Les Etats-Unis ont imposé jeudi de nouvelles sanctions à trois banques et plusieurs unités de l’armée iranienne pour faire de l‘Iran un « paria de la finance » et le forcer ainsi à renoncer à ses ambitions nucléaires.
Ces nouvelles mesures ont été décidées pour sanctionner « l’attitude irresponsable de l’Iran », a déclaré Mme Rice à la presse, en assurant que les Etats-Unis restaient engagés dans une approche diplomatique pour résoudre la crise du nucléaire iranien.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi ces nouvelles sanctions américaines, estimant qu’elles étaient « contraires aux lois internationales ».
– Nouvelles sanctions américaines –
La secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, a annoncé l’inscription sur la liste noire du Trésor américain d’une unité d’élite de l’armée iranienne, la force Al-Qods, accusée de soutenir le terrorisme, et du corps des Gardiens de la révolution, accusé de contribuer à la prolifération d’armes de destruction massive.
En outre, trois banques d’Etat ont été inscrites sur cette liste noire, qui interdit à toute institution financière soumise aux réglementations américaines – soit une grande part du système financier mondial – de faire des affaires avec ces entités et l’oblige à saisir tous leurs actifs. Les trois banques concernées sont les banques Melli, Mellat et Saderat, les deux premières pour des activités supposées de prolifération d’armes de destruction massive, la troisième sous l’accusation de soutien au terrorisme. Ensemble, elles représentent la plus grande partie du système bancaire iranien, a assuré M. Levey.
« Le comportement de l’Iran est en train de la transformer en paria de la finance« , s’est félicité Stuart Levey, secrétaire d’Etat adjoint au Trésor. « C’est simple: une institution financière honorable ne veut pas être le banquier de ce régime dangereux », a déclaré le secrétaire au Trésor Henri Paulson, en annonçant ces mesures aux côtés de Condoleezza Rice.
Selon le département d’Etat, la banque Melli, première institution bancaire du pays largement implantée à l’étranger, finance notamment la force Al-Qods et les Gardiens de la Révolution. La banque Mellat finance l’organisation de l’énergie atomique de l’Iran et la Saderat finance les groupes radicaux palestiniens Hamas et Jihad Islamique, et le Hezbollah libanais, que Washington considère tous comme mouvements terroristes.
Des individus et des agences gouvernementales sont également visés par les sanctions, notamment le ministère de la Logistique des forces armées, qui contrôle l’industrie de défense du pays. « C’est important parce que c’est une partie de l’appareil d’Etat qui pourrait contribuer à la création de capacités nucléaires », a souligné le numéro trois du département d’Etat, Nicholas Burns.
– Téhéran dénonce ces nouvelles sanctions –
Téhéran a aussitôt dénoncé ces nouvelles sanctions américaines. « Les politiques des Etats-Unis hostiles au peuple respectable iranien et aux institutions légales de l’Iran sont contraires aux lois internationales, sont sans valeur et, comme par le passé, sont vouées à l’échec », a indiqué le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Mohammed Ali Hosseini.
« Ce genre de décision de la part d’un Etat qui fabrique et développe des armes de destruction massive et soutient les groupes terroristes, ne peut perturber le développement et le progrès du peuple iranien et de ses institutions légitimes », a par ailleurs affirmé M. Hosseini. Pour le porte-parole du ministère iranien, « les accusations ridicules des responsables américains ne peuvent les sauver de la crise irakienne qu’ils ont eux-mêmes créée« .
Plus tôt dans la journée, le porte-parole de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la sécurité iranienne, le député Kazem Jalali, avait estimé que les sanctions américaines constituaient « une erreur stratégique » qui ne fera qu’accroître la défiance entre Washington et Téhéran.
« Les Etats-Unis ont commis une erreur stratégique en plaçant sur leur liste noire les Gardiens de la Révolution », a-t-il dit. Ces derniers « sont une force officielle en Iran et il est clair que le fait de les qualifier de terroristes interfère dans les affaires intérieures d’une nation souveraine ».
Le président russe Vladimir Poutine a souligné pour sa part que les sanctions revenaient à « envenimer » le dossier nucléaire iranien. « Pourquoi envenimer la situation, la conduire dans une impasse, menacer de sanctions ou même d’action militaire? », s’est-il interrogé.
– Une possible intervention militaire US en Iran ? –
Ces mesures qui constituent le dernier acte de l’administration américaine pour accroître la pression sur Téhéran, risquent toutefois de relancer les spéculations sur une possible intervention militaire américaine contre l’Iran, même si Washington affirme toujours rechercher une solution diplomatique. Les Etats-Unis travaillent sur une planification militaire qui vise l’Iran mais celle-ci relève de la routine, a déclaré de son côté le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. « L’objectif que nous avons tous est d’utiliser la pression diplomatique et les sanctions économiques pour persuader le gouvernement iranien qu’il est isolé, qu’il a besoin de modifier sa politique et ses ambitions », a-t-il ajouté dans l’avion le ramenant aux Etats-Unis. « La décision d’aujourd’hui soutient la diplomatie et en aucun cas ne représente un prélude à l’usage de la force », a assuré pour sa part M. Burns, chargé du dossier iranien. « Nous ne pensons pas qu’un conflit soit inévitable, a-t-il assuré.
– Les Pasdaran élément clé de l’économie iranienne –
Les Gardiens de la révolution (Pasdaran), garde loyale du Guide suprême Ali Khamenei et de la République islamique, contrôlent des entreprises de construction, des usines pharmaceutiques et des segments de l’industrie pétrolière.
La désignation des Gardiens de la révolution iraniens comme organisation terroriste par les Etats-Unis vise donc ainsi une institution clé du régime iranien dont est issu le Président Mahmoud Ahmadinejad. Ils jouent dans la République islamique un double rôle à la fois politique et économique.
Les Pasdaran, ou Gardiens, sont la première force militaire de l
aaaaaaaaah le $$ que ne ferait on pas pour le voir remonter
bien sotte la personne qui croira que les usa ont fais cela dans le seul but de nous premunir contre le diable iranien
Au moment meme (ou du moins a quelques jours) ou ce meme diable iranien indiquait qu’il n’utilisera plus le $$ au profit de l’euro (et autres devises), pour la vente de son pétrole
Oui, 100 % d’accord, c’est pour cela que j’ai voulu illustrer l’article avec les petro dollars
Tout compris , Gregory