Le suspens demeure quant à l’avenir du site industriel d’Arcelor Mittal à Gandrange. Et les nouvelles ne sont pas toujours réjouissantes.
Peut-être un nouvel espoir pour les salariés : le groupe sidérurgique brésilien Gerdau est « officiellement » candidat à la reprise de l’aciérie située en Moselle, selon la municipalité d’Amnéville qui affirme avoir présenté vendredi ce repreneur potentiel à Bercy.
La semaine dernière à Metz, le directeur d’ArcelorMittal France, Daniel Soury-Lavergne, avait affirmé qu' »aucun repreneur ne s’était manifesté à ce jour » pour reprendre Gandrange. Néanmoins, plusieurs « pistes » demeurent et non des moindres telle une éventuelle reprise par le milliardaire Romain Zaleski.
– Gerdau : candidat officiel à la reprise
« Le groupe Gerdau, que nous avons contacté, est officiellement candidat à la reprise de l’ensemble du site d’ArcelorMittal » où 595 emplois sont menacés, a indiqué Alain Stahl, consultant chargé du dossier par le député-maire (UMP) d’Amnéville, Jean Kiffer.
« Nous avons présenté ce projet de reprise au ministère de l’Economie et des Finances vendredi à Paris avec l’un des vice-présidents de Gerdau, le président de Sidenor, un sidérurgiste espagnol filiale à 40% de Gerdau, et Alain Grenaut, ancien directeur de l’usine mosellane et actuel président du comité de défense de l’aciérie de Gandrange », a précisé M. Stahl.
« En présentant Gerdau à Bercy, nous avons souligné que, puisqu’un repreneur existait, il appartenait à l’Etat d’éventuellement imposer une solution à ArcelorMittal », a indiqué Alain Stahl.
Avec plus de 30 usines dans le monde, le groupe Gerdau, dont le siège est à Porto Allegre (Brésil), réalise à l’international plus de 60% de son chiffre d’affaires (12,5 milliards de dollars en 2007). Dirigé par le Brésilien d’origine allemande Jorge Gerdau, 71 ans, il s’est imposé, en Amérique latine et en Amérique du Nord, dans les aciers longs, la spécialité de Gandrange. Il est actuellement le 14è sidérurgiste mondial avec une production annuelle de plus de 16 millions de tonnes.
– Des repreneurs potentiels
« On n’a pas d’éléments permettant de dire qu’il y a un repreneur. S’il y en a un, qu’il se dévoile », avait déclaré M. Soury-Lavergne à l’issue d’une réunion à la préfecture de Moselle.
Pourtant les candidats à la candidature ne manquent pas.
Le milliardaire Romain Zaleski, qui a indiqué être prêt à reprendre l’usine, a démissionné du conseil d’administration d’ArcelorMittal début mars. D’autres noms de possibles repreneurs dont celui du groupe Corus (racheté par l’indien Tata Steel), d’Ascométal (filiale de l’italien Lucchini appartenant au russe Severstal), ou de l’allemand Saarstahl, ont circulé.
En visite dans l’usine début février, Nicolas Sarkozy avait assuré que « l’Etat était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires » pour maintenir en activité le site, et évoqué un possible scénario de reprise.
– Priorité : les emplois affirme Christine Lagarde
L’objectif principal du gouvernement est de sauvegarder les emplois de l’usine sidérurugique d’ArcelorMittal à Gandrange, a déclaré dimanche Christine Lagarde.
Le groupe devrait confirmer vendredi prochain, lors d’un comité d’entreprise, son intention de fermer partiellement l’usine sidérurgique de Gandrange, une telle mesure conduisant à la suppression de 595 des 1.100 emplois, affirment les syndicats.
Lakshmi Mittal, P-DG du groupe, avait accepté le 28 janvier, à l’issue d’un entretien à Paris avec Nicolas Sarkozy, de surseoir à la décision jusqu’à début avril, pour permettre aux syndicats de présenter un projet alternatif.
Ce contre-projet a été présenté à la direction le 14 mars. Il propose d’investir près de 50 millions d’euros pour remettre le site à niveau et mener un vaste plan de formation mais aussi de réduire le nombre de références produites pour renforcer la rentabilité.
« Nous allons observer quelles sont les réponses. L’objectif principal, c’est de sauvegarder les emplois, de faire en sorte que tout le monde garde son job », a dit Christine Lagarde sur France inter. « Ensuite, si on peut sauvegarder l’activité par des investissements extérieurs, en sollicitant d’autres opérateurs, et je sais qu’il peut y avoir des partenaires privés intéressés », a-t-elle ajouté.
Sources : AFP, Reuters
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Gerdau dément être intéressé par le site d’Arcelor à Gandrange
Reuters 31.03.08 | 16h29
IO DE JANEIRO (Reuters) – Le sidérurgiste brésilien Gerdau dément être intéressé par une reprise du site d’ArcelorMittal à Gandrange, comme l’ont indiqué certains médias.
ArcelorMittal devrait confirmer vendredi, lors d’un comité d’entreprise, son intention de fermer partiellement cette usine sidérurgique de l’est de la France, ce qui, selon les syndicats, entraînera la suppression de 595 des 1.100 emplois.