Après une ouverture en baisse ce matin, mais une séance globalement calme au contact du support des 5550, et une courte amélioration après des chiffres de l’emploi supérieurs aux attentes, le CAC a finalement accentué fortement sa baisse en toute fin de séance. La raison ? Ces mêmes chiffres de l’emploi, qui, faisant craindre une absence de baisse prochaine des taux de la FED, ont fini par provoquer une accélération baissière à Wall Street. Nous ferons d’ailleurs le point dimanche en soirée sur ces deux indices pour voir l’implication sur le CAC pour la semaine prochaine.
Ces chiffres ont eu par ailleurs le mérite d’accentuer la baisse de l’euro, qui repasse sous les 1.30 dollars, alors que le pétrole reste sous pression au contact des 55 dollars.
D’un point de vue purement technique, la séance du jour est en tout cas l’exemple même qu’il ne faut pas prendre un doji pour un signal de retournement à lui tout seul. Nous avons en tout cas un signe clair : la sortie du canal haussier CT tracé en bleu foncé, même si le doute a persisté jusqu’à la dernière demie-heure de cotations. Si la sortie est nette, le CAC est toutefois venu se poser sur un petit support horizontal, issu de la médiane du marabozu haussier du 27 décembre dernier, et de l’ancien point haut de mi-novembre. Doit-on pour autant passer baissier à CT ? Rien n’est moins sûr. Autant une préservation du canal nous aurait permis de conserver une orientation haussière, autant une cassure ne nous permet pas de conclure à une situation baissière pour l’immédiat. La forte pente de ce canal était en effet difficilement soutenable très longtemps, et cette sortie n’est donc pas si négative. Il convient maintenant de suivre ce que va devenir le CAC : allons-nous entrer en consolidation horizontale, en consolidation baissière, en correction baissière, ou même rester dans une tendance haussière mais de pente moins soutenue ? Réponse dans les prochaines séances. D’ici là, nous surveillerons comme d’habitude les différents seuils haussiers et baissiers, bien réactualisés par rapport à l’analyse d’hier :
A la hausse, la première résistance se trouvera lundi sur 5550, mais le point clé à surveiller (et qui sera bien difficile à passer dès lundi), sera les 5565/5570, correspondant à la base du canal bleu foncé, à la résistance bleu claire et au point haut du jour. Au delà, retour dans une tendance plus haussière, avec en ligne de mire le gap baissier et les 5600.
A la baisse, le premier support sera sur les 5500 (niveau psycho + MM20), mais on surveillera surtout le comportement du CAC par rapport au support orange, sur 5470/5475 lundi, soutenu juste en dessous par un support horizontal. En dessous, direction les 5430, où se trouvent les supports vert puis violet.
Arguments haussiers : plus grand chose à TCT, si ce n’est la force de rappel du gap baissier, et le besoin d’un rebond technique après 3 jours de baisse.
D’un point de vue fondamental, on pourra noter la baisse de l’euro.
Arguments baissiers : la sortie du canal haussier CT, de la marge pour une consolidation plus importante après la hausse enregistrée, l’absence de fort support sous 5515.
Alors voila il suffit que le début de l’hiver soit un peu clément et le brent s’effondre de 10% en qques jours.. et que les actions des poids lourds trébuchent elles-aussi ! Quand arrêterons nous cette hypocrisie ? En quoi la capitalisation d’un exxon ou d’un vallourec peut il fluctuer aussi fortement pour un caprice météo ?
De bonnes nouvelles pour l’emploi us ? la bourse baisse…car les taux blabla.. Un marché de dupe ou de pigeons..
je me suis tjrs demandés comment les types qui bossent sur les marchés pouvaient ils être assez cyniques pour participer à ce jeu infame, ce monopoly abjecte ou tu mises les écos de tes concitoyens contre l’emploi de ton voisin.. Commeent ose t’on spéculer contre une devise, profiter de sa dévaluation et des ravages qui s’ensuivent… pourquoi peut on vendre à découvert ? pourquoi notre société permet elle cette liberté aux oisifs malveillants et cupides qui passent leur temps scotchés sur bourso?
Comment tolérons nous cette mascarade… Qu’une entreprise cherche et obtienne des financements se protège sur le marché des changes oui mais ou en sommes nous arrivés.. tout comme en 2001 ou j’ai félicité mes collègues boursicoteurs pour leurs pertes et la ruine de leurs proches, j’irai cracher sur ce cortège de cancrelats assoiffés de profits faciles.. Je nous souhaite une bonne déflation, une bonne contraction tous agrégats confondus.. et une bonne ruine. L’éco réelle en patira certainement et pour longtemps, mais pas de changement sans douleur… et on retiendra la leçon jusqu’à la prochaine fois. Vive le krach et le bonjour chez vous.
dam, êtes vous salarié ? avec quel argent vous nourrisez vous ?
