Le Canada mise à fond sur les biocarburants

CanadaethanolLe gouvernement canadien a annoncé mercredi un investissement de 345 millions de dollars (300 millions USD) pour favoriser la production de biocarburants.

La ministre de l’Environnement Rona Ambrose a d’autre part annoncé que le gouvernement allait imposer un seuil minimum de 2% de carburants renouvelables dans le diesel et le fuel domestique d’ici 2012.

Rona Ambrose avait déjà indiqué en mai que le Canada s’est fixé comme objectif de parvenir à un pourcentage de 5% de biocarburant dans l’essence d’ici 2010

Sur la somme attribuée, 200 millions iront au cours des 4 prochaines années en soutien direct au secteur industriel. Ottawa se dit ainsi prêt à financer à hauteur de 25 % de nouveaux projets d’usines de biocarburants, avec un maximum de 25 millions par usine. Les 145 millions restants seront consacrés à la recherche et au développement, à des transferts de technologies et à l’élaboration de plans pour promouvoir les biocarburants.

L’annonce conjointe des ministres de l’Agriculture et de l’Environnement vise à souligner le double objectif de la nouvelle politique. La condition à la subvention aux usines est de recourir à de la matière première d’origine agricole pour produire des biocarburants. L’utilisation de grains de différents types, mais surtout du maïs, devrait aider à soutenir les prix aux agriculteurs.

La mesure annoncée par Rona Ambrose d’exiger d’ici 2012 que le diesel et le mazout pour le chauffage contiennent un minimum de 2 % de biocarburants aura l’effet équivalent au retrait d’un million de voitures des routes par année. A l’horizon 2010, l’essence devra également contenir 5 % de biocarburants au Canada.

Un tel programme exigera toutefois une augmentation considérable de la capacité de production de biocarburants du pays. La ministre a cependant spécifié que ses initiatives environnementales ne pourront pas être lancées si le projet de loi sur la qualité de l’air est bloqué aux Communes par l’opposition.

Sources : AFP, Radio Canada, La Presse Affaires

A lire également :

. Brésil-Petrobras : du pétrole à l’éthanol

. Le Brésil relève le pourcentage d’éthanol dans l’essence

. 50 % des voitures bonnes pour le flexfuel ?

. Biocarburant E85 autour de 0,80 euro le litre

(10 commentaires)

