Alors que le titane devient désormais une ressource importante du fait de son utilisation dans le milieu aéronautique, le groupe minier canadien Tiomin a annoncé cette semaine qu’il reportait un important projet d’extraction du titane au Kenya, en raison d’un différend avec les autorités sur l’utilisation de terrains et l’accès au site.
Reste que l’aspect environnemental a également beaucoup compté.
Le titane est notamment utilisé pour la fabrication de moteurs d’avions et de missiles pour sa résistance à la chaleur et à la corrosion.
Dans un communiqué, Tiomin a reproché au gouvernement kenyan de ne pas avoir fourni les terrains que le groupe avait accepté de prendre en bail en 2004 pour 150 millions de dollars (113 millions d’euros), pour une durée de 21 ans. Le groupe canadien estime de ce fait ne pas être en mesure de démarrer le projet, situé dans le district côtier de Kwale.
Tiomin, basé à Toronto, s’efforce de lancer cette entreprise d’extraction du titane depuis 1995. Son objectif était de parvenir à extraire quelque 200 tonnes du métal pendant la période du bail. Le groupe canadien avait émis encore l’espoir en février de l’année dernière de commencer à extraire le titane dans les 18 mois. Mais le projet a été entravé depuis par les plaintes d’habitants du secteur sur le montant des compensations proposées pour l’utilisation de leurs terres. Ils avaient engagé une action en justice pour interrompre le bail de 21 ans.
En 2002, le gouvernement précédent de la KANU (Union nationale africaine du Kenya) a délivré une autorisation environnementale à Tiomin afin d’entamer les négociations concernant un monumental bail minier pour l’exploitation des mines de titane à ciel ouvert dans le district de Kwale, près de la côte sud-est du pays. Cette décision a contribué à la promotion du projet proposé, d’un montant de 120 millions de dollars, qui serait à l’origine de l’expulsion de près de 5000 personnes de leurs foyers et de leurs champs, sur une aire de 2400 hectares environ.
La population locale, préoccupée par la profanation des tombes ancestrales et par le destin de leurs forêts sacrées, ainsi que par la perte de leurs foyers, s’est opposée fermement au projet minier. Par ailleurs, les scientifiques du Kenya ont communiqué leur inquiétude au sujet des émissions de dioxyde de soufre, des risques pour la santé associés à la libération d’uranium et de thorium radioactifs des sables riches en titane de Kwale (actuellement dans un état thermodynamique stable), et du danger que représente l’exploitation minière pour la vie sous-marine et les récifs de corail.
Une étude dirigée par le Dr. Wamicha, de l’Université du Kenya, et qui signale le niveau de radioactivité et la présence de soufre pendant l’extraction, a été négligée par Tiomin. Le Vice-président de la compagnie, Mathew Edler, a affirmé à ce sujet que « le Kenya ne possède pas de consultants environnementaux ayant l’expérience nécessaire pour effectuer une étude d’impact du projet Kwale. Le seul fait de l’intituler Etude d’impact environnemental ne le rend pas crédible », ce qui a suscité la colère des personnes qui font aujourd’hui partie du gouvernement.
Tiomin a fait valoir que ses investisseurs ne seraient pas en mesure de fournir des fonds si les différends en cours étaient susceptibles d’empêcher l’accès aux terrains souhaités pour le développement du projet.
La direction de Tiomin est « déçue par la tournure que prennent les événements et procède à un réexamen de ses options stratégiques pour le projet », poursuit le communiqué. « Ce retard contraindra Tiomin à réduire son personnel au Kenya au minimum, à repousser les commandes faites longtemps à l’avance, et à interrompre la construction d’une installation portuaire », indique le groupe.
Des recherches ont signalé l’existence de cinq sites riches en titane: Mambrui, Sokoke, Sabaki, Mombasa et Kwale. Il s’agit de dépôts d’une telle taille que l’on pourrait extraire du titane pendant 20 ans à un rythme de 480 000 tonnes métriques par an. Ils contiennent du rutile, de l’ilménite et du zircon, les deux premiers étant des sources de bioxyde de titane (employé principalement dans la production de pigments pour peintures, plastique et papier), et le troisième est employé dans la fabrication de produits céramiques, en émail, matériel réfractaire et équipements électroniques.
Le secteur minier du Kenya pourrait cependant connaître une croissance considérable dans les années à venir. Plusieurs rapports font ainsi état de richesses minières importantes (titane, or, dioxyde de carbone, rubis, diatomite, spath fluor, gypse, grenat, pierre à chaux, soude et vermiculite) encore inexplorées dans le sous-sol kenyan. Le gouvernement a lancé une Conférence nationale du secteur minier, montrant par là son intérêt croissant pour ce secteur. Il compte d’ailleurs établir un code des investissements, qui remplacerait le « Mining Act » (toujours le même depuis 1940) et proposerait des incitants à l’investissement.
Sources : AFP, Commerce Extérieur Belgique, World Rainforest Movement
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Le gouvernement a lancé une Conférence nationale du secteur minier, montrant par là son intérêt croissant pour ce secteur. Il compte d’ailleurs établir un code des investissements, qui remplacerait le « Mining Act » (toujours le même depuis 1940) et proposerait des incitants à l’investissement.
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