Un lundi noir en perspective ?

17304169_pLa bourse n’en finit pas de souffrir de la crise du marché immobilier US. Après le vendredi noir que vient de connaître Wall Street sur fonds de résultats décevants, le palais Brogniart risque d’être sérieusement secoué lundi. C’est digne d’Alexandre Dumas qui le premier avait écrit « Vingt ans après ». Prémonitoire…

Rappelons qu’il y a vingt ans, le 19 octobre 1987, la bourse de New  York avait plongé de 22,61%. Si Wall Street cédait 2,64% avant-hier, près de dix fois moins, cela reste la troisième plus forte baisse de l’année et le niveau de panique des opérateurs est proche de celui de 1987.

Il faut dire qu’avec le baril de pétrole à 90 dollars et l’euro à 1,43 usd la consommation risque d’être plombée à brève échéance. Les grands argentiers du G7 ne cessent de tenir des propos rassurants, encore vendredi, de même que le patron de la FED, mais le spectre de l’inflation guette et le robinet du crédit ne restera pas ouvert sine die. Rappelons que de nombreux observateurs s’accordent sur le fait que la baisse des taux us d’un demi-point restera sans lendemain alors que les marchés espèrent « encore un peu moins ».

La très vraisemblable contraction du crédit et le durcissement des conditions de son octroi risque de plonger les économies développées dans une phase durable de stagnation. « L’impact dépressif de la crise sera significatif. Les conditions de crédit seront durcies tant pour les ménages que pour les entreprises», prévoit le service des études économiques de la Société générale.

Il est regrettable que les dérives des marchés hypothécaires et financiers conduisent à des effets directs aussi négatifs sur l’économie « réelle », mais les purges sont malheureusement nécessaires face aux excès que l’on a connus. Je viens de relire -mais j’ai oublié où, pardonnez-m’en- une citation qui illustre remarquablement la situation : »Le capitalisme sans krach serait comme le christianisme sans enfer ».

Il faut bien qu’il y ait de temps en temps des rappels à l’ordre.

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(12 commentaires)

  1. Cette citation est très juste mais elle décrit un état où pendant les période d’euphorie quleques acteurs du marché font des profits énormes et ensuite, lors du réequilibrage, c’est l’ensemble des individus et des états qui sont affectés.
    La citation suivante résume bien ce mécaniqme : « Privatisé les profits et mutualiser les risques ».
    A terme ce système n’est pas tenable et ce même pour les acteurs du marché qui finissent tous par jouer à la roulette russe (la crise du subprime et la difficulté d’évaluer les actifs et les risques en est pour moi la parfaite illustration).

  2. Elle est très crue cette citation…
    Je profite pour préciser que j’ai rédigé cet article de A à Z (un copain me demandait la source par mail). La source ce sont mes méninges 😉

  3. Autrement dit si on a placé son argent en actions et en sicavs en attendant une baisse hypothétique de l’immobilier, on va d’abord subir la baisse de la bourse…

  4. N’oubliez pas qu’à le bourse il y a moyen de gagner à la baisse (warrant put, certificats floorés, tracker bear)!
    Pour ceux qui placent en bourse en attendant la chute de l’immobilier, il y a des trackers qui evoluent à l’inverse des indices immobiliers.(ex chez la bnp cf lien)

  5. « N’oubliez pas qu’à le bourse il y a moyen de gagner à la baisse (warrant put, certificats floorés, tracker bear)!… »
    Certes, mais ces techniques ne sont pas à la portée de Monsieur Toutlemonde…
    Quant à faire confiance à un banquier capable de vous vendre du taux variable quand les taux sont à 3 % !!!

  6. A lire sur sur Capital.fr
    Analyse de la société Générale,
    elle pense que la crise réserve encore de mauvaises nouvelles et que cela durera en 2008 et dont l’ampleur n’a pas d’équivalent

  7. Apparement le pire n’est jamais certain, comme dit le proverbe….
    Ce lundi soir, une petite chute seulement.

  8. La ministre de l’économie (les Echos) à enfin reconnue que l’issue finale de cette crise restait difficile à prévoir.

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