Alors que de sources syndicales, le groupe sidérurgique Arcelor Mittal envisagerait de délocaliser à terme la production de son aciérie de Gandrange en Pologne, le syndicat CGT du site de Moselle a présenté mercredi à Metz un « contre-projet industriel ».
Scénario proposé : la poursuite de l’activité de l’aciérie « avec ou sans » ArcelorMittal, son propriétaire actuel. Les nerfs des 595 salariés dont l’emploi est menacé vont encore une fois être mis à rude épreuve.
– La CGT présente un contre-projet
Réalisé par le cabinet spécialisé de Metz, EVS Expertise, le contre-projet estime que « la seule alternative crédible pour Gandrange consiste à investir entre 110 et 120 millions d’euros dans la construction d’un nouveau four électrique tout ferraille ».
« Compte-tenu de l’obsolescence du four actuel, ce nouvel équipement permettrait de valoriser le laminoir à couronnes et à barres (LCB), l’un des seuls en activité pour les produits longs en Europe », a expliqué le directeur d’EVS, Didier Guyot.
« Soit ArcelorMittal repense fondamentalement la vocation du site de Gandrange, (…) soit une cession du site et du fond de commerce attaché devrait rapidement être engagée, ce qui implique une recherche de partenaire(s) industriel(s) et financier(s) crédible(s) », a également précisé M. Guyot
– Rappel du plan
Pour rappel, ArcelorMittal a annoncé le 16 janvier la suppression d’ici à avril 2009 de 595 des 1.108 emplois de son aciérie de Gandrange que le groupe s’est engagé à reclasser dans son unité de Florange (Moselle) et au Luxembourg. Le 16 janvier, le directeur général d’ArcelorMittal France, Daniel Soury-Lavergne, avait chiffré à quelque 400 le nombre d’emplois « disponibles » pour le reclassement des métallos de Gandrange.
Cette usine avait été rachetée en 1999 par Mittal Steel au français Usinor pour un franc symbolique. Les deux sociétés ont fusionné en 2006 après l’OPA lancée par Mittal sur Arcelor, groupe créé en 2002 par Usinor et deux sidérurgistes européens.
Dans le cadre de son plan, ArcelorMittal envisage de supprimer l’aciérie électrique et le train à billettes, une installation de laminage pour la fabrication de cylindres de métal, supprimant 595 des 1.108 emplois du site.
Le LCB et le centre de recherches seraient conservés sur le site. Mais selon M.Guyot, « un LCB sans aciérie intégrée n’est pas crédible à terme en raison des coûts d’approvisionnement » en matière première depuis l’Allemagne et le Luxembourg. « Le LCB de Gandrange serait en effet alimenté à hauteur de 90% par Duisbourg, situé à 350 km en Allemagne, tout en n’étant utilisé qu’à 66% », selon lui.
– Rumeur de délocalisation
Selon des sources syndicales, le groupe sidérurgique Arcelor Mittal envisagerait de délocaliser à terme la production de son aciérie de Gandrange en Pologne.
Alors qu’il s’était fait publiquement « chahuté » par Nicolas Sarkozy, en Inde, le PDG d’Arcelor Mittal avait néanmoins accepté peu de temps après, lors d