Les prix du pétrole sont tombés mercredi à New York à leur plus bas niveau de l’année après l’annonce d’un consensus atteint au sein de l’Opep pour une réduction de production, le marché demeurant sceptique quant à la mise en oeuvre d’une telle décision.
Une presse de plus en plus nombreuse estime que ces propos ne sont que des effets d’annonces .. dont le seul but serait de tenter de faire remonter le cours du brut.. sans que certains des pays membres ne courent le risque de subir une diminution éventuelle de leurs revenus pétroliers que pourrait engendrer une baisse réelle et conséquente de leur production.
Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre a clôturé en baisse de 93 cents à 57,59 dollars, après être tombé à 57,48 dollars, un plus bas niveau depuis le 27 décembre 2005. A Londres, sur l’Intercontinental Exchange, le baril de Brentde la mer du Nord a perdu 69 cents à 58,65 dollars sur l’échéance de novembre, après avoir touché 58,53 dollars, un plus bas depuis mi-février.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole est parvenue à un consensus pour réduire ses quotas de production d’un million de barils par jour, a déclaré mercredi le président du cartel, le Nigérian Edmund Daukoru.
La réduction sera effective à partir de ce mois. La « répartition » entre les pays membres de cette baisse de production, dont le principe est « acquis », serait arrêtée d’ici à mercredi soir. Mais, le point d’achoppement des négociations actuelles au sein du cartel semble bien être là. Si certes, une diminution des quotas fixés par l’Opep pourrait permettre au cours de se redresser, la « charge » risque néanmoins d’être supportée par un nombre réduit de pays … qui pourraient alors être impactés par une possible diminution de leurs revenus pétroliers. Le « deal » ne peut être intéressant pour eux que si une éventuelle remontée des cours arrive à compenser en valeur les pertes occasionnées par la baisse des volumes.
Plus tôt, une source proche d’Edmund Daukoru avait expliqué que l’Opep prendrait sa décision sans tenir de réunion d’urgence.
Le marché demeure très sceptique quant à une baisse de la production réelle du cartel, car beaucoup de membres produisent déjà en dessous de leurs quotas. A l’heure actuelle, n’a été fournie aucune indication claire sur la quantité de pétrole qui serait retiré du marché, les pays s’engageant à pratiquer cette baisse, et les seuils associés. La bourse semble interpréter ceci comme un manque de détermination de l’Opep à réellement réduire sa production, induisant en conséquence la faiblesse des prix.
En outre, l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a, dans son rapport mensuel d’octobre, a revu en légère baisse ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole pour 2006 et 2007, à respectivement 1,2% et 1,7%.
Ainsi, les investisseurs ne semblent pas persuadés que l’Opep sera capable de mettre en oeuvre une telle baisse de production ou qu’elle le fera suffisamment vite pour que cela ait un impact sur l’approvisionnement. Etant donné que les approvisionnements hors Opep devraient augmenter d’environ 1,7 million de barils par jour l’an prochain, les stocks devraient être supérieurs à la demande d’environ 2,6 millions de barils par jour au deuxième trimestre de 2007, commentent également certains analystes.
De plus, la plupart des tensions géopolitiques s’étant apaisées, une baisse d’un million de barils par jour ne sera pas suffisante pour empêcher les cours de baisser à court terme.
Les investisseurs sont en attente désormais la publication du rapport hebdomadaire sur les stocks américains, décalé à jeudi en raison d’un jour férié, qui devrait faire état d’une hausse de 1,5 million de barils des réserves de brut, d’une baisse de 400.000 barils des stocks d’essence, et de réserves de produits distillés inchangées.
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Le pétrole à New York au plus bas depuis dix mois à 57,24 dollars le baril
AFP 12.10.06 | 11h42
Le baril de pétrole coté à New York est tombé jeudi lors des échanges électroniques à son plus bas depuis le 19 décembre, à 57,24 dollars, sur un marché toujours sceptique quant au projet de réduction de la production de l’Opep.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour livraison en novembre baissait de 26 cents à 57,33 dollars vers 09H30 GMT, après avoir reculé jusqu’à 57,24 dollars. Il a perdu 27% de sa valeur depuis son record historique de 78,40 dollars atteint à la mi-juillet.
Ce recul s’explique notamment par une accalmie géopolitique au Moyen-Orient après le cessez-le-feu au Liban, par l’absence d’ouragans dans le golfe du Mexique où se trouvent de nombreuses plateformes pétrolières, et par le net renflouement des stocks de pétrole aux Etats-Unis.
Depuis quelques semaines, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) parle de réduire ses quotas de production d’un million de barils par jour afin d’enrayer la chute des prix, mais le marché ne semblait pas la croire capable de mettre en oeuvre une telle mesure.