On devait s’y attendre, Boeing s’avère être mauvais perdant … et ne compte pas se laisser faire.
Il faut dire que l’enjeu est de taille : l’armée de l’Air américaine a annoncé la semaine dernière avoir choisi l’américain Northrop Grumman et l’européen EADS pour un contrat de plusieurs dizaines de milliards de dollars de fourniture de 179 avions ravitailleurs sur la base des Airbus A330.
La conclusion d’un tel accord constitue un désaveu retentissant pour Boeing, qui avait obtenu une première fois cette commande en 2003 avant de la voir annulée après un scandale.
Mais que les Etats-Unis se rassurent, tout n’est pas négatif pour eux dans l’affaire. L’Europe pourrait ainsi se plaindre à son tour des accords récemment conclus. Environ 2.000 emplois européens devraient être en effet délocalisés outre-Atlantique dans le cadre de l’opération.
– Le Congrès américain entend bien examiner le contrat d’EADS
La présidente démocrate de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi a affirmé lundi que le Congrès « devait examiner » le contrat des avions ravitailleurs récemment remporté par la maison mère d’Airbus.
« La décision de l’armée de l’Air d’accorder le contrat de la modernisation nécessaire de la flotte d’avions ravitailleurs à Northrop Grumman et Airbus soulève des questions graves que le Congrès doit examiner de façon approfondie », a déclaré Mme Pelosi dans un communiqué.
« Quelles sont les implications de sécurité nationale liées à l’utilisation d’un avion fourni par une société étrangère pour cette mission essentielle? » demande notamment Mme Pelosi.
« Vu les ramifications de cette décision pour les Etats-Unis, l’armée de l’Air doit expliquer au Congrès comment elle correspond aux besoins à long terme de notre défense et des Américains », estime par ailleurs Mme Pelosi.
« A-t-on prêté suffisamment d’attention à l’impact de ce contrat sur les emplois en Amérique et sur notre sphère technologique? », demande encore la plus haute responsable du Congrès.
Un haut responsable du parti républicain a parallèlement souligné le risque de voir selon lui des technologies sensibles transférées dans l’Hexagone. La France « n’a pas apporté la preuve de son intérêt pour notre capacité future à continuer de diriger le monde », a dit à Reuters Jerry Lewis, élu de Californie. « Elle a fait exactement le contraire. » Ouh, çà décoiffe ….
– Colère des sénateurs
L’attribution du contrat à EADS avait d’ores déjà provoqué la colère des sénateurs de l’Etat de Washington et du Kansas. Leur sang ne faisant qu’un tour, ils ont en effet écrit lundi au secrétaire à la Défense Robert Gates pour lui demander que l’armée de l’Air justifie sa décision à Boeing d’ici à la fin de la semaine.
La sénatrice démocrate de l’Etat de Washington Patty Murray s’est montrée particulièrement en colère, estimant que le contrat représente « un plan de relance européen financé par les contribuables américains », alors qu’il faudrait selon elle « investir dans l’industrie aéronautique américaine et ses emplois à hauts salaires et hautes qualifications ».
Pour Patty Murray, « ce contrat fournit à Airbus une implantation solide au sein d’un fournisseur américain du Pentagone et il va causer du tort à nos salariés américains pendant les années à venir ».
Boeing assure que le contrat aurait concerné au total 44.000 emplois. Northrop, de son côté, dit que son projet commun avec EADS concernera 25.000 postes et estime que le chiffre avancé par son rival est surévalué.
– Boeing n’a pas encore tranché sur une éventuel recours
Boeing sera bientôt informé directement par l’armée de l’air des raisons qui lui ont fait perdre le contrat, une première étape dans le processus susceptible d’aboutir à un recours du groupe. Boeing a confirmé qu’une réunion avec l’Air Force était prévue vendredi.
Jim Albaugh, haut responsable de la division de défense du groupe, a déclaré que Boeing n’avait pas encore pris de décision sur le dépôt éventuel d’un recours contre la décision du Pentagone.
« Nous avons proposé un avion plus efficace en terme de coûts et moins risqué », a-t-il assuré lors d’une conférence organisée par Citigroup. Mais il a précisé que Boeing n’intenterait un recours qu’à condition d’établir que l’attribution du contrat avait été entachée d’irrégularités.
