Poutine : pouvoir accru sur les médias via Kovaltchouk

PutinpressfreedomPoutine continue à placer ses « amis » à la direction des grandes compagnies de Russie.

Iouri Kovaltchouk, homme d’affaires, proche du président Vladimir Poutine, est en effet devenu le principal actionnaire de Ren TV.

Selon le quotidien russe Kommersant, Ren TV était la dernière chaîne de télévision russe d’audience nationale à avoir gardé une relative liberté de ton.

Cette information ne laisse présager donc rien de bon, tant sur la toute relative liberté de la presse en Russie que sur la main-mise de Poutine sur le secteur financier russe.

Les élections présidentielles de 2008 approchent à grand pas.

La société d’investissement Abros, filiale de la banque Rossia contrôlée par Iouri Kovaltchouk, un « proche ami » de M. Poutine, a acquis plus de 38% des actions de Ren TV, devenant le principal actionnaire de la chaîne, selon Kommersant.

Lioubov Soverchaïeva, présidente du conseil d’administration de la société Abros a été nommée à la tête du conseil d’administration de Ren TV, a part ailleurs annoncé le service de presse de la chaîne, dans un communiqué.

Avant cette transaction, la chaîne était contrôlée à 35% par le numéro un russe de la sidérurgie, Severstal, à 35% par le pétrolier russe Sourgoutneftegaz et à 30% par le groupe européen de radio et télévision RTL, rappelle Kommersant.

Interrogé, le service de presse de Ren TV s’est refusé à indiquer auprès de qui la société Abros avait acquis ses actions.

La direction de RTL citée par Kommersant a affirmé que sa part de 30% restait inchangée.

Fondée en 1997 par Irena Lesnevskaïa, la chaîne revendique plus de 110 millions de spectateurs potentiels (sur plus de 140 millions d’habitants) en Russie et, à la différence de la quasi-totalité des chaînes russes, se permet des commentaires indépendants sur la vie politique dans ses journaux d’informations.

Après l’arrivée à la présidence de Vladimir Poutine en 2000, le Kremlin et les sociétés proches du pouvoir ont pris le contrôle de toutes les principales chaînes de télévision en Russie réduisant à peau de chagrin la liberté de ton sur ces antennes.

Dans une interview publiée en 2004 par Novaïa Gazeta M. Rybkine ancien président de la Douma reconnu comme un sérieux opposant au président Vladimir Poutine affirmait que les dirigeants de plusieurs sociétés ayant connu un essor rapide ces dernières années avaient pour point commun d’être proches de Poutine. M. Rybkine citait notamment le milliardaire Roman Abramovitch et les frères Mikhaïl et Iouri Kovaltchouk. Selon lui, ceux-ci contrôlent indirectement la banque Eurofinance, qui elle-même possède la quasi-majorité des actions des chaînes de télévision NTV et Pervy Kanal. Ces propos lui avaient value une mystérieuse disparition pendant quelques jours.

La journaliste Anna Poltkovskaïa, récemment assassinée dans son immeuble à Moscou a malheureusement très certainement payé de sa vie son engagement à dénoncer les violences en Tchétchénie.

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(5 commentaires)

  1. Kovaltchouk a obtenu la gestion des fonds de pension de Gazprom (Russia Intelligence n° 38 du 31 août),

  2. Les oligarques de première génération sont en réalité des gêneurs alors qu’une nouvelle élite économique, issue de Saint-Péterbourg et, très souvent, des rangs de l’ancien KGB, tente d’émerger. Pour l’instant, les nouveaux prétendants au rôle d’oligarques du Prince restent discrets. Mais des noms émergent. Sergueï Pougatchev, homme d’affaires proche de l’Eglise orthodoxe, originaire de Saint-Péterbourg, patron de la banque Mejprombank et de la compagnie Rosneft, entretient des relations privées intimes avec le Kremlin. Les frères Kovaltchouk, amis d’enfance supposés de Vladimir Poutine, contrôleraient aujourd’hui, à en croire l’ancien secrétaire du Conseil de sécurité russe Ivan Rybkine, les intérêts du Kremlin dans les médias russes. Guennadi Timchenko serait «l’homme de Poutine à Genève», selon le quotidien suisse L’Hebdo. Dans son édition du 27 février, la lettre confidentielle Intelligence Online précise que cet illustre inconnu, «trader pétrolier russe», serait «l’un des plus actifs» amis de Vladimir Poutine. Autant de signes qui poussent un homme d’affaires français à conclure : «La redistribution de la richesse nationale est en cours. Le système reste le même, mais les bénéficiaires vont changer.»
    Laure Mandeville
    (Le Figaro, 22.12.2004)

