Contrairement à ce qu’affirmait hier l’édition du week-end du Wall Street Journal, François Pinault n’aurait pris « aucune décision concernant l’éventualité » d’une OPA sur Suez, a annoncé sa holding Artemis mardi dans un communiqué, ajoutant que « toutes les options » restaient ouvertes.
Gaz de France, qui doit toujours s’unir à Suez, a aussitôt réaffirmé ne pas avoir de projet en commun avec le groupe Pinault. Et Suez, de son, côté, a souligné qu’aucun de ses actifs n’est à vendre.
« En réponse à la demande de l’AMF, Artémis confirme qu’à ce jour aucune décision concernant l’éventualité d’une offre portant sur les actions de Suez n’a été prise et que toutes les actions restent ouvertes », indique Artémis.
Le Wall Street Journal indiquait ce week-end que François Pinault ne lancerait pas d’OPA sur Suez, mais qu’il pourrait s’intéresser à des actifs du groupe si la fusion avec GDF échouait.
Le site internet du mensuel économique Capital avait affirmé vendredi que François Pinault était sur le point de lancer une OPA hostile de 70 milliards d’euros sur Suez, avec l’accord de l’Elysée.
La présidence de la République avait aussitôt « démenti catégoriquement cette rumeur fantaisiste » mais les titres de Suez et Gaz de France qui, selon le schéma de Capital, rachèterait le pôle énergie de Suez pour 40 milliards d’euros, ont aussitôt grimpé à la Bourse de Paris. Ce même montant avait déjà été évoqué dans un article du Figaro la semaine précédente.
Suez avait annoncé dans la foulée avoir « officiellement demandé à l’Autorité des marchés financiers (AMF) française d’obtenir du groupe Pinault qu’il déclare ses intentions », conformément aux règles en vigueur sur les rumeurs d’OPA.
Les actions Suez et GDF montaient à nouveau mardi matin, dans le sillage des spéculations de vendredi. A 10H30 (09H30 GMT), Suez gagnait 1,61% à 39,86 euros, après être monté en matinée jusqu’à 40,50 euros. GDF prenait de son côté 1,09% à 35,21 euros, dans un marché lui-même en progression de 1,30%. Suez était comme vendredi l’action la plus échangée de la Bourse de Paris.
A la clôture, vendredi, l’action avait progressé de 2,56% à 39,23 euros, après avoir atteint dans la matinée un plus haut annuel à 40 euros. Depuis le 1er janvier 2006, l’action Suez a progressé de plus de 49%. Dans la foulée, l’action Gaz de France bondissait de 2,80% à 34,85 euros, tandis que Veolia Environnement progressait de 8,96%, à 58,40 euros. Ces deux derniers groupes sont des repreneurs potentiels respectivement des composantes énergie et environnement de Suez.
En tout état de cause, les analystes observent qu’une importante spéculation demeure toujours sur ce dossier, les actifs d’Electrabel suscitant maintes convoitises. Selon eux, les récents articles de presse et le communiqué de mardi ne feraient que relancer l’intérêt voire accroître un phénomène déjà bien ancré.
Le secteur de l’énergie est en effet très recherché. Par ailleurs, Electrabel dispose d’importants actifs dans le nucléaire, ainsi que des positions fortes dans le GNL (gaz naturel liquéfié) ».
Pour mémoire, Suez a racheté fin 2005 les 50% d’Electrabel qu’il ne détenait pas encore pour environ 11 milliards d’euros. Electrabel a réalisé en 2005 un chiffre d’affaires en hausse de 5,9%, à 12,21 milliards d’euros.
Par ailleurs, la branche Suez Energie International avait vu son chiffre d’affaires 2005 progresser de 20,2% à 5,879 milliards d’euros.
Sources : AFP, La Tribune
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Suez considère que la déclaration du Groupe Pinault, ‘vague et imprécise’, ne clarifie en rien ses intentions réelles, et n’éclaire pas de manière satisfaisante les marchés financiers. Au contraire, elle favorise la spéculation et entretient l’incertitude pour les actionnaires de Suez.