  1. Suède: plus une goutte dans quinze ans
    La Suède s’est donné quinze ans pour rompre sa dépendance à l’or noir. Y parviendra-t-elle ? Mona Sahlin, la ministre du Développement durable, en est convaincue. «Si j’ai pu arrêter de fumer au bout de trente-cinq ans, la Suède pourra bien se débarrasser de sa dépendance pétrolière d’ici à 2020», ironisait-elle début mars, lors d’une conférence sur l’énergie. Tout ne serait donc qu’une question de motivation. Mais le patient est déjà sur la voie de la désintoxication. Depuis 1970, la Suède est parvenue à réduire de 40 % sa consommation d’hydrocarbures, grâce à une production croissante de biomasse et d’énergie hydraulique. La preuve, selon les autorités, que le sevrage est possible.
    Fin novembre, le gouvernement a nommé une Commission contre la dépendance pétrolière, chargée de présenter un programme stratégique d’ici à l’été. Présidée par Göran Persson, le Premier ministre, elle est composée de chercheurs, d’industriels et de fonctionnaires et a déjà entendu plusieurs dizaines d’experts lors de quatre conférences organisées cet hiver à Stockholm. Parmi eux, Per Carstedt, président de la BioAlcohol Fuel Foundation(BAFF), estime qu’en décidant de diriger les travaux le chef du gouvernement a montré qu’il «prenait les choses très au sérieux».
    Reste à définir le concept d’«indépendance pétrolière». Il existe en Suède un large consensus sur l’idée qu’il faut d’agir «avant qu’il ne soit trop tard». Le royaume a pris une longueur d’avance. Car, si la Suède, comme la France, a investi dans le nucléaire après la première crise pétrolière, «il a toujours été très clair que ce n’était qu’une solution de court terme», précise le professeur Tomas Kåberger, qui préside l’Association suédoise des bioénergies (Svebio). Lors du référendum de 1980, 58 % des Suédois ont voté pour l’abandon de l’atome. La conversion de l’économie au biocombustible a donc commencé très tôt.
    En 2004, 35 % de l’énergie produite en Suède provenait de sources renouvelables, 41 % émanant toujours du pétrole. Mi-décembre, Göran Persson a annoncé qu’«une série de décisions politiques difficiles» devrait être adoptée. Les Suédois ne devront pas seulement se convertir aux biocombustibles. «Il faudra aussi qu’ils réduisent leur consommation totale d’énergie», affirme le biologiste et écrivain Stefan Edman, secrétaire général de la commission. L’objectif est double : limiter la vulnérabilité d’une économie trop dépendante aux hydrocarbures et contrôler les changements climatiques.
    Substitution progressive
    C’est dans le secteur des transports que réside le plus grand défi. Voitures, bus et camions ont avalé les deux tiers du pétrole consommé en Suède l’an dernier. Certes, le pays est parvenu à généraliser l’E5 (95 % d’essence et 5 % d’éthanol), à faire rouler les bus de ses grandes villes aux biocarburants et à booster les ventes de «voitures propres», qui représentaient 15 % des nouvelles immatriculations en mars. Mais plus de 95 % du parc automobile suédois fonctionne toujours au diesel ou à l’essence. De l’avis général, le pari de l’indépendance pétrolière dans les transports d’ici à 2020 est «irréaliste», selon le terme de Leif Johansson, PDG de Volvo et membre de la Commission contre la dépendance pétrolière, qui plaide plutôt pour une «substitution progressive des biocombustibles aux hydrocarbures».
    Si la Suède est l’un des plus gros consommateurs d’éthanol en Europe, elle s’intéresse aussi au biogaz, au diméthyléther (DME), à l’hydrogène et au méthanol. Qui ne sont pas des potions magiques : «Aucun biocarburant ne pourra se substituer au pétrole», affirme le professeur Tomas Kåberger. Pour le PDG de Volvo, Leif Johansson, «la priorité est à la recherche et au développement». Les trois constructeurs Volvo, Saab et Scania travaillent déjà à la mise au point de nouvelles techniques, avec les plus grandes universités du pays. Ce programme est financé par l’Etat, qui espère ainsi faciliter la reconversion de son industrie automobile.
    Dans l’immédiat, comment encourager les automobilistes à rouler au vert ? Parking gratuit, exemption de péage à l’entrée de la capitale… Stockholm donne l’exemple. Or plus de la moitié des voitures neuves achetées en Suède sont des véhicules de fonction, qui seront revendus d’ici deux ou trois ans aux particuliers. L’Etat propose donc des avantages fiscaux aux entreprises qui investissent dans une voiture propre, tout en imposant aux administrations qu’elles achètent des véhicules roulant aux biocarburants. Et, si la Suède pratique la défiscalisation des biocombustibles depuis une dizaine d’années, le gouvernement envisage d’imposer une classification fiscale des véhicules, qui profitera aux voitures propres.
    L’association des automobilistes verts estime que la Suède «est sur la bonne voie». D’ici à 2009, toutes les stations-service du royaume devront disposer d’une pompe à éthanol. Depuis le début de l’année, la formation à l’ecodriving est obligatoire dans toutes les auto-écoles du pays. Reste que le renouvellement du parc automobile prend du temps. Le secrétaire général de l’organisation suédoise de protection de la nature (SNF), Svante Axelsson, propose donc de l’accélérer en instaurant une «prime à la casse».