L’amour et l’eau fraiche ne font pas tout …
oui Elisabeth je suis salarié mais je ne bosse pas dans une salle de marché.. Elisabeth avez vous une voiture ? trouvez vous normal que ce que vous mettez dans le réservoir ait « virtuellement » changé de main des dizaines de fois, engraissant au passage une armada de parasites financiers ? Idem pour ce que vous consommez vous.. Trouvez vous normal que l’économie réelle puisse être à ce point drivée par des fonds divers et variés (et par la cohorte de petites mains qui rêvent de miettes). Quid des marchés de dérivés ? Est-ce utile à la croissance de l’économie réelle ? Alors oui heureusement il reste l’amour et l’eau fraiche.. Je ne réfute pas le bien fondé de l’économie de marché etc.. je condamne l’abrutissement des masses orchestré par les méchantes grandes banques et les vilains edge funds, private equity et consort l’argent trop facile qui leur profite et enfin les suiveurs complaisamment abreuvés de décryptages foireux et mensongers… Vote blog a ce mérite de souvent présenter le dessous des cartes, de gratter sous les discours de surface et de fournir des pistes « dissidentes » . A quand une rubrique « Economie et finance éthique » . Pas seulement pour parler de microcrédit ou de fonds éthiques, mais pour décrypter par petites touches, sorement et avec le talent qui est le votre, les véritables rouages de la finance moderne.. En quoi un particulier peut il user et abuser à tord et à travers de swap call put warrant sans conscience de la finalité de ses actes ni des grosses mains qui le manipule. Le loto des nouveaux riches.. j’attend la purge.
Bonjour Dam,
De retour de congés, je découvre votre message. Je vous ferai une réponse dès que j’aurai dépilé tous mes emails et paré au plus pressé
@dam
» Je ne réfute pas le bien fondé de l’économie de marché » : pour moi, c’est l’essentiel , sachant qu’on le veuille ou non , l’economie de marché est là.
par contre, il est clair que la recherche d’un équilibre devrait guider le monde de finaces et surtout l’economie.
Ne jamais oublier qu’au départ on travaille pour se nourrir se loger , se vetir …
et que l’entreprise permet via la vente de sa production de payer des salariés qui vont pouvoir subvenir à leurs besoins et à leur tour consommer.
Après je peux comprendre que l’on soit choqué quand une entreprise licencie … alors qu’elle fait d’immenses benefices . C’est cela qui rompt quelque peu la logique des choses, et c’est d’ailleurs pour cela que des personnes jugent parfois la Bourse de manière péjorative.
Quand au dessous des cartes, je suis en train de lire le livre « Mort d’un banquier » sur l’affaire Stern, ouh, impressionnant.
Si vous le souhaitez , je pourrais traiter des différents sujets qu’il aborde et des affaires entremelées, notamment affaire Rhodia. Edifiant …
Certes , ces hommes sont costumés et cravatés … mais bon, leur monde est impitoyable.
@dam
« Vote blog a ce mérite de souvent présenter le dessous des cartes, de gratter sous les discours de surface et de fournir des pistes « dissidentes » . A quand une rubrique « Economie et finance éthique » . Pas seulement pour parler de microcrédit ou de fonds éthiques, mais pour décrypter par petites touches, sorement et avec le talent qui est le votre, les véritables rouages de la finance moderne.. » :
merci encore pour cette remarque.
je vais songer à une « tournure » , sachant que pour decrypter , il faut une bonne connaissance des dossiers.
je pense sincèrement qu’il y a aujourd’hui la place (et le besoin!)
pour une ligne différente entre d’un côté les krachistes systémico-déclinologues, et de l’autre radio bonheur ayez confiance… Au plaisir de vous lire (j’ai un casque renforcé à portée de main..)
merci bcp pour l’humour 😉
et bonne soirée ! 🙂
je vous concocte au plus tot un résume de l’affaire Rhodia + une once d’affaire Stern … prenez le casque …
Bonjour Dam, et pas besoin de prendre votre casque, je suis en bonne partie d’accord avec vous, même si tout n’est pas si simple 😉
Je vais repatir de votre premier message, qui tombe bien puisque le pétrole vient à nouveau d’accélerer sa chute, en cassant le support des 55 dollars : si vous me lisez depuis quelques temps, vous aurez sans doute vu le caractère psychologique des marchés en tout genre, et la légitimation des supports et des résistances, traduction de la psychologie des intervenants et de l’effet moutonnier… Je comprend tout à fait votre révolte, que je partage en partie, même si je ne peux partager votre conclusion.
Ce qu’il faut avant tout comprendre des marchés financiers, c’est que le court terme est essentiellement régit par l’aspect psychologique des choses et la spéculation. A long terme par contre, les variations sont un peu plus logiques et « saines ». Mais cette spéculation tant décriée (ce serait presque un gros mot en France) n’est rien d’autre qu’une anticipation, une recherche pour essayer de deviner ce que sera le futur. L’agriculteur, du fond de sa campagne, spécule lui aussi sur le prix de vente de son mais lorsqu’il sera prêt à être récolté (la plupart interviennent sur les marchés à terme!), de même que tous les importateurs ou exportateurs, dépendants de la parité euro-dollar pour leurs approvisionnements ou leur CA.
La spéculation n’est pas forcément un truc hideux, destiné à s’enrichir sur le dos des plus faibles, mais souvent un paramètre comme un autre de notre économie. Et on ne peut accepter l’économie de marché sans accepter les marchés financier et leur fonctionnement, même si on peut toujours envisager des améliorations ci ou là.