– Boeing evincé à cause d’un scandale
Mais les élus ont parfois la mémoire courte … Car, n’oublions pas que si l’US Air Force avait attribué à l’origine, en 2003, un contrat de location-vente à Boeing pour ses ravitailleurs, ce contrat avait finalement été annulé après la découverte d’irrégularités. Lesquelles avaient tout de même valu la prison à deux responsables de l’avionneur américain, et poussé le secrétaire à l’Armée de l’air américaine de l’époque à la démission.
John McCain, sénateur de l’Arizona et actuel candidat à l’investiture républicaine pour l’élection présidentielle américaine de novembre, avait à l’époque activement dénoncé la connivence entre le Pentagone et Boeing dans cette affaire. Le contrat avait ensuite été remis en jeu.
– Un élu estime que l’appel d’offres a été adapté pour EADS
Nouvel élément dans ce dossier qui pourrait devenir très épais : l’armée de l’air américaine aurait modifié à la dernière minute l’appel d’offres concernant les ravitailleurs, ce qui aurait compromis les chances de Boeing et assuré la victoire de Northrop Grumman et EADS.
C’est en tout cas, ce qu’affirme Norman Dicks, élu démocrate de l’Etat de Washington à la Chambre des représentants. « Si Boeing avait su (…) que l’Air Force souhaitait davantage, il aurait proposé le 777 », au lieu du 767, de plus petite taille, a-t-il expliqué lors d’une réunion de la sous-commission de la défense de la commission des Dotations de la Chambre, convoquée après l’annonce vendredi du choix du Pentagone.
Dicks a reproché à l’armée de l’air des modifications de dernière minute des critères d’évaluation des offres, qui ont eu selon lui pour effet d’avantager le duo Northrop-EADS.
Des représentants de l’armée de l’air entendus mercredi ont assuré avoir suivi les règles des procédures d’appels d’offres et avoir choisi l’avion qui répondait le mieux à leurs besoins.
« Il y a avait neuf paramètres de performances clés et sur l’ensemble d’entre eux, l’avion de Northrop Grumman était nettement meilleur », a déclaré Michael Wynne, secrétaire d’Etat à l’aviation, lors d’une audition distincte par la commission des Forces armées du Sénat.
« La proposition de Boeing a été juge légèrement plus risquée, principalement en raison de la complexité de leur offre. Sur le prix, la proposition de Northrop a été jugée globalement la plus basse », a ajouté Wynne.
– Délocalisation de 2.000 emplois d’Europe vers les USA
L’octroi du contrat des avions ravitailleurs du Pentagone à EADS-Northrop aboutira à la délocalisation « d’environ 2.000 emplois d’Europe vers les Etats-Unis », a indiqué mercredi Northrop Grumman, dans un communiqué. « L’assemblage et la militarisation du ravitailleur KC-45A aura lieu à Mobile (Alabama, sud), ce qui donnera lieu à l’internalisation d’approximativement 2.000 emplois d’Europe vers les Etats-Unis », a indiqué l’industriel américain.
Pour remporter l’appel d’offres, le consortium avait promis de transférer à Mobile la chaîne d’assemblage de son A330 cargo, dont son ravitailleur est un dérivé. Le groupe de défense, basé à Los Angeles entendait ainsi répondre aux critiques du Congrès et des syndicats américains contre la décision du Pentagone qu’ils estimaient avoir un impact négatif sur l’emploi.
Ravitailleurs: « pas de délocalisations d’emplois », affirme EADS
PARIS, 5 mars 2008 (AFP)
Le groupe EADS a affirmé mercredi soir que le contrat des ravitailleurs aux Etats-Unis n’entraînerait « pas de délocalisation d’emplois » d’Europe vers les Etats-Unis, contrairement à ce qu’a indiqué son partenaire américain Northrop Grumman.
« Il n’y a pas de délocalisation d’emplois », a déclaré un porte-parole du groupe européen à l’AFP.
Il a précisé qu’un millier d’emplois seraient créés à Mobile, en Alabama, pour l’assemblage des avions-ravitailleurs, et 300 pour des avions civils A330 cargo. Mais « ce ne sont pas des délocalisations » d’emplois.
Il a expliqué que le carnet de commandes de l’A330 commercial était suffisant pour faire travailler le personnel actuellement employé sur le site d’Airbus à Toulouse au montage de l’A330 cargo.
Le partenaire américain d’EADS pour le contrat des ravitailleurs, Northrop Grumman, avait indiqué que « l’assemblage et la militarisation du ravitailleur KC-45A aura lieu à Mobile, ce qui donnera lieu à l’internalisation d’approximativement 2.000 emplois d’Europe vers les Etats-Unis ».
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