Le cours du pétrole reprend 5 dollars à New-York

Oilstock330Branle-bas de combat sur le marché du pétrole. Ce dernier a été affecté par un revirement brutal mercredi à New York, le cours progressant soudainement de plus de 5 dollars.

Principaux facteurs à l’origine de cette nouvelle flambée : la stagnation surprise des stocks américains de brut, et la nouvelle chute du dollar.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai s’est ainsi envolé de 4,68 dollars pour clôturer à 105,90 dollars.

Alors qu’il avait déjà effectué un très léger rebond mardi, le cours du pétrole a mis fin mercredi au mouvement de correction observé ces derniers jours, qui l’avait fait chuter en une semaine de plus de 10% par rapport au pic historique de 111,80 dollars atteint le 17 mars à New York.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a connu la même tendance, avec une hausse de 3,39 dollars pour clôturer à 103,99 dollars, à seulement quatre dollars environ de son record historique de 108,02 dollars, atteint le 14 mars.

Le billet vert, dont la dépréciation suscite l’engouement des investisseurs pour les matières premières échangées en dollars, se rapproche à nouveau de ses plus bas niveaux historiques face à la devise européenne, en évoluant vers 1,58 dollar contre un euro.

Le rapport hebdomadaire du Département américain à l’Energie (DoE) concernant le niveau des stocks américains a donné pour sa part un élan supplémentaire au marché.

Les chiffres ont tiré les cours à la hausse, les volumes s’avérant être stables alors que le marché s’attendait à leur progression. De plus, la baisse des stocks d’essence a été plus prononcée que prévue.

Cette annonce a ravivé les inquiétudes sur le niveau de l’offre disponible. Vers 14H50 GMT, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en mai accentuait nettement son rebond, grimpant de 3,49 dollars à 104,71 dollars. Il avait déjà ouvert en hausse de 74 cents.

Après deux semaines consécutives de reconstitution, les réserves de brut sont ainsi restées à 311,8 millions de barils durant la semaine achevée le 21 mars, alors que le marché comptait sur une hausse de près de deux millions de barils.

Certaians analystes expliquent cette stagnation par un déclin des importations.

Les stocks d’essence ont baissé de 3,3 millions de barils, soit deux fois plus qu’escompté, tandis que les réserves de produits distillés, qui comprennent le fioul de chauffage et le gazole, sont aussi ressortis en retrait de 2,2 millions de barils.

Le marché a été également quelque peu soutenu par la grève des agents portuaires en France et de l’escalade des violences dans la région pétrolière du sud de l’Irak.

Deux jours de combats entre partisans du chef radical Moqtada Sadr et forces irakiennes ont fait près de 50 morts dans le pays. Les violences ont débuté dans la ville portuaire de Bassorah, sur le Golfe, par où est acheminé l’essentiel des exportations irakiennes de brut.

La direction de Shell-Gabon, dont la production est arrêtée par une grève depuis sept jours, travaille « très dur à la résolution » du conflit, a affirmé par ailleurs mercredi le PDG de l’entreprise Hans Bakker.

« C’est clairement un débat de branche d’industrie », a-t-il estimé, reconnaissant que le mouvement avait pris le groupe « par surprise » alors qu’il négociait une convention collective.

M. Bakker a confirmé que la production de 60.000 barils/jours par Shell étaient réduite à zéro et souligné que la sortie de 30.000 barils/jours d’autres compagnies utilisant un site de Shell était également paralysée.

Le dirigeant n’a pas voulu donner de chiffres de pertes ou de manque à gagner. « Il est à la portée de tout le monde de calculer ce que représente 90.000 barils au cours actuel du baril « , a-t-il ajouté.

La situation actuelle « n’est dans l’intérêt de personne, ni dans l’intérêt de Shell, ni dans l’intérêt des employés, ni dans l’intérêt de l’état gabonais », qui détient 25% des parts de Shell-Gabon, « Nous nous consacrons à pourvoir reprendre la production aussi vite que possible », a ajouté M. Bakker.