Et même le trader qui achète et revend dans le but de gagner de l’argent n’est-il pas assimilable à un commerçant, qui achète un produit à un prix donné, et s’arrange pour le revendre plus cher à ses clients ?
Les marchés financiers, comme le reste, font partie de l’économie et permettent de donner du travail à beaucoup de monde. Ce que je trouve par contre tout à fait anormal est le salaire des traders dont vous parlez, qui ne peut se justifier quelque soient les sommes qui passent entre leurs mains.
Pour en revenir à votre message, oui, les marchés financiers sont un jeu de dupes et de pigeons, comme n’importe quel autre marché, à la différence que celui-ci est mondialisé et plus facilement accessible au commun des mortels, et plus facilement visible. Et ce n’est pas parceque les journalistes annoncent que le prix du baril s’effondre à cause d’un hiver doux qu’il faut forcément les croire. La plupart des raisons invoquées pour expliquer les mouvements boursiers sont souvent fausses ou incomplètes, pour mieux prendre à revers les investisseurs les moins avertis. C’est comme le commerçant qui va faire une promo sur un produit : ce n’est pas parceque c’est le plus top et celui qui correspond à vos besoins, c’est parceque c’est celui qu’il veut vendre, pour écouler son stock ou parceque c’est sur celui là qu’il fait le plus de marge.
Imaginez que vous êtes commerçant, et que vous souhaitez vous approvisionner moins cher : vous aller tout faire pour trouver des arguments pour faire baisser le prix de ce que vous souhaitez acheter. A l’inverse, vous allez tout faire pour vendre votre marchandise au meilleur prix, en mettant en avant ses avantages ou cotés positifs. Il en est de même de la bourse, l’exemple le plus flagrant étant ces grands cabinets d’analystes, qui donnent des conseils d’achat et de vente, alors qu’ils sont partie prenante sur les marchés… On peut le condamner, je le fais également, mais est-ce réellement différent de mon exemple précédent ?
Beaucoup de choses sont sans doute criticables dans l’économie de marché, dont les marchés financiers sont comme la partie émergée de l’iceberg, mais c’est à mon avis un tout, et on ne peut critiquer que les marchés financiers. Idem, les marchés dérivés peuvent être décriés, mais ils sont à l’origine au moins utiles à l’économie. Il est par contre clair que la dérive à laquelle on assiste, avec la mise sur le marché de produits uniquement destinés à plumer les petits spéculateurs peu avertis, et qui prennent la bourse comme un casino, peut tout à fait être condamnée, mais dans ce cas là au même titre que les casinos eux-même ou la Française des Jeux.
Quant à la vente à découvert, son intérêt premier est me semble-t’il la régulation des marchés, pour éviter les excès, en favorisant plus de ventes lorsqu’un cours s’emballe à la hausse, et à contrario, en freinant la baisse grace au rachat de ces positions à découvert. Après comme partout on peut déplorer des dérives, mais la vente à découvert pour moi est tout à fait assimilable à une anticipation baissière d’un paysan sur le prix de sa production à terme, et qui va essayer de se couvrir par l’achat de puts.
Après, je ne peux aller que dans votre sens, contre les banques et les edge funds et autres fonds d’investissements, essentiellement en raison du « monopole » (ou en tout cas belle entente concurrentielle) qu’ils ont sur les marchés de l’épargne. Ils s’en mettent plein les poches, pour n’en reverser éventuellement que quelques miettes à leurs clients. C’est dans ce but que j’ai mis en place une activité de gestion quelque peu différente et qui fait la part belle au client, et je passerai sur toutes les difficultés que j’ai eu avec le lobbing bancaire pour pouvoir mettre tout ceci en place dans les règles.
Ce que je critique également, ce sont tous ces fonds et actionnaires qui en demandent toujours plus, et conduisent les sociétés cotées à souvent ne plus privilégier que les stratégies CT (comme des licenciements pour essayer de gagner qques centimes en délocalisant, sans penser aux conséquences LT avec plus personne pour acheter les biens produits), qui sont malheureusement souvent que peu compatibles avec des stratégies LT et au bon fonctionnement des entreprises dans le temps. C’est ce qu’on peut considérer comme une dérive du système, il y en a d’autres. Après, la question qui reste en suspend : ces dérives vont-elles mécaniquement de réguler, comme lorsqu’un titre varie exagéremment sur les marchés, ou au contraire, cela va-t’il conduire à une implosion ou explosion du système ? Bien difficile à dire, même si je continue de penser que la première réponse est la plus probable.
A me relire, je ne suis pas sûr d’avoir tout à fait répondu à votre message, mais vous y retrouverez bien vos petits 🙂
Merci bcp, réponse lue avec attention… je conserve qques doutes sur une providentielle main invisible !
Bonne continuation à vous..
Je suis journaliste pour une nouvelle émission de société, produite et présentée à la rentrée prochaine par Karine Lemarchand, en seconde partie de soirée, en alternance avec Ca se discute, tous les 15 jours.
L