    Dans l’habitat, la consommation de pétrole a diminué de 80 % depuis 1970. Le sevrage est donc à portée de main. Lars Roth, conseiller au ministère du Développement durable, y voit «le résultat d’une politique fiscale efficace», qui a lourdement pénalisé les hydrocarbures au profit des biocombustibles. En 1991, la réforme fiscale dite de «conversion au vert», a permis de réduire l’impôt sur le revenu en échange de nouvelles écotaxes sur le carbone, le soufre et les oxydes d’azote. Mécaniquement, le prix du fuel est devenu prohibitif. Logiques, les Suédois ont opté pour le chauffage urbain ou les granulés de bois, dont ils sont les premiers consommateurs au monde.
    La révolution des compteurs
    Aujourd’hui, 14 % seulement des maisons individuelles sont chauffées au fuel, contre 70 % en 1978. Mais le gouvernement envisage d’aller plus loin. Depuis le 1er janvier, il propose un crédit d’impôt aux ménages qui décident de remplacer leur chaudière à fuel par une pompe à chaleur, une chaudière alimentée aux biocombustibles ou un raccordement au réseau de chauffage urbain. La campagne devrait coûter quelque 450 millions de couronnes (48 millions d’euros) à l’Etat, d’ici à 2010. Longtemps, les Suédois ont profité d’une électricité fournie à un prix dérisoire. «Nous avons pris de mauvaises habitudes», remarque Anders Nylander, conseiller énergétique pour la région Skåne. Pour y remédier, le gouvernement entend supprimer le chauffage électrique d’ici cinq ans, toujours via un crédit d’impôt encourageant la conversion des appareils. Il suggère en outre d’imposer des compteurs électriques individuels, qui seront relevés chaque mois, une révolution ici.
    Enfin, la Suède veut appliquer, dès 2008, la directive européenne sur la prestation énergétique des bâtiments. Les propriétaires immobiliers devront alors faire établir un certificat témoignant de leurs efforts en matière d’économie d’énergie. L’autorité nationale du logement (Boverket) pourrait être chargée de classer ensuite les bâtiments : une bonne note donnerait droit à des avantages fiscaux ou autres. L’objectif : «construire intelligent et encourager la rénovation du parc immobilier», résume un conseiller chez Boverket. L’Etat finance déjà plusieurs programmes de «logements durables». Bonnes élèves aussi, les industries suédoises ont réduit de 70 % leur consommation d’hydrocarbures et augmenté de 60 % celle des biocombustibles depuis 1970. Avec des résultats impressionnants : l’an dernier, l’industrie a consommé moitié moins de pétrole que de biocombustibles. Selon Mattias Jämttjärn, de l’Autorité nationale de l’énergie, le système d’échange de quotas d’émission de gaz à effet de serre, introduit en 2003, est un «outil efficace pour réduire la dépendance de l’industrie aux hydrocarbures». Autre instrument : le système des «certificats verts», adopté en 2002, qui impose aux gros consommateurs d’électricité d’utiliser certains quotas d’énergie provenant de sources renouvelables.
    Priorité au recyclage
    Mais, dans l’industrie comme dans le logement, Stefan Edman, secrétaire général de la commission, ne voit pas l’indépendance pétrolière réalisable sans une diminution globale de la consommation d’énergie. Depuis le 1er janvier 2005, le gouvernement a introduit une «exemption fiscale pour la consommation efficace d’électricité». Peuvent en bénéficier les compagnies absorbant beaucoup d’électricité qui s’engagent à réduire leur consommation.
    Reste que de nombreuses industries utilisent aussi le pétrole et ses dérivés comme matière première. Göran Lindell, directeur adjoint de l’Institut suédois du pétrole, admet qu’«il faudra faire quelque chose». Mais quoi ? Pour lui, la priorité est ailleurs. Dans l’immédiat, le gouvernement prévoit d’accroître son budget de recherche, afin d’encourager l’innovation. Et fait la promotion du recyclage. La Suède est un modèle en la matière.
    Les Suédois sont bien conscients qu’à terme tout cela ne suffira pas. «Pour le moment, nous essayons d’aller progressivement et d’agir sur ce que nous pouvons influencer», affirme Stefan Edman.
    Le professeur Tomas Kåberger observe : «Nous avons des hommes politiques très intelligents, qui ont décidé de faire de nécessité vertu. Le pétrole sera sans doute devenu tellement cher d’ici à 2020 que tous les pays seront forcés d’y renoncer. Mais en Suède nous avons choisi de présenter l’indépendance pétrolière comme un objectif ambitieux, plutôt que comme une fatalité.»

  2. Biocarburants : un réel intérêt ?

    Globalement, la question est la suivante : Y-a t’il un intérêt écologique global à remplacer les carburants à base de pétrole par des biocarburants ? Le Canada mise à fond sur les biocarburants, voir l’article d’Elisabeth Studer du 20 décembre

  3. First of all I want to say great blog! I had
    a quick question that I’d like to ask if you don’t mind.
    I was interested to find out how you center yourself and clear your thoughts prior to writing.
    I’ve had difficulty clearing my mind in getting my ideas out there.
    I truly do enjoy writing however it just seems like the
    first 10 to 15 minutes are usually wasted simply just trying to figure out how to begin. Any recommendations
    or tips? Thank you!

Les commentaires sont fermés.