre en oeuvre de nouvelles voies d’acheminement du pétrole et de diversifier celles qui existent déjà. Selon lui, 85% du pétrole kazakh transitaient à cette date par le territoire de la Russie.
Bakou a d’ores et déjà livré en 2007 28 millions de tonnes de brut par cette conduite, dont le débit est de 50 millions de tonnes de pétrole par an. Le pétrole kazakh est surtout appelé à améliorer les chiffres de rendement du pipeline affirme la presse russe ….sans ajouter qu’un des enjeux majeurs de l’opération sera d’écouler le brut kazakhe par des moyens permettant de s’affranchir des infrastructures russes.
Le projet kazakho-azerbaïdjanais prévoit par ailleurs l’élargissement du port de Kouryk sur la Caspienne, depuis lequel le brut provenant des gisements kazakh de Kachagan et Tenguiz sera acheminé vers Bakou par tankers.
Source : Ria Novosti
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Le Kazakhstan n’est certes pas un pays « démocratique » dans le sens occidental du terme. Cependant, depuis des années, il veut sortir de l’emprise économique et politique de son voisin russe. La création de sa monaie, le Tengé, le démontre (out le rouble!). C’est aussi un des rare pays de la région à ne pas être en guerre civile.
Le pétrole représente donc pour ce pays une façon de s’émanciper de la Russie et de s’ouvrir sur l’europe.
Il faut simplement souhaiter que la Russie ne prenne pas ombrage de ce développement économique qui permet au kazakhstan d’avoir 10% de taux de croissance annuel. Avec un salaire moyen qui doit se situer autour de 300 euros par mois, il y a encore du chemin.
Ce pays mérite, je pense d’être aidé (des accords passés avec la France le démontre). L’Europe a aussi bien compris que ce gigantesque réservoir d’or noir peut lui être utile dans de brefs délais.
Les pétroliers investissent, les cimentiers aussi!.
Dans dix ans, le Kasakhstan sera sans doute un peu moins ignoré. Il sera convoité. S’il y a des affaires à faire, c’est maintenant qu’il faut y investir.
Oui !
A noter également que cela bouge énormément dans le secteur du ciment actuellement.
A suivre, assurément.