Nouvelle alerte sur le prix du gaz russe.
Si l’on avait pu croire un moment que le conflit entre la Russie et la Biélorussie avait pu trouver une issue, les tensions reprennent à nouveau.
Le géant gazier russe Gazprom a prévenu mercredi Minsk qu’il allait réduire de moitié ses exportations de gaz à son voisin bélarusse à partir de vendredi, pour défaut de paiement.
Pour rappel, en janvier 2007, les deux protagonistes s’étaient déjà affrontés sur fonds de tarif gazier et de prix du transit du pétrole, provoquant des répercussions sur le cours du gaz.
« Gazprom a envoyé au directeur général de Beltransgaz (la société qui transporte du gaz russe vers l’Europe, ndlr) une notification officielle sur la réduction des livraisons de gaz aux consommateurs bélarusses en raison du non-respect des obligations de paiement (de Minsk) pour le 1er semestre 2007 et en l’absence de garanties de paiement », a annoncé Gazprom dans un communiqué.
« Le volume quotidien des livraisons de gaz sera réduit (…) de 45%, à partir du 3 août », ajoute le géant gazier russe.
Selon une porte-parole de Gazprom, il n’y aurait pas de négociations en cours avec la partie bélarusse, affirmant cependant que « d’ici le 3 août, beaucoup pourrait changer ». Il est vrai que sur la méthode chantage gazier, Poutine commence à être sacrément rodé.
Fin 2006, les Russes avaient menacé de fermer les vannes du tuyau gazier si la Biélorussie n’acceptait pas de s’acquitter d’un nouveau prix du gaz imposé par Gazprom. Le conflit avait perduré durant les premiers mois de l’année 2007, Moscou gardant toujours comme objectif de contourner la Biélorussie pour ne s’affranchir de ce pays à l’emplacement géographique stratégique tout en maintenant la pression sur les tarifs gaziers.
En janvier 2006, Gazprom avait interrompu ses livraisons de gaz à l’Ukraine suite à un conflit similaire sur le prix du gaz.
La Russie et le Biélorussie n’ont toujours pas trouvé d’accord lundi concernant la demande de prêt formulée par Minsk à Moscou : un prêt équivalent à 1 milliard et 200 millions d’euros. Les discussions de lundi entre le premier ministre russe Mickhaïl Fradkov et son homologue belarusse Sergei Sidorsky n’ont rien donné alors que les premiers signes donnés par le ministre russe des finances étaient encourageants.
Cette somme de 1 milliard et 200 millions d’euros doit servir à régler les livraisons de gaz russe qui se montent à 21,7 milliards de m3 depuis le début de l’année, sans compter l’approvisionnement de Minsk en pétrole russe : 21,5 millions de tonnes et 3,3 milliards de megawatts. Le premier ministre belarusse a rappelé l’existence de l’accord bilatéral de janvier dernier en vertu duquel la Biélorussie a la possibilité au besoin, de s’adresser à la Russie pour demander un crédit de soutien. Le 23 juillet dernier la Biélorussie aurait du règler entièrement les quantités de gaz russe livrées en 2007 et s’acquitter d’une facture de 400 millions d’euros
Dans son communiqué, Gazprom indique par ailleurs avoir prévenu ses clients européens et affirme prendre toutes les « mesures possibles » pour remplir ses obligations à l’égard de ces derniers.
Prenant les devants, la Commission européenne a appelé mercredi Gazprom et la Biélorussie à résoudre rapidement et à l’amiable leur désaccord, tout en envisageant de réunir la semaine prochaine un groupe d’experts européens de l’énergie.
Quelque 20% des importations de gaz russe vers l’Union européenne transite en effet par la Biélorussie, essentiellement en direction de la Pologne, de l’Allemagne et de la Lituanie.
« Nous prenons ces développements très au sérieux », a commenté mercredi à Bruxelles un porte-parole de la Commission européenne devant la presse.
« Nous appelons les deux parties à résoudre leur désaccord à l’amiable et sans délai », a-t-il dit, en conseillant à Gazprom et à la Biélorussie de se référer à la Charte de l’énergie. Ce traité signé en 1994 vise à développer un marché de l’énergie efficace entre les anciens pays de l’Europe orientale et occidentale. Le porte-parole a également indiqué que la Commission « se tient prête, si nécessaire, à convoquer une réunion du groupe de coordination sur le gaz, qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine ».
Ce groupe de coordination sur le gaz a été créé en 2004 dans un souci de renforcer la sécurité d’approvisionnement du gaz naturel dans l’UE. Il est présidé par la Commission européenne et composé de représentants des 27 Etats membres, ainsi que d’organisations représentant le secteur énergétique et les consommateurs.
Sources : AFP, Euronews
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Réduction des livraisons de gaz russe à la Biélorussie: Gazprom rassure les clients européens
20:15 | 01/ 08/ 2007
MOSCOU, 1er août – RIA Novosti.
Les clients européens ne pâtiront pas de la réduction de 45%, à partir du 3 août, des livraisons de gaz russe à la Biélorussie pour cause de retards de paiement, a déclaré mercredi le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov.
« Nous estimons que toutes les conditions existent – les obligations juridiques, la volonté de Gazprom et la possibilité de Beltransgaz – pour que les clients européens reçoivent entièrement les livraisons de gaz », a-t-il indiqué sur les ondes de la radio Echo de Moscou.
Commentant la déclaration d’un représentant de la Commission européenne sur la participation éventuelle de celle-ci au règlement du problème russo-biélorusse du gaz, Sergueï Kouprianov a affirmé qu’il ne comprenait pas au nom de quoi la Commission européenne pourrait y participer.
« Nous pouvons régler ces problèmes au niveau bilatéral, Beltransgaz est parfaitement capable d’assurer le transit dans les conditions de la cessation des livraisons », a indiqué le porte-parole du géant gazier russe.
Gazprom’s bank in Belarus offers Minsk $500mln loan for gas debt
22:07 | 01/ 08/ 2007
MINSK, August 1 (RIA Novosti) – Belgazprombank, a Belarus-based bank controlled by Russian energy giant Gazprom, said it was ready to lend Minsk $500 million to cover its six-month debt for Russian natural gas supplies, the bank chairman said.
Gazprombank, the main banking arm of Russian state energy giant Gazprom [RTS: GAZP], proposed a loan to Belarus earlier this week for the same purpose, but the Belarusian government declined the offer.
« The money will be enough to pay the $450 million debt for Russian natural gas supplied to Belarus, which Gazprom officially announced about today, » Viktor Babariko said.
Belarus previously asked for a $1.5 billion loan from Russia, and last week Russian Finance Minister Alexei Kudrin said the government had essentially approved the loan. But Prime Minister Mikhail Fradkov said after talks with his Belarusian counterpart Sergei Sidorsky early this week that no loan would be extended.
Gazprom announced earlier Wednesday that it would cut gas supplies to Belarus by 45% as of August over the accumulated debt and lack of payment guarantees.
Experts said Belarus had asked for the $1.5-billion loan exceeding its gas debt to secure a financial cushion for its economy in the future, as its economic development had been heavily dependent on subsidized prices for Russian natural gas.
Early this year Russia doubled the gas price for Belarus to $100 per 1,000 cubic meters, which although being less than half the average rate to the European Union, still dealt a heavy blow to the Belarusian economy.
Gazprom, which has set its sights on Belarus’s Europe-bound pipelines, arranged to buy 12.5% in Beltransgaz for $625 million in June as the first of four installments to acquire 50% in the pipeline company by 2010.