Blackstone dément oeuvrer pour un démantèlement de Rio Tinto

Rio_tinto_dollarLe fonds d’investissement Blackstone a démenti lundi être associé à une tentative de démantèlement du groupe minier Rio Tinto, comme l’affirmaient des informations de presse.

Le quotidien Daily Telegraph avait affirmé un peu plus tôt que Blackstone songeait à s’associer à un fonds souverain chinois pour lancer une offre de rachat sur Rio Tinto. Le journal prêtait l’intention au fonds de rétrocéder par la suite les activités relatives aux minerais de fer pour lesquelles les chinois portent un grand intérêt compte-tenu de leurs immenses besoins en la matière.

Voilà qui ne devrait pas réconforter les salariés d’Alcan, d’ores et déjà forts inquiets de leur devenir, après l’annonce de la vente de la division « produits usinés » faite par leur nouveau propriétaire Rio Tinto.

« A la suite d’un article (….) dans le Daily Telegraph d’aujourd’hui, Blackstone a demandé l’avis » des autorités boursières britanniques (« UK Takeover Panel ») et a opposé un démenti formel aux allégations formulées par la presse. « Blackstone peut confirmer aujourd’hui qu’il n’est pas impliqué dans cette transaction, que ce soit dans un rôle d’investisseur ou de conseiller » a affirmé le fonds dans un communiqué.

Selon les rumeurs propagées, Blackstone aurait l’intention d’annuler la fusion réalisée cette année entre Rio Tinto et le canadien Alcan – qui doit donner naissance au premier producteur d’aluminium du monde – et de vendre en tant que telle l’activité dans le minerai de fer.

Le journal anglo-saxon affirmait également que le fonds d’investissement, s’appuyant sur des rachats récents dans le secteur minier, aurait évalué à 110 milliards de dollars la seule activité de Rio dans le minerai de fer, alors que la valorisation totale du groupe est de 150 milliards de dollars environ actuellement.

Rio Tinto fait actuellement l’objet d’une approche du numéro un mondial BHP Billiton qui souhaite l’acquérir par échanges d’actions, à raison de trois actions BHP pour une Rio, ce que celui-ci a déjà jugé insuffisant.

D’autres rumeurs d’intérêt pour Rio Tinto, impliquant le fonds souverain chinois China Investment Corp. ou le plus gros sidérurgiste du pays Baosteel, ont déjà été démenties. Les Chinois, premiers producteurs d’acier au monde, se sont déjà publiquement inquiétés de la taille d’un possible mastodonte BHP-Rio et de sa capacité à influencer les prix du minerai de fer.

A la mi-novembre, l’association internationale des producteurs d’acier IISI s’était également fermement opposée à un rapprochement des deux premiers groupes miniers mondiaux anglo-australiens, appelant les autorités de la concurrence à le bloquer.

«Il est vital que les autorités de la concurrence dans l’UE, aux Etats-Unis, en Chine, en Australie et au Japon reconnaissent la menace que cette fusion fait peser sur les intérêts des consommateurs d’aciers et du public», avait alors déclaré Ian Christmas, le secrétaire général de l’IISI, dans un communiqué. «Cette fusion n’est pas dans l’intérêt général et ne devrait pas être autorisée», a-t-il ajouté. Le transport par voie maritime du minerai de fer, utilisé dans la production d’acier, est dominé à plus de 70% par seulement trois acteurs, Rio Tinto, BHP Billiton et le brésilien Companhia Vale de Rio Doce (CVRD), selon M. Christmas. «Toute consolidation supplémentaire entre les trois grands créerait un monopole virtuel.»

Pour rappel néanmoins, Blackstone est très présent en Chine et China Investment est actionnaire à hauteur de 3% du groupe américain.

Sources : AFP, Challenges, afx/rp, awp