Chicago : céréales et soja en hausse

Maisrtemagicc_maisLes cours des céréales et du soja ont terminé en hausse lundi sur le marché à terme de Chicago.

Des craintes concernant les exportations de maïs de la Chine et de l’Argentine ont en effet soutenues les marchés. L’Argentine a annoncé en fin de semaine dernière vouloir faire un point sur ses capacités de ventes.

En effet, la hausse des cours pose des problèmes d’approvisionnement des marchés intérieurs et de fourniture pour les fabricants d’alimentation animale ou les meuniers, les opérateurs étant tentés par les revenus conséquents tirés des exportations.

Cinquième producteur de maïs en 2005, l’Argentine souhaite faire un état des lieux de ses stocks et de ses disponibilités a annoncé, vendredi, le secrétariat argentin de l’Agriculture. Selon certaines sources du marché, l’Argentine aurait déjà pratiquement mis en vente tout son potentiel exportable en blé et maïs de la campagne 2006/07 en cours.

Selon les analystes, l’Argentine limite ses exportations de maïs en suspendant les permis d’exportations, les exportations déjà autorisées pouvant quant à elles être effectuées. Mais même si cela ne devrait pas ralentir par conséquent les exportations de l’Argentine à court terme, les marchés ne semblent pas faire la distinction.

La Chine évoque quant à elle la possibilité de ralentir ses exportations de maïs voire de ne pas honorer certains contrats d’exportations, ce qui a aussi soutenu également les cours.

Le blé pour livraison en décembre a fini en hausse de 1 cent, à 4,75 dollars le boisseau. Le maïs pour livraison en décembre a pris 4,75 cents à 3,60 dollars le boisseau. Le soja pour livraison en janvier a engrangé 7 cents à 6,6750 dollars. Les tourteaux de soja et l’huile de soja ont terminé en hausse.

Compte-tenu de la sécheresse, la moisson a été réduite de 1,3 million de tonnes dans l’Union européenne (- 900 000 tonnes pour la France), de 1,5 million en Chine, sans parler de l’Argentine ou de l’Inde, qui est en train d’acheter 6 millions de tonnes de blé pour la première fois depuis cinq ans.

L’Australie a annoncé que sa récolte pourrait se réduire à 11 millions de tonnes, contre 25 l’an dernier. Seuls les Etats-Unis (+ 0,7 million de tonnes), le Canada (+ 0,5 million) et le Kazakhstan (+ 0,5 million) ont fait mieux qu’en 2005.

Le département américain de l’agriculture (USDA) évalue la récolte mondiale de blé 2006-2007 à 585 millions de tonnes, alors qu’en juillet on tablait sur 596 millions. Au cours de la campagne 2005-2006, 618 millions de tonnes avaient été engrangées.

La demande mondiale estimée par le Conseil international des céréales devrait s’élever à 607 millions de tonnes, soit un déficit de 20 à 25 millions de tonnes. Les stocks devraient tomber en un an de 147 millions de tonnes à 119 millions,  » les plus bas depuis vingt-cinq ans » selon l’USDA.

Pour la Fédération française des coopératives agricoles de collecte d’approvisionnement et de transformation (FFCAT), la hausse du prix des céréales, provoquée par celle du blé, comporte des risques pour les éleveurs, qui verront monter le prix de l’alimentation animale.

A terme, les amateurs de viandes pourraient payer l’addition, les cours des viandes amorcent ainsi déjà une hausse à Chicago.

De plus, si les Etats, notamment ceux des pays émergents, peuvent s’accommoder d’une forte hausse du prix du pétrole, tel n’est pas le cas de la nourriture de base. L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pourrait bien être amenée prochainement à rallonger la liste des quarante pays « confrontés à des urgences alimentaires ».

Sources : AFP, Le Monde

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