Les banques ont peur désormais.
D’une bonne vieille peur ancestrale.
Peur pour leur vie, peur de regarder la vérité en face, vérité désormais distillée à vitesse de plus en plus rapide, mais toujours au compte-goutte.
Et l’on se rassure à la moindre bonne (lire : moins mauvaise) nouvelle apparente.
Pourtant pour Deutsche Bank, la crise des subprimes pourrait (lire : va) coûter cette année 400 milliards de $.
La moitié de leur capital ? Pour s’aggraver ensuite.
Bank of America annonce une perte au 4°trimestre de 3 milliards, les pertes bancaires cumulées, avouées, atteignent désormais 43 milliards de $.
Un peu plus qu’hier et bien moins que demain.
Les banquiers sont comme ces patients en groupe de parole.
Ils laissent filtrer graduellement d’inavouables turpitudes, mais chacun sent bien que ce n’est qu’à minima.
Pourquoi ? Parce que les pertes accumulées, qui dépassent aussi largement le cadre du subprime, vont dépasser bientôt leur bénéfice. Ensuite vont grignoter leur capital, jusqu’à le réduire à néant, pour beaucoup d’entre elles.
Nous en sommes au jour des morts-vivants. Beaucoup de banques sont déjà mortes, elles le savent, mais le cachent et se le cachent. Puis viendra le jour du miroir, où on les verra sur leur vrai jour.
Là, on réapprendra la rêgle fiduciaire « les dettes font les dépôts ». Sans dettes, plus de dépôts.
Du grand n’importe quoi …