Bolivie : accord dans le pétrole

Morales_2 Un accord sera signé entre le gouvernement bolivien et une vingtaine de compagnies pétrolières dans la nuit de vendredi à samedi dans le cadre de la nationalisation des hydrocarbures décrétée en mai, a annoncé le ministère bolivien des Hydrocarbures.

Les compagnies pétrolières étrangères, dont Petrobras (Brésil), Repsol-YPF (Espagne-Argentine), Total (France) et British Gas (GB), ont en théorie jusqu’à samedi pour s’adapter à la nouvelle législation, sous peine de ne plus pouvoir opérer dans le pays.

La signature de ces accords aura lieu au cours d’une cérémonie prévue vers 20H00 locales (0H00 GMT) dans une salle du Palais des Communications, a précisé le service de presse du ministère.

Auparavant dans la journée, le ministre bolivien des Finances Luis Alberto Arce, avait fait état d' »avancées très importantes avec certaines compagnies » à la veille de la clôture officielle des négociations. « Il y a des avancées très importantes avec certaines entreprises. Nous avons vu avec beaucoup d’optimisme la réaction des compagnies pétrolières et espérons que la signature de ces accords puisse se concrétiser », avait déclaré le ministre.

Le président Evo Morales a annoncé au début du mois de mai la nationalisation par décret de l’industrie du pétrole et du gaz naturel de Bolivie, ordonnant aux compagnies énergétiques étrangères de mettre leur production à la disposition d’une société d’Etat qui sera chargée de la commercialiser et d’industrialiser les sites. Toutes les compagnies doivent ainsi désormais remettre leur production à la compagnie nationale Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos, privatisée en 1996 et 1997. Le Président bolivien a prévenu que les compagnies qui rejetteraient le décret devraient quitter la Bolivie dans un délai de six mois.

Le président bolivien a ainsi annoncé la prise de contrôle de l’ensemble des champs pétroliers par la compagnie publique nationale YPFB. Il a en outre fixé un délai de 180 jours aux compagnies pétrolières étrangères opérant dans le pays pour régulariser leur situation, en signant de nouveaux contrats d’exploitation. Les principales compagnies pétrolières opérant en Bolivie sont le brésilien Petrobras, Repsol , Total, BP et British Gas.

« L’heure est venue, un jour très attendu, un jour historique qui voit la Bolivie reprendre le contrôle absolu de ses ressources naturelles« , avait alors déclaré Evo Morales. Il avait par ailleurs ajouté que l’Etat reprendrait sous sa coupe les compagnies boliviennes d’hydrocarbures privatisées dans les années 1990 en réquisitionnant les parts actuellement détenues par des sociétés étrangères ou des entités semi-publiques.

Source : AFP

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(6 commentaires)

  1. Toujours est-il que Morales dégringole dans les sondages, cinquième mois consécutive de baisse de popularité passant de 83% d’opinion favorable en Mai (son plus haut) a 50% pour le mois d’octobre.
    les conflits sociaux récents ne sont pas fait pour arranger les choses.

  2. Le gouvernement bolivien a conclu vendredi soir à La Paz avec le français Total et l’américain Vintage les premiers accords avec des compagnies étrangères suite aux négociations dans le cadre de la nationalisation des hydrocarbures décrétée en mai par le président Evo Morales.

  3. « Avec les premiers contrats que nous sommes sur le point de signer, la Bolivie reprend le contrôle du processus de commercialisation, de façon à ce que le pays contrôle et établisse les volumes et les prix », a déclaré de son côté le ministre bolivien de l’Energie Carlos Villegas au cours de la cérémonie de signature à La Paz.
    Selon Villegas, les nouveaux contrats signifient que Total s’est engagé à investir 1,9 milliard de dollars dans le pays et Vintage 220 millions de dollars.
    Le ministre a précisé que l’Etat bolivien conserverait 82% des revenus générés dans les trois gisements de gaz de Chaco, d’Incahuasi et d’Aquio.
    La société publique bolivienne YPFB recevra quelque 2,4 milliards de dollars sur un contrat d’exploration d’une durée de 30 ans.
    Les discussions avec les compagnies retardataires devraient se poursuivre samedi.
    « Si un accord n’est pas conclu, on ne sait pas exactement ce qui va se passer, bien que le gouvernement ait dit fermement de sa volonté de reprendre les gisements et de faire peut-être appel à d’autres société étrangères pour les exploiter », écrit Frank McGann, l’analyste de la banque Merrill Lynch, dans une note à ses clients.
    Assurer à la Bolivie un plus grand contrôle de ses richesses, promesse clé de la campagne d’Evo Morales, a connu quelques déboires ces derniers mois.
    Andres Soliz Rada, l’ancien ministre de l’Energie concepteur du processus de nationalisation, a démissionné à la mi-septembre après une vive controverse avec Petrobras, principal investisseur dans le secteur énergétique en Bolivie.
    Il a été remplacé par Villegas, un économiste que les analystes et la presse bolivienne estiment plus pragmatique et plus chevronné pour les négociations.