Suez précise qu ‘ il a de manière constante et transparente réaffirmé sa stratégie industrielle et largement communiqué sur ses projets créateurs de valeur. A cet égard, Suez rappelle que cette pratique et les résultats ainsi dégagés ont été accompagnés d’une progression de son cours de près de 50% en 2006 ainsi que du meilleur taux de rendement actionnaires du secteur depuis sa création. ‘
Et d’ajouter : ‘ En conséquence, Suez saisit une nouvelle fois l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) afin qu’elle fasse usage de la nouvelle réglementation en vigueur et obtienne du Groupe Pinault une clarification sans équivoque de ses intentions de faire une offre sur Suez ou d’y renoncer pendant 6 mois, cela en application des dispositions de l’article 433-1 du code monétaire et financier ainsi que des articles 222-22 à 222-25 du Règlement Général. ‘
La Belgique met en garde la France contre tout nationalisation de Suez
Le ministre belge des Finances Didier Reynders, dans un entretien au quotidien Le Soir, met en garde la France contre toute nationalisation du géant français de l’énergie Suez, très présent en Belgique, dans le cadre de son mariage de plus en plus incertain avec Gaz de France. « Si comme certains l’évoquent désormais, l’opération venait à déboucher non plus sur une entreprise privée dotée d’un actionnariat public mais sur une entreprise d’Etat, cela changerait fortement la donne du point de vue de nos intérêts qui sont d’ouvrir la concurrence sur les marchés du gaz et de l’électricité en Belgique », a-t-il déclaré. Suez est la maison mère d’Electrabel, principal fournisseur d’électricité et de gaz en Belgique. Son projet de fusion avec Gaz de France, qui s’est heurté à de nombreux obstacles politiques, syndicaux et réglementaires au niveau tant national qu’européen, ne débouchera pas avant l’élection présidentielle d’avril-mai 2007 en France. Du coup, le projet risque de devenir un enjeu électoral et le statut futur de l’ensemble formé par GDF, une société publique, et Suez, détenu par des capitaux privés, pourrait s’en trouver modifié et déboucher sur une nationalisation de facto de Suez au lieu d’une privatisation partielle de GDF, selon les analystes. Dans le même entretien, Didier Reynders se dit très « attentif à l’évolution du dossier », et précise qu’il pourrait revoir sa position si « le processus dans lequel nous sommes inscrits venait à être modifié ». Le 6 octobre, après des mois de négociations avec Suez, le gouvernement belge avait notamment obtenu que Suez cède une partie de sa production électrique, de manière à ce que le deuxième électricien du pays, la SPE – qui détient actuellement 10% du marché – et une entreprise étrangère à déterminer détiennent chacune, à terme, 15% de la production électrique belge.
Le PDG du groupe LVMH Bernard Arnault et le
financier belge Albert Frère s’apprêteraient à lancer ensemble une offre sur le
groupe d’énergie et d’environnement Suez, affirme l’hebdomadaire Marianne dans
son édition à paraître samedi.
Les deux hommes, qui selon le journal auraient l’appui du ministre de
l’Economie et des Finances Thierry Breton, prépareraient une opération
d’acquisition par LBO (rachat par endettement), précise Marianne.
Ils envisageraient ensuite de revendre les activités eau et environnement du
groupe et de créer un pôle électrogazier réunissant Suez, GDF et le belge
Electrabel, selon Marianne.
Interrogé par l’ , Le Groupe Bruxelles Lambert (GBL) d’Albert Frère n’a
pas souhaité commenter ces informations.
Albert Frère, premier actionnaire de Suez avec environ 8% du capital, est
associé dans plusieurs affaires à Bernard Arnault, grand rival de l’homme
d’affaires français François Pinault.
M. Pinault, également au centre de rumeurs d’OPA sur Suez, a été sommé
mercredi par l’Autorité des marchés financiers (AMF) de dévoiler ses intentions
sur le groupe d’énergie et d’environnement, considérant qu’il préparait une
offre sur Suez.
merci bcp pour l’info !
Pour mémoire
Albert Frère au capital du groupe GDF-Suez ?
Je comprends mieux pourquoi tout le monde cherche LVMH depuis ce matin sur le blog .
Sans rire, en analysant les stats du blog , j’arrive à voir des « choses » .
En parallèle Dassault toujours « apprécié » sur le blog … 😉
et le pétrole de Madacasgar.
Des recherches sur de Margerie avaient eu lui sur le blog avant annonce officielle des affaires judiciaires le concernant .
Pour rappel également :
Albert Frère : sortie de route sur Eiffage
+ mes remarques d’alors :
sortie pour Eiffage pour permettre entrée sur Suez ?
Artémis, la holding de la famille Pinault fondée
en 1992 par François Pinault, est constituée d’un portefeuille éclectique allant
du groupe de distribution PPR ou de construction Bouygues, jusqu’à la maison de
ventes aux enchères Christie’s.
Le chiffre d’affaires consolidé d’Artémis a atteint près de 25 milliards
d’euros en 2004.
La maison-mère d’Artémis est la Financière Pinault, gérée par l’homme
d’affaires François Pinault, son fils cadet François-Henri et dirigée par
Patricia Barbizet. Le conseil de surveillance de la Financière Pinault est
composé des deux autres enfants de François Pinault, l’aînée Laurence et le
benjamin Dominique.
François-Henri a succédé à son père à la tête d’Artémis en 2003. Le conseil
d’administration est composé de 10 membres, dont François, François-Henri, mais
aussi Patricia Barbizet et Serge Weinberg, PDG de PPR jusqu’en 2005.
Avec 42,2% de part détenue, PPR (ex-Pinault-Printemps-Redoute) est la plus
grosse participation d’Artémis. Cette société, créée par François Pinault en
1963, était d’abord axée sur le négoce de bois avant de se muter au fil des
années pour devenir PPR, spécialisée dans la distribution (Fnac, Conforama,
Redcats, CFAO) et le luxe (Gucci).
PPR est dirigé depuis 2005 par François-Henri Pinault.
Artémis est aussi propriétaire des maisons de ventes aux enchères Christie’s
et Piasa qui lui procurent 19% de chiffre d’affaires. Elle détient en outre le
prestigieux vignoble Chateau Latour, le théâtre Marigny à Paris et le club de
football Stade Rennais.
Il est présent dans la presse, par le biais de l’hebdomadaire français Le
Point, L’Agefi, la radio d’information économique et financière BFM ou la chaîne
Pink TV.
Depuis 1998, Artémis est actionnaire du groupe français diversifié Bouygues
(2,1% au 30 juin 2006), actif dans le BTP, les médias et les
télécommunications.
merci bcp pour l’info