Un fonds commun américain pour racheter des titres immobiliers

Forsale320
Bank of America, Citigroup, JP Morgan et d’autres institutions financières non précisées ont annoncé la création d’un fonds commun dont l’objectif sera de restaurer la liquidité sur le marché des crédits structurés. Cette structure commune, baptisée Single-Master Liquidity Enhancement Conduit (SMLEC) rachètera, pour une durée déterminée, des actifs de haute qualité ne trouvant pas preneur sur le marché des crédits structurés.

Les banques à l’origine du fonds l’abonderont à hauteur de 75 milliards de dollars, sans aucune garantie publique. Il s’agit en particulier d’apaiser les craintes du marché sur la qualité des actifs hypothécaires auxquels ils sont adossés. Prévu initialement sur le marché du dollar, le fonds commun pourrait être étendu à celui de l’euro.

Un commentaire

  1. A ce propos, une analyse intéressante de Diapason Commodities Management :
    « Chacun sait que les oiseaux se cachent pour mourir ; mais pour ce qui est des apprentis sorciers de la haute finance internationale, ils ne semblent clairement pas résignés à emprunter le douloureux – quoique inéluctable – chemin du cimetière des éléphants…Ils seraient même plutôt tentés de surenchérir… En effet, rappelons que, par delà l’épouvantail habilement instrumentalisé des hedge funds, la spéculation actuelle est en réalité largement orchestrée par les banques elles-mêmes ; le mécanisme auquel elles recourent est d’ailleurs confondant de simplicité : elles créent des véhicules d’investissement hors-bilan (les fameux « conduits ») qui se financent, avec un effet de levier, sur les marches à court terme, pour placer a long terme sur des actifs plus ou moins olé-olé (du genre « subprime »…). Et, nombre de ces conduits se retrouvant aujourd’hui dans une situation fort périlleuse, ne voilà-t-il pas que Citigroup, Bank of America et JP Morgan envisagent de mettre en place un fond de 75 milliards de dollars permettant aux spéculateurs englués de se délester – au moins partiellement – de leurs actifs douteux ; en gros, on crée de la nouvelle dette pour refinancer de la dette existante : très sain…
    Mais les banques ne s’arrêtent pas là : un intéressant article du Financial Times souligne ce matin que les banques commencent à s’intéresser de près au marché des dérivés de fret maritime. Ce compartiment, par extension, des matières premières est actuellement en plein boum, reflétant les goulets d’étranglement du secteur : les volumes traités y ont été multipliés par 2,5 en un an…
    On en tirera deux utiles enseignements :
    – Les dérivés de fret sont en définitive une manière d’investir sur le segment porteur des matières premières mais avec un effet de levier et une volatilité plus élevés ; vu leur mode de fonctionnement actuel, il est donc logique que les banques s’y intéressent…
    -Mais ce simple constat doit en soi inciter à davantage de prudence sur le fret en particulier et les commodities en général ; cynique mais réaliste… »

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