Si cela continue, on va bientôt oublier qu’au départ la récente visite de Nicolas Sarkozy en Libye avait pour but de traiter des infirmières bulgares…
En effet, les annonces se suivent et finalement se ressemblent quelque peu en ce qui concerne de nouveaux contrats fructueux passés entre la France du Président Nicolas Sarkozy et la Libye du Colonel Khadafi …
La Libye a annoncé lundi le lancement des travaux de construction d’un nouvel aéroport à Tripoli d’un coût d’un milliard d’euros, qui pourra accueillir 20 millions de voyageurs par an. Et oh surprise, Vinci et un bureau d’études français sont plus que bien placés.
Veni, vidi … Vinci .. mais c’est bien sûr !
Enfin, soyons réalistes : Nicolas Sarkozy n’a pas initialisé tout cela en 100 jours. Il devient surtout champion pour ramasser les fruits des graines semées par ses prédécesseurs. Attention toutefois, les figues de barbarie doivent bien pousser en Libye …
La construction de ce nouvel aéroport a été confiée à un consortium de six sociétés étrangères dont le groupe français Vinci, Oderbrecht (Brésil) et TAV (Turquie), sous la supervision d’un bureau d’étude français, a précisé le directeur du projet, Abdel Majid Sadah.
L’aéroport, dont les travaux devraient durer 24 mois, sera construit sur 1.165 hectares avec une aire de stationnement et d’entretien d’avions d’une capacité de 100 appareils ainsi qu’un parc de stationnement pouvant accueillir jusqu’à 4.400 véhicules, a précisé M. Sadah cité par l’agence officielle libyenne Jana.
Le projet, inauguré par Seif Al-Islam, fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et désormais devenu célèbre, « devrait opérer un changement radical dans le marché du transport aérien en Libye » et vise le développement du transport aérien entre l’Europe et l’Afrique, selon le ministre libyen des Transports, Mohamed Abou Ajila. Le ministre a précisé qu’une enveloppe de 2 milliards d’euros a été réservée pour la modernisation d’autres aéroports en Libye.
L’acquisition, en juin dernier lors du « Salon du Bourget 2007 » de 11 avions de type Airbus A-320 et A-350 à livrer à partir de 2011 et de 2017 par la compagnie aérienne libyenne Afriqiyah Airways, est une preuve de la vitalité du transport aérien en Libye. Cette commande a été rendue possible grâce à l’Exécutif libyen qui a pris, en mai dernier, la décision d’allouer 1.500 millions de dinars libyens (1,250 dinar libyen = 1 dollar américain) de financement aux compagnies aériennes libyennes « Libyan Arab Airlines » et « Afriqiyah Airways ». L’objectif est de moderniser la flotte avec l’acquisition de quelque 40 nouveaux appareil modernes.
C’est dans le même contexte qu’il faut placer le projet de faire de Tripoli un hub important en Afrique, par la construction d’un nouvel aéroport moderne avec une capacité de 20 millions de passagers par an.
Pour combler le retard, les autorités publiques ont mis les bouchées doubles dès la levée de l’embargo, en consentant des efforts considérables pour le transport aérien comme gage du développement économique du pays et de l’intégration africaine. La première option, pour l’Etat libyen, a été celle de libéraliser le secteur, d’encourager la création de compagnies privées.
En plus de la compagnie Libyan Arab Airlines, trois compagnies privées ont été créées dans la foulée de la levée de l’embargo: Buraq Air, Afriqiyah et Libya Aviation. La compétitivité sur le marché local et international de ces compagnies a incité les autorités à promouvoir la création d’autres compagnies aériennes privées en Libye.
Autre signe de réussite du secteur est la multiplication des commandes d’avions par les différentes compagnies aériennes du pays. La compagnie aérienne Libyan Arab Airlines a négocié, en novembre 2006 l’acquisition de 25 appareils d’une capacité de 100 à 350 sièges en plus de 4 cargos d’une capacité de 100 tonnes. Cette commande répond d’un ambitieux plan d’élargissement de son réseau de desserte pour englober la majeure partie du continent africain jusqu’en Afrique du Sud, l’Europe, la Chine, le Pakistan, le Japon, les Philippines, le Canada et l’Amérique.
