Lagarde : convocation des pétrolières face à la flambée du pétrole ?

Pleindollars La ministre de l’Economie Christine Lagarde a indiqué mardi qu’elle pourrait convoquer les compagnies pétrolières à Bercy pour limiter les conséquences de la hausse des prix du pétrole pour les consommateurs.

Ces propos intervenaient avant que le cours du pétrole ne fléchisse de manière importante en fin de journée à New-York. Même avec la forte baisse enregistrée, son niveau élevé demeure préoccupant.

0″Le dialogue permanent avec les sociétés pétrolières nous permet de vérifier la façon dont elles répercutent les hausses et les baisses » de prix, a ainsi affirmé Me Lagarde sur France Info. « Aujourd’hui, l’engagement qu’elles avaient pris est tenu. Je veillerai éventuellement à les reconvoquer prochainement », a-t-elle ajouté.

Pour rappel, les représentants des compagnies pétrolières avaient déjà été convoqués pour les mêmes raisons à Bercy en 2005 et 2006 par le ministre de l’époque, Thierry Breton.

« Pour une fois, on peut se féliciter » de l’euro fort, qui « nous permet d’acheter plus de pétrole que si on avait un euro faible », a par ailleurs commenté Mme Lagarde. Elle a aussi rappelé sa rencontre avec son homologue saoudien la semaine dernière à Washington pour « évoquer avec lui les conditions dans lesquelles (l’Arabie Saoudite) allait augmenter les volumes de pétroles fournis ».

Au printemps 2006, Thierry Breton se portait à la rescousse de l’économie française en convoquant de nouveau les groupes pétroliers, compte-tenu la flambée des cours de pétrole suite aux craintes d’une attaque militaire américaine en Iran.

Autre temps, mais pas forcément autres « moeurs »…

Thierry Breton avait déjà réuni en septembre 2005 les principaux acteurs du secteur pétrolier en France, qui s’étaient engagés à répercuter sur le client final les baisses du prix du pétrole. Total s’était ainsi engagé à répercuter à la pompe « dans les trois jours » les baisse des prix de marché des carburants et à lisser dans le temps les hausses brutales éventuelles, en réponse à la flambée du brut.

Soulignant que la réunion de septembre 2005 avait été « très efficace » et que l’ensemble des compagnies pétrolières avaient « tenu leurs engagements », M. Breton avait alors affirmé que le gouvernement avait « bien contrôlé l’évolution des cours de l’essence ». Compte-tenu du contexte, T.Breton avait annoncé sa décision de remettre en place un contrôle hebdomadaire.

Le baril de pétrole atteint actuelelment des sommets, touchant les 90 dollars à Londres et dépassant les 93 dollars à New York lundi. A noter cependant, que les cours du pétrole ont glissé mardi aux Etats-Unis, perdant plus de trois dollars sur la séance à la veille de la publication des réserves américaines.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en décembre a lâché 3,15 dollars pour terminer à 90,38 dollars.

Sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a perdu 2,88 dollars pour clôturer à 87,44 dollars.

C’est la première fois en cinq séances consécutives que les cours du brut clôturent en baisse, alors qu’ils enchaînent depuis plusieurs semaines les records, atteignant 93,80 dollars lundi à New York et 90,49 dollars à Londres. En un mois et demi, ils avaient pris environ 13 dollars tant à New York qu’à Londres.

L’envolée a été si rapide que certains investisseurs veulent maintenant vendre des positions, soulignent les analystes.

Le repli du marché a été accéléré par la publication d’une note de Goldman Sachs, dans laquelle les analystes de la banque d’affaires se montrent prudents et conseillent de vendre à court-terme, même si « les facteurs haussiers à moyen-terme persistent ». « Nous recommandons de prendre des bénéfices et nous fermons nos positions longues sur le WTI (West Texas Intermediate) », écrivent-ils.

Par ailleurs, alors que les préoccupations autour de l’approvisionnement en pétrole cet hiver ont alimenté la récente hausse des cours, les investisseurs attendent la publication mercredi du rapport hebdomadaire du Département américain à l’Energie (DoE) sur le niveau des stocks américains. A l’inverse de la semaine précédente, les analystes comptent, pour la semaine achevée le 26 octobre, sur une progression de 400.000 barils des stocks de brut. En revanche, ils attendent un nouveau déclin des stocks de distillats (gazole et fioul de chauffage) et des réserves d’essence.

A noter également que la production mexicaine interrompue revient à présent sur le marché. En raison du mauvais temps dans le Golfe du Mexique, la compagnie nationale de pétrole du Mexique (Pemex) a cessé d’exporter environ un tiers de sa production de pétrole (600.000 barils par jour) et espère les reprendre dès mercredi, selon un porte-parole.

Mais la liste d’éléments haussiers qui ont nourri la récente flambée des cours est encore là, soulignent els experts. Le marché du pétrole reste porté par la faiblesse chronique du dollar, qui rend l’or noir meilleur marché. Or si la Réserve fédérale (Fed) baisse encore ses taux d’intérêt, ce nouvel assouplissement monétaire va continuer à peser sur le dollar et à attirer les fonds d’investissement vers les marchés de matières premières, y compris celui de l’énergie, selon les analystes.

D’autre part, les craintes concernant plusieurs foyers de tensions géopolitiques, notamment autour de la frontière turco-irakienne et du dossier nucléaire iranien, « vont continuer de pousser les prix par peur que la production de pétrole ne soit interrompue dans cette région », selon l’analyste.

Ceci, même si la Maison Blanche a assuré mardi qu’il n’existait « aucune raison » de craindre une attaque prochaine de l’Iran de la part des Etats-Unis.

« Les gens n’ont aucune raison de penser que le président (George W. Bush) est sur le point d’attaquer l’Iran (…) il faut que cela soit clair », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche Dana Perino au moment où un apparent haussement de ton de la part du gouvernement Bush fait craindre une opération militaire américaine.

« Je suis formelle. Nous suivons la voie diplomatique pour persuader l’Iran d’arrêter sa recherche d’arme nucléaire », a-t-elle ajouté.

Source : AFP

(4 commentaires)

  1. La déclaration de Bush me fait penser aux démentis officiels qui précédaient toujours une dévaluation à l’époque du franc.
    Cela dit, en politique internationale le pire n’est jamais sûr…

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