Le Carbon Disclosure Project (CDP), consortium de 315 investisseurs institutionnels interrogeant les industriels dans le monde sur leurs émissions de gaz à effet de serre, a annoncé dimanche une nouvelle alliance pour étendre cette initiative aux fournisseurs de ces sociétés.
Le caractère volontaire du CDP, créé il y a cinq ans atteint toutefois ses limites. Plus de 20% des 500 plus grosses entreprises au monde refusent toujours de publier leurs émissions de gaz à effet de serre, selon les groupes de défense de l’environnement.
La crédibilité de la démarche reste également encore à démontrer, les données fournies par les entreprises n’étant pas soumises à une vérification par des organismes indépendants.
Le CDP, un consortium au sein duquel collaborent les plus importants investisseurs institutionnels comme Goldman Sachs, Merrill Lynch, Allianz et HSBC, contrôlant quelque 41.000 milliards de dollars d’investissements, travaille depuis l’automne avec quelques-unes des plus grandes entreprises mondiales pour les aider à estimer le volume des émissions de gaz à effet de serre par le biais de leurs réseaux de fournisseurs.
Selon Paul Dickinson, PDG du CDP, « la collaboration des entreprises utilisant le plus grand nombre de fournisseurs est une étape clé pour développer une approche unifiée de la communauté des affaires face au changement climatique ».
Pour ce faire, le CDP (Projet de publication volontaire des émissions de dioxyde de carbone – CO2-) a conclu un accord de coopération avec les groupes ayant les plus nombreuses relations avec des fournisseurs. Cette initiative, appelée CDP Supply Chain Leadership Collaboration ou SCLC, comprend parmi les nouveaux membres Dell, Hewlett Packard, L’Oréal, PepsiCo, et Reckitt Benckiser.
Ils ont rejoint dans cette nouvelle approche Cadbury Schweppes, Nestlé, Procter & Gamble, Tesco, Imperial Tobacco et Unilever, qui avaient été les premiers groupes à la tête d’importants réseaux de fournisseurs à conclure cette alliance avec CDP à l’automne 2007.
Chacun des membres du SCLC va ainsi sélectionner jusqu’à 50 de ses fournisseurs pour qu’ils transmettent au CDP des informations sur leur émissions de CO2 durant le premier trimestre 2008. Les résultats de ce premier essai permettront de mettre au point le processus et devraient aider fournisseurs et leurs sociétés clientes à élaborer ensemble des stratégies pour réduire les émissions de gaz carbonique.
Ce projet devrait être prêt à être lancé en mai 2008 et le CDP invite d’autres firmes à s’y joindre.
« En réunissant la puissance d’achat des plus grandes compagnies dans le monde, le CDP encouragera les fournisseurs à mesurer et à contrôler leurs émissions de gaz à effet de serre« , espèrent les responsables du CDP dans un communiqué. Cette approche devrait permettre aux grands groupes industriels de développer des stratégies pour réduire leurs émissions globales de CO2, ajoutent-ils, notant que la première étape pour ce faire est d’évaluer les volumes émis.
Mais le CDP ne semble pas être la solution miracle pour limiter les émissions de CO2 sur la planète.
Ainsi Yann Louvel, des Amis de la Terre estime que si le CDP était innovant à son lancement il y a une demi-décennie, le contexte climatique a radicalement changé depuis, notamment avec les publications de la Stern Review et du GIEC.
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