Orascom Cement, société égyptienne leader dans le domaine du ciment autour de la Méditerranée et au Moyen-Orient, numéro un en Algérie, aux Emirats arabes unis et en Irak, et bien placé en Arabie Saoudite, en Syrie, en Turquie et même en Corée du Nord, vient de passer entre les mains de Lafarge. L’annonce, faite ce matin, a été concrétisée pour un montant de 8,8 milliards d’euros (10,2 dette incluse). Cet achat va permettre à Lafarge de se positionner de manière confortable dans des pays émergents à forte croissance, tandis que le président du groupe a ainsi relevé les objectifs du groupe pour 2010. D’autre part, Lafarge va prochainement procéder à des cessions d’actifs pour un montant de 1 milliard d’euros, potentiellement sur en France.
Les synergies à court terme, à partir de 2010, sont estimées à environ 150 millions d’euros par an non seulement en raison de l’amélioration des techniques, mais aussi en raison de la volonté d’étendre les sites de production actuels. La croissance des ventes devrait parallèlement s’accroître de plus de 3 points par an, tandis que la marge opérationnelle devrait augmenter de 250 points de base l’année prochaine. Outre ces synergies, la fusion va permettre à Lafarge d’augmenter ses capacités cimentières de 35 millions de tonnes (45 dans un peu plus de deux ans), pour atteindre au total 260 millions de tonnes en 2010.
Le montant de l’acquisition de la société égyptienne (8,8 milliards d’euros) sera financé à hauteur de 6 milliards par de la dette et par une augmentation de capital réservée à l’actionnaire majoritaire du groupe Orascom Construction Industries, Nassef Sawiris, à hauteur de 2,8 milliards d’euros. En parallèle M. Sawiris, qui détenait 60% d’Orascom Cement, bénéficiera d’un peu moins de 11,5% dans le capital de Lafarge, juste derrière les 17,4% du premier actionnaire Albert Frère, et obtiendra deux sièges au conseil d’administration (contre trois pour Albert Frère).
Suite à cette opération, Natixis relève ses avis de « acheter » à « accumuler » avec un objectif de cours de 142 euros. Le groupe Lafarge a de même relevé ses objectifs avec un résultat net par action supérieur à 15 euros en 2010, soit presque le double de l’année 2006. La rentabilité des capitaux engagés est quant à elle annoncée supérieure à 12% en 2010. L’action s’établit aujourd’hui à 121,75 euros, à +13,08% pour une valorisation de plus de 21 milliards d’euros.
Source: AFP, Reuters
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