De son côté, Afriqiyah a signé, en juillet 2006, un mémorandum d’entente avec Airbus pour l’achat de 20 avions dont 6 appareils A-330 et 4 appareils de type A-320, pour un montant de 1,9 milliard de dollars US. Buraq Air a pour sa part réceptionné, en octobre 2006, son premier Boeing de type 737-800.
Il est vrai aussi que des avions, la Libye risque d’en voir passer .. et même atterrir puisqu’en août 2006, le groupe aéronautique européen pour la défense et l’espace (EADS) et la société d’investissements Libyen Africa ont signé un mémorandum d’entente à Londres en vue de construire un grand centre en Libye pour la maintenance des avions Airbus ainsi que pour la formation et le transfert de technologies aériennes couvrant toute l’Afrique. Ce partenariat stratégique permettra à la Libye d’exécuter un plan de qualité pour moderniser son aviation et former des cadres libyens et africains dans ce domaine, précisait le communiqué.
Le président du comité de direction d’Africa, Bechir Salah, avait précisé, au cours de la signature lors de la Foire aéronautique britannique de Farnborough située près de Londres, que la signature de ce mémorandum de partenariat stratégique avec EADS intervenait « dans le cadre de l’exécution de l’appel du guide Mouammar Kadhafi relatif à la nécessité pour la Libye d’entrer dans l’ère du progrés et de la technologie ».
Il a ajouté que ce tournant dans le domaine des services et des technologies de l’aviation en Afrique représente un pas important sur la voie de l’édification des Etats-Unis d’Afrique. (gloups … rien que cela !)
De son côté, le président de EADS d’alors, Jean Paul Gut avait, au cours de la cérémonie de signature sur le mémorandum, souligné la disponibilité de son groupe à travailler avec la Libye dans ce domaine. « Son groupe mettra toutes ses capacités pour développer le secteur de l’aviation en Libye ».
La Libye a parallèlement poursuivi ses efforts par l’organisation en décembre 2006 du premier Salon libyen de l’aviation, « LAVEX 2006 ». A cette occasion, 68 sociétés internationales spécialisées dans l’industrie et le transport aérien et quelque 10 marques d’avions à usage militaire ou civil de renommée internationale, ont participé à cette rencontre.
La deuxième conférence afro-arabe sur l’aviation, organisée en marge de cette exposition, a permis de discuter des perspectives du transport aérien dans l’espace arabo-africain et d’opportunité de transfert de technologie entre les experts libyens et leurs homologues étrangers.
A noter également la signature d’un contrat d’étude et de développement des trois principales aérogares, de Tripoli, Benghazi (extrême Nord-Est) et Sebha (Sud) avec Aéroport de Paris ingénierie (ADPI). D’un montant de 12 millions d’euros, portant sur la rénovation des terminaux passagers et des zones cargo.
Sources : AFP, Panapress
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Les travaux seront exécutés par un consortium de sociétés internationales (la brésilienne Odebracht, la turque TAF, l’Union internationale des entrepreneurs, la française Vinci Construction)
*** sous la supervision de la société ABBI France ***
Pour les incredules concernant site de maintenance EADS en Libye :
EADS and Libya start joint aeronautical maintenance and training activities for AfricaFarnborough, 18 July 2006
EADS and Libya Africa Portfolio for Investment (LAP) have signed a Memorandum of Agreement (MoA) on Tuesday at Farnborough International Airshow. The agreement covers the establishment of an aeronautical maintenance centre, an air academy and a calibration and meteorology centre in Tripoli.
The aim of this cooperation is to service the fleet of Libyan and other African Airlines as well as to train regional specialists for aviation such as pilots, technicians and commercial staff.
The MoA was signed by Jean-Paul Gut, Chief Operating Officer (COO) of EADS for Marketing, Strategy and Global Development, and Mr. Beshir Saleh, Chairman of LAP.
» les figues de barbarie doivent bien pousser en Libye … »
MDR . Je confirme en avoir croisé quelques uns près de Tripoli !
merci ! j’ai verifie sur Google Image avant d’ecrire 🙂
, à priori , il y en aurait pas mal ?
@ Elisabeth ; eh bien non, j’ai plus remarqué des champs d’oliviers à perte de vue