De nombreuses villes chinoises se trouvent confrontées à une pénurie de carburant depuis mardi. Les principales régions touchées sont Shanghai, le Jiangsu, le Hunan et le Guangdong.
Selon l’une des compagnies pétrolières locales, cette pénurie serait une des conséquences du contrôle des prix mis en oeuvre par le gouvernement chinois, limitant les possibilités de répercuter la hausse du pétrole brut et d’investir dans les capacités de raffinage.
Des pénuries de carburant ont été signalées dans tout le pays, selon la Chambre de commerce chinoise pour l’industrie pétrolière. Le magazine économique « Caijing » affirme sur son site Web que 2.000 stations-service à sec ont fermé. Les camionneurs et les automobiliste des régions impactées ont beaucoup de difficulté à trouver des stations et n’ont pas le droit d’acheter pour plus de 50 yuan par plein d’essence.
Ces derniers jours, déjà plus de 2 000 stations-service privées ont fait faillite dans le sud de la Chine en raison de la pénurie de pétrole, rapporte le journal Chinanews.
La situation était difficile à Shanghaï et dans les provinces très exportatrices du Guangdong, du Zhejiang et du Fujian, mais on ignore quel peut en être l’impact économique. A Shanghaï, selon des médias locaux, certains routiers en étaient réduits à faire la queue aux pompes à diesel pour ne remplir qu’un quart du réservoir. A Canton, la capitale d’affaires du sud, il faut désormais une semaine à la société Zhengda Transportation pour faire venir des marchandises de Pékin, au lieu de trois jours habituellement.
Le prix du baril de pétrole étant trop important, l’Etat interdit aux raffineries de répercuter cette hausse sur leurs produits. « Les raffineries (chinoises) ont déjà subi d’énormes pertes alors ils réduisent drastiquement la production, voire, l’arrêtent », selon un communiqué de la filiale provinciale de la plus grande compagnie pétrolière de Chine, China National Petroleum, cité par l’agence de presse officielle Chine nouvelle.
En 2005 déjà le pays avait connu un rationnement du carburant dans le sud, que les autorités avaient mis sur le compte des intempéries. Elles avaient ordonné aux raffineries de suspendre les exportations pour satisfaire la demande intérieure.
L’Etat chinois considère que toute répercussion du prix du baril sur celui de l’essence, affacterait à nouveau les personnes les plus démunies qui ont déjà du faire face à l’augmentation des produits alimentaires cette année.
Pour rappel, le prix du baril de pétrole s’est envolée lundi vers de nouveaux sommets, atteignant 93.80 dollars.
Cependant, des analystes soupçonnent les deux principales entreprises pétrolières chinoises d’être à l’origine de la pénurie. Ces compagnies tenteraient de forcer le Conseil National du Développement et de la Réforme à approuver leur demande d’une hausse des prix du pétrole en station.
Forte d’une croissance de plus de 10% depuis quatre ans, la Chine est devenue le deuxième plus gros consommateur de pétrole après les Etats-Unis, du fait de la progression des exportations et du nombre de véhicules privés.
Sources : Associated Press, www.chine-informations.com
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