Deux nouvelles importantes concernant JC Decaux mercredi. Alors que le groupe français d’affichage et de mobilier urbain serait « intéressé » par le rachat de son concurrent américain Clear Channel Outdoor, le tribunal administratif a annulé l’appel d’offres de la ville de Paris concernant deux mille panneaux publicitaires, donnant raison à JCDecaux qui en contestait la régularité, et a demandé le lancement d’un nouvel appel d’offres.
Ironie du sort où affaires liées, Clear Channel, associé à EDF est en concurrence avec JC Decaux sur ce dossier.
I – JC Decaux montre de l
Pourvoi en Cassation de la Ville de Paris
PARIS, 8 nov 2006 (AFP)
L’action JCDecaux reculait mercredi, les analystes craignant une éventuelle acquisition à un prix élevé de Clear Channel Outdoor (CCO), filiale de l’américain Clear Channel à laquelle le groupe français a dit officiellement s’intéresser, même si ses avantages stratégiques étaient salués.
A 15H30 (14H30 GMT), JCDecaux perdait 2,11% à 20,39 euros, dans un marché en baisse de 0,36%.
JCDecaux est « intéressé » par le rachat de Clear Channel Outdoor, a déclaré mercredi son directeur général, Jean-François Decaux, dans un entretien au Wall Street Journal, en affirmant qu’un rapprochement serait source « d’un grand potentiel de croissance ».
Une déclaration d’intérêt qui intervient en pleine revue des actifs de Clear Channel. Plusieurs fonds sont intéressés par le groupe et pourraient revendre tout ou une partie de CCO pour financer cet achat, selon le journal.
Dans la foulée, les analystes d’Aurel Leven ont revu en baisse leur recommandation sur JCDecaux à « vendre » contre « acheter », estimant que malgré l’atout stratégique évident de CCO pour JCDecaux, les risques d’une telle opération devaient inciter les investisseurs à la prudence.
« Les enjeux stratégiques seraient très significatifs : pérenniser la stratégie de relais de croissance aux USA, éliminer un concurrent puissant des marchés-clés du mobilier urbain en Europe et développer des synergies significatives dans un métier de coûts fixes élevés », ont ils expliqué dans une note à leurs clients.
Mais ils ont aussitôt souligné les risques liés: « au stade actuel, les incertitudes nous paraissent nettement dominer, avec des incertitudes sur la faisabilité de l’opération, son montant et son financement ».
« L’incertitude demeure sur les questions concernant la taille (de l’acquisition) et la possible dilution au capital (de JCDecaux) de la famille Decaux, ainsi que sur le prix qui pourrait être payé, Clear Channel Outdoor étant fortement valorisé », a renchéri Olivier Moral, analyste chez Fortis Bank.
Clear Channel Outdoor (CCO), spécialisée dans la communication extérieure, est une filiale cotée de Clear Channel, valorisée en Bourse à 8,9 milliards de dollars (7 milliards d’euros). Son cours de Bourse représente selon Fortis 63 fois ses bénéfices estimés pour 2006, ce qui en fait une proie très chère.
La valorisation boursière de JCDecaux n’est, quant à elle, que de 4,6 milliards d’euros, et son cours de Bourse ne représente que 22 fois ses bénéfices estimés pour l’exercice en cours.
Comme le souligne Olivier Moral, un rachat en totalité de Clear Channel Outdoor par échange de titres JCDecaux semble difficile. Il ferait passer la famille Decaux de 73% à moins de 50% du capital de la société, tandis qu’un rachat en numéraire ferait bondir son endettement, alors que CCO a déjà 2,2 milliards de dollars de dettes. L’autre scénario évoqué par l’analyste serait une acquisition limitée à certains actifs de CCO.