  3. Le Point 2004
    ————
    Le 14 mars prochain, date du premier tour de l’élection présidentielle, Vladimir Poutine, 51 ans, sera réélu. Cette victoire annoncée ne sera nullement usurpée : tous les instituts de sondages, même les plus indépendants, prédisent un score d’au moins 80 %. Parmi les six autres candidats, son adversaire le plus sérieux, le populiste et ancien communiste Sergueï Glaziev, est crédité de 4 %… Bref, le président russe a tout pour être serein et ne pas craindre une franche et loyale compétition démocratique. Pourtant, et c’est tout le mystère de la politique russe, Poutine et, surtout, les diverses administrations dévouées à sa cause semblent multiplier les efforts pour porter le discrédit sur le triomphe promis. Le « tsar » sortant a annoncé qu’il ne participerait à aucun débat télévisé, ni ne mènerait campagne, transformant l’élection en plébiscite.
    Du coup, la campagne n’est plus qu’une comédie, qui a sombré dans le ridicule cette semaine avec la mise en scène organisée par un des candidats, Ivan Rybkine, « disparu » pendant cinq jours. Crédité de moins de 1 % des voix dans les sondages, celui-ci n’était guère encombrant pour le candidat Poutine. Mais, grâce à sa disparition mystérieuse, il a réussi à faire parler de lui et surtout de ses accusations, lancées notamment dans le journal Kommersant. Il y qualifiait le président de « premier des oligarques ». Dénonçant les hommes d’affaires enrichis grâce à Poutine, il citait nommément le très influent Roman Abramovitch ou les frères Kovaltchouk.
    Rybkine, homme politique influent sous Boris Eltsine, est un proche de Boris Berezovski, l’éminence grise de l’ancien président russe, réfugié à Londres, d’où il mène un combat anti-Poutine qui rencontre bien peu d’écho en Russie. Le parti qu’il finance, Russie libérale, a déjà perdu deux de ses leaders, assassinés en 2002 et 2003. Le procès des meurtriers du second, Sergueï Iouchenkov, a justement commencé cette semaine. Il met en cause un autre dirigeant de la même formation qui aurait commandité l’assassinat à la suite d’une scission de Russie libérale.
    Pendant les cinq jours de sa disparition, le sort de Rybkine, symbole de l’époque Eltsine, lié aux détestés oligarques, ces hommes d’affaires enrichis au contact du pouvoir, n’a guère ému l’opinion d’un pays où 10 000 personnes disparaissent chaque année. Mais l’affaire a tout de suite nourri des imaginations déjà promptes à dénicher des complots, d’autant que les autorités ont entamé une valse-hésitation, ouvrant une enquête pour meurtre avant de l’annuler quelques heures plus tard puis d’annoncer la présence du candidat disparu dans un sanatorium où il n’était pas. Finalement, Rybkine a réapparu après cinq jours d’absence en se contentant d’expliquer qu’il avait pris du repos chez des amis à Kiev et simplement débranché son téléphone portable…

  4. Médias: Lavrov appelle à plus d’objectivité dans la couverture des événements en Russie
    20/12/2006 17:04 MOSCOU, 20 décembre – RIA Novosti. Certaines forces étrangères ont tendance à présenter la Russie sous un jour sombre, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, lors de sa conférence de presse de fin d’année à Moscou avant d’inviter les journalistes à faire preuve d’objectivité dans leurs commentaires.
    « Nous observons une tendance indiscutable à ternir artificiellement l’image de la Russie. Je ne citerai pas d’exemples, ils sont connus de tous, mais ces exemples sont vraiment frappants », a expliqué le diplomate, répondant à la question de savoir comment avait évolué l’image de la Russie à l’étranger en 2006.
    Selon M. Lavrov, la façon dont sont présentés de semblables événements diffère sensiblement selon qu’ils se produisent en Russie ou dans d’autres pays, notamment dans le domaine criminel ou de la corruption.
    « Si, en Occident, les événements relatifs à ces domaines sont commentés de manière impartiale pendant un jour ou deux, après quoi les journaux et la télévision n’en parlent plus, il en va autrement à l’égard de la Russie. Qui plus est, des événements vieux d’un ou deux ans sont remis sur le tapis et ressassés », a affirmé le chef de la diplomatie russe, soulignant qu’il ne s’opposait nullement à ce que les journalistes conservent leur droit d’émettre leur avis.
    « Mais il me semble que l’objectivité doit rester l’un des critères de ces évaluations, et j’espère que notre entretien y contribuera », a poursuivi Sergueï Lavrov.
    « Nous sommes très ouverts aux médias, et le président montre l’exemple en la matière. Les dirigeants russes dans leur ensemble n’évitent jamais les contacts avec la presse, et ils répondent à n’importe quelle question. L’essentiel est de faire en sorte que les commentaires de tel ou tel événement exposent de façon pondérée notre point de vue aussi », a-t-il souligné.
    Le ministre russe des Affaires étrangères s’est dit aborder de manière très calme ce phénomène. Selon lui, cela pourrait refléter les tendances du développement mondial, notamment la tendance à la concurrence éternelle, le désir d’affaiblir son concurrent, en l’obligeant à se concentrer sur des problèmes de second plan.
    « Nous espérons poursuivre un dialogue de partenariat honnête avec tous les Etats du monde. La tentation de nous déstabiliser en recourant à des procédés interdits s’estompera », a souligné Sergueï Lavrov.
    ….

  5. Un comité de la Douma approuve le projet de loi permettant au président de décréter des sanctions
    15:43 | 13/ 11/ 2006
    MOSCOU, 13 novembre – RIA Novosti. Le comité de la Douma pour la politique économique, l’entreprise et le tourisme a recommandé à la chambre basse d’adopter en première lecture le projet de loi accordant au président le droit de décréter, en cas de situation internationale d’urgence, des sanctions économiques.
    Cette décision a été prise lors de la réunion du comité lundi.
    Aux termes du projet de loi, le président décrètera des sanctions économiques sur proposition des deux chambres de l’Assemblée fédérale et du gouvernement de la Fédération, à l’égard de tout Etat et de toute personne.
    La durée de ces sanctions n’excèdera pas quatre ans mais pourra être prorogée de deux ans encore en cas de maintien de la menace à la santé, aux droits et aux intérêts légitimes des citoyens et de l’Etat, souligne le projet de loi

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