Malgré les récentes annonces du Nigéria et du Vénezuela faisant état de leur volonté de diminuer leur production d’hydrocarbures, les prix du pétrole sont repartis nettement à la baisse lundi.
Les opérateurs semblent en effet relativiser la décision de ces pays membres de l’OPEP de diminuer leur production, au vu du bon approvisionnement du marché pétrolier.
A noter que le cartel avait largement insisté lors de ses annonces pour préciser que les mesures prises par Nigéria et Vénézuela devaient être considérées comme des volontés spécifiques des gouvernements des pays concernés et non comme une stratégie du cartel pris dans son ensemble.
Pour rappel, les cours avaient touché, il y a tout juste une semaine, un plus bas depuis 6 mois en-dessous de 60 dollars le baril, avant de rebondir par la suite.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre a cédé 1,88 dollar, clôturant à 61,03 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour l’échéance de novembre a reculé de 2,03 dollars pour terminer à 60,45 dollars.
Vendredi, deux pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), le Venezuela et le Nigeria, ont décidé de réduire leur production de pétrole, une mesure destinée à soutenir les prix en limitant l’approvisionnement du marché.
Cette réduction porte au total sur 170.000 barils par jour, le cartel produisant quant à lui 40% du brut mondial. Cette diminution de l’offre représente donc à peine plus de 0,6% de la production totale officielle de l’Opep, qui est de 28 millions de barils par jour.
Selon les analystes, ces réductions de production devraient avoir peu d’impact sur les prix, à moins que des producteurs plus importants du cartel ne se joignent au mouvement.
Des spécialistes du secteur estiment également que le marché pétrolier mondial est sur-approvisionné depuis le début 2004. A la fin de ce trimestre 2006, les réserves mondiales de pétrole pourraient être d’un milliard de barils de pétrole en plus qu’en 2004. Si la situation demeure stable, le sur-approvisionnement pourrait être d’environ 2,4 millions de barils par jour au deuxième trimestre 2007″.
En tout état de cause, l’Opep pourrait avoir quelques difficultés pour établir à nouveau les prix du pétrole à des sommets au moment ou l’économie américaine est en train de ralentir.
De plus, certains analystes estiment qu’une réduction de production serait de nature à accroître la récession de l’économie américaine, ce qui à long terme serait encore plus dommageable pour les prix. Certains spécialistes tablent sur un baril proche de 55 dollars.
A l’heure actuelle, l’absence de problème majeur dans les raffineries ou sur le plan météorologique, ainsi que la relativement faible réduction de production de l’Opep ne permettent pas de craindre une diminution des stocks de produits pétroliers.
Les réserves américaines de pétrole se situent actuellement à des niveaux très élevés aux Etats-Unis, ce qui exerce une pression à la baisse sur les cours. Les stocks de produits distillés (diesel et fioul de chauffage), cruciaux pour l’hiver à venir, sont ainsi en hausse de plus de 15% par rapport à il y a un an.
Par ailleurs, le marché n’a pas semblé affecté par un regain de violence au Nigeria. Quatorze soldats nigérians ont été tués lundi dans une embuscade par des inconnus dans la région pétrolière du Delta du Niger. A la mi-septembre, les deux principaux syndicats du secteur pétrolier au Nigeria avaient appelé leurs adhérents à trois jours de grève pour protester contre l’insécurité et la violence dans cette région.
Ce climat de violence et les attaques de séparatistes ont fait perdre à peu près le quart de sa production au Nigeria, premier producteur africain et sixième exportateur mondial de brut, avec une production estimée en temps normal à environ 2,6 millions de barils/jour.
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