La première banque italienne Unicredit et son homologue Capitalia viennent d’annoncer leur union.
Elles formeront un nouveau géant bancaire italien qui se placera au premier rang de la zone euro alors que le paysage bancaire européen est en pleine recomposition. Unicredit va absorber son concurrent Capitalia par échange de titres.
Les conseils d’administration des deux groupes ont donné leur feu vert à une opération qui devrait être approuvée par les actionnaires d’ici fin juillet/début août et être effective au début du quatrième trimestre 2007. Unicredit va absorber Capitalia via une offre publique d’échange à raison de 1,12 action Unicredit pour chaque action Capitalia.
Le groupe se classe au deuxième rang européen et au sixième mondial avec près de 100 milliards d’euros de capitalisation boursière. Il réalisera plus de 50% de ses recettes hors de l’Italie grâce à Unicredit, déjà solidement implanté en Europe de l’est.
Le nouvel ensemble Unicredit-Capitalia, qui gardera le nom d‘Unicredit, sera contrôlé par les dirigeants d’Unicredit, à savoir Alessandro Profumo comme administrateur délégué (patron exécutif) et Dieter Rampl comme président. Cesare Geronzi, président de Capitalia, devient vice-président.
Le nouveau géant bancaire entend dégager 1,2 milliards d’euros de synergies d’ici 2010, essentiellement (l’objectif étant de 68 %) grâce à des économies de coûts. A l’opposé, les coûts de restructuration sont estimés à 1,1 milliard d’euros, comptabilisés sur 2007 et 2008. Sur le plan des résultats, les deux groupes réunis attendent une hausse moyenne annuelle de 17% de leur bénéfice par action pro forma sur 2007-09. Ils annoncent parallèlement qu’ils cèderont 9,39% de leur participation dans la banque d’affaires Mediobanca d’ici la fin de l’année. Les deux groupes détiennent ensemble 18,4% du groupe.
La décision du rachat a été prise à l’issue d’une réunion de cinq heures du conseil d’UniCredit à Milan, selon l’agence Ansa. Avec Intesa Sanpaolo, quatrième banque de la zone euro, l’Italie va disposer de deux poids lourds de la banque européenne. «Nous avons désormais deux grandes banques européennes et j’espère qu’elles pourront soutenir les entreprises italiennes dans le monde entier», avait commenté dès vendredi le chef du gouvernement Romano Prodi.
Cette opération permet surtout à UniCredit d’ajouter 2000 agences à son réseau italien, déjà fort de 5450 agences, et de rattraper ainsi son rival Intesa Sanpaolo, qui dispose de 5800 agences et qui est très bien implanté dans le nord, région la plus riche du pays.
Certains analystes estiment que l »évènement marque en quelque sorte la fin de la consolidation du secteur bancaire en Italie. La concentration du secteur bancaire italien s’est accélérée fin 2005 avec l’arrivée d’un nouveau gouverneur de la Banque d’Italie, Mario Draghi, favorable au processus et ouvert à la percée d’établissements étrangers, inaugurée par le rachat de la banque régionale Banca Antonveneta par le néerlandais ABN Amro.
Sources : ATS, AFP
A lire également :
Société Générale avance en bourse après la fusion Unicredit/Capitalia
LExpansion.com
En dépit des dénégations du patron de la Société Générale sur d’éventuelles négociations avec d’autres banques, l’action SG prenait 1,6% lundi à Paris au lendemain de l’annonce de la fusion italo-italienne entre Unicredit et Capitalia. Il est vrai que l’administrateur délégué de la future entité n’a pas exclu à terme un rapprochement avec le groupe français dans un entretien accordé au quotidien Il Sole 24 Ore. « Il ne faut jamais dire jamais. Maintenant nous avons besoin d’un peu de temps pour l’intégration avec Capitalia. Ensuite nous verrons ».Le mariage des deux établissement transalpins formera le nouveau numéro deux européen du secteur financier, derrière le britannique HSBC.
http://www.lexpansion.com/art/17.0.158136.0.html