Le cours du baril au dessus de 80 dollars à Londres

Oil_candle3Cela ne dervait surprendre personne. Compte-tenu des tensions géopolitiques extrêmement fortes ces jours derniers, le cours de pétrole n’en finit pas de s’envoler.

L’attentat contre le député Ghanem au Liban alors que les élections approchent, le survol de la Syrie par Israël, les récentes frictions entre l’Arabie saoudite et l’Etat hébreu, les récents propos de Nicolas Sarkozy et Bernard Kouchner sur l’Iran, la fermeture des frontières entre Iran et Irak sont loin d’apaiser les choses, les marchés craignant une réaction des pays producteurs de pétrole largement parties prenantes sur le dossier.

Une intervention militaire US en Iran demeure fort probable, Washington semblant vouloir justifier son action par le fait que Téhéran fournisse en arme les rebelles chiites irakiens. Or, une des rispostes possibles de l’Iran à d’éventuelles attaques américaines pourrait être de bloquer le détroit d’Ormuz par lequel transite une part non négligeable du pétrole de la planète.

leLe baril de pétrole Brent a dépassé jeudi pour la première fois le seuil des 80 dollars, atteignant un nouveau record historique à 80,20 dollars.

Après plusieurs séances de repli après l’atteinte de niveaux records (84,10 dollars le baril à New York, 78,94 dollars à Londres), le marché du pétrole avait connu mercredi une nouvelle inflexion à la baisse avec la publication d’une hausse surprise des stocks pétroliers américains.

Vers 18H45 GMT, sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre prenait 2,68 dollars à 80,11 dollars, peu après être monté à 80,20 dollars, un record historique. Son précédent record datait du 20 septembre, à 79,94 dollars.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre a terminé la séance en hausse de 2,58 dollars à 82,88 dollars. A New York, le record historique du brut en séance est de 84,10 dollars.

Au delà des tensions internationales, le marché redoute désormais l’arrivée d’une nouvelle tempête tropicale dans le Golfe du Mexique, l’une des principales régions productrice de pétrole aux Etats-Unis.

Selon le Centre national des ouragans américain (NHC), cette dépression, numérotée 13, se dirige vers la côte du Mexique et « il est possible que les conditions soient là pour une tempête tropicale ». Même si la trajectoire et l’évolution de cette dépression restent incertaines, les investisseurs restent tendus, inquiets des possibles dégâts qui pourraient affecter les infrastructures pétrolières.

Par ailleurs, en dépit de la progression inattendue des réserves américaines de brut de 1,8 million de barils sur la semaine achevée le 21 septembre, « celles du terminal de Cushing (Oklahoma), point de livraison (principal) pour les contrats de brut du Nymex, ont continué à baisser, et sont tombées à leur plus bas niveau depuis décembre 2005.

Source : AFP

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Un commentaire

  1. L’Opep a perdu le contrôle des prix du pétrole, au profit des marchés financiers
    Après la série de records affichés pour le baril ces dernières semaines, le cap symbolique et critique des 100 dollars n’est plus hors de portée. La banque Goldmann Sachs parie déjà sur 95 dollars dès l’année prochaine.
    Cette nouvelle flambée consacre le déclin de l’Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) dans son rôle de régulateur du marché.
    Afin de contenir la récente flambée du brut, le cartel avait décidé mi-septembre d’augmenter son plafond de production de 500 000 barils par jour à compter du 1er novembre. Résultat ? Le baril a atteint un nouveau sommet historique, la semaine dernière, à 84,10 dollars !
    Cette défaillance de l’Opep est à mettre en parallèle avec la montée en puissance des marchés financiers. Cette montée en puissance est en partie liée à l’explosion de l’épargne mondiale dans un contexte de pénurie de placements sûrs. C’est ainsi que des milliards de dollars autrefois placés sans risque se sont engloutis dans des crédits immobiliers aux particuliers fragiles, des rachats d’entreprise à fort effet de levier, des actions des pays en voie de développement. Sans oublier les matières premières, dont la plus stratégique : le pétrole, pour la conquête duquel aucun risque n’est trop élevé. Alan Greenspan, l’ancien président de la Réserve fédérale américaine, vient de s’attirer l’ire de la Maison-Blanche en faisant ce terrible aveu dans ses Mémoires : « L’un des grands enjeux de la guerre d’Irak était le pétrole de la région », affirme-t-il.
    Depuis le déclenchement de cette guerre en mars 2003, les marchés financiers ont progressivement pris le relais de l’Opep. Le nombre des contrats négociés sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), la référence mondiale en cette matière a été multipliée par quatre !
    Débordé par cette nouvelle vague d’investisseurs, « l’Opep a fini par perdre le contrôle des prix », diagnostique Pierre Terzian, rédacteur en chef de Pétrostratégie. Ce sont à présent les marchés de New York et de Londres qui donnent le ton.
    « Quand il apparut en 2004 que l’industrie pétrolière n’investissait pas assez dans la production de brut pour répondre à la demande croissante, on en augura que les prix monteraient encore ; les fonds spéculatifs et d’autres investisseurs institutionnels qui cherchaient des placements à long terme dans le pétrole, commencèrent à enchérir sur les prix », résume Alan Greenspan, longtemps surnommé le gourou des marchés. Résultat concret, le marché du pétrole a commencé à faire l’expérience de « bulles » qui gonflent et éclatent au gré d’aléas économiques, climatiques et surtout politiques.
    En l’absence de gestion de stocks régulateurs, le prix du baril est en effet devenu plus volatil que celui de n’importe quel autre actif financier. L’an dernier, il a bondi à 78 dollars pendant l’été, avant de rechuter à 50 dollars pendant l’hiver. Cela, « alors que les données économiques du secteur n’avaient pas fondamentalement changé » explique Frédéric Lasserre spécialiste des matières premières à la Société générale.
    L’ampleur et la rapidité de telles variations sont le reflet d’ajustements purement boursiers. Un changement d’opinion du marché sur l’évolution de la demande suffit à déclencher des prises de bénéfice en série. « Une grande partie des hedge funds, qui concentrent les plus importantes positions sur le Nymex, considéraient qu’à 78 dollars le cours du baril n’était pas soutenable à long terme. Beaucoup de bénéfices ont alors été encaissés », explique Frédéric Lasserre. Des prises de bénéfices qui ont évidemment pesé sur le prix de l’essence.
    Il ne faudrait certes pas diaboliser la « financiarisation » du marché du pétrole. La fonction historique des marchés à terme est d’assurer une protection des professionnels contre des variations de cours. En vendant un contrat à découvert, un

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