  4. Super, merci pour les infos, grace a vous, je peux partir en week end !!!
    Sinon effectivement , Morales est plus que chahute actuellement , cf . notamment au sujet des mines
    La Bolivie propulse le cours du du zinc

  5. La Paz cherche un accord avec Petrobras et Repsol jusqu’à la dernière
    AFP 28.10.06 | 17h45
    Les négociations du gouvernement bolivien avec les groupes brésilien Petrobras et espagnol Repsol continueront jusqu’à la dernière minute de la date butoir fixée à samedi minuit pour la nationalisation du secteur, a indiqué le ministre bolivien des Hydrocarbures, Carlos Villegas. « Nous sommes engagés dans un processus de négociation avec les grandes firmes pétrolières et nous continuerons jusqu’à la dernière minute du délai établi par le décret de nationalisation », a déclaré M. Villegas dans un entretien publié samedi par le journal La Prensa. Optimiste après la signature de deux accords entre le gouvernement et le groupe français Total et l’américain Vintage vendredi soir, le ministre a souligné que toutes les sociétés ayant des activités dans le secteur des hydrocarbures en Bolivie –une vingtaine– étaient en train de négocier. « Le délai arrive à échéance samedi à minuit. A cette heure-là, nous donnerons les détails des avancées obtenues avec les firmes pétrolières », a indiqué le ministre. Vendredi soir, le président socialiste Evo Morales avait évoqué la possibilité pour les groupes étrangers de négocier jusqu’au 31 octobre. « Il leur reste quelques heures, quelques jours pour s’adapter à notre législation » qui fixe à 82% la participation de la compagnie publique bolivienne YPFB dans les nouveaux contrats, a déclaré M. Morales. « Bien que nous soyons un petit pays, un pays sous-developpé, ici les entreprises doivent respecter nos normes, nos lois et nous allons les leur faire respecter », avait ajouté le premier président bolivien d’origine amérindienne, qui mise sur la récupération des ressources naturelles pour développer la nation la plus pauvre d’Amérique latine. Le décret de « nationalisation » stipule que les multinationales doivent remettre leur production de brut à Yacimientos Petroliferos Fiscales Bolivianos (YPFB), seule chargée de la commercialiser et de définir les volumes et les prix pour la vente sur le marché intérieur et à l’exportation. La Bolivie dispose de réserves de gaz, prouvées et probables, de 1.550 milliards de mètres cubes, soit les plus importantes d’Amérique latine derrière le Venezuela.

  6. quelques informations supplémentaire.
    Après six mois de négociations, Petrobras a signé un nouveau contrat de gaz naturel avec la compagnie nationale bolivienne (YPFB). Le contrat prévoit que Petrobras doit investir 1.5 milliard US$ dans le secteur énergétique bolivien et payer 80% d’impôts et de redevances au gouvernement bolivien. Petrobras continuera à explorer les champs de San Alberto et de San Antonio, d’où il extrait 30 millions de mètres cubes/jour de gaz naturel qui sont exporté vers le Brésil par YPFB. Petrobras affirme que le contrat assurera une continuité dans l’offre de gaz naturel du Brésil, 50% venant de Bolivie. Les spécialistes du secteur pétrolier signalent qu’en dépit d’être défavorable à Petrobras, le contrat est une mesure défensive prise par les compagnies pétrolières qui opèrent en Bolivie. Neuf compagnies pétrolières étrangères ont signé de nouveaux contrats avec YPFB, tel que l’espagnol Repsol,le britannique BG et le francais Total.
    La société espagnole Repsol et YPFB ont également signé un accord sur les hydrocarbures (Repsol controlant 26% des réseves boliviennes). Repsol a depuis 1997 investi 916 millions d’euros, ou elle commande sept gisements de pétrole et de gaz et 25 emplacements d’exploration.Repsol YPF payera 82% de bénéfices produits de la vente de son pétrole et gaz extraits à partir de ses dépôts au gouvernement bolivien.
    j’ajoute que l’Argentin Enarsa a également signé un accord pour une augmentation progressive des exportations de gaz, avec 7.7Mm3/jour fin 2006, 16Mm3/jour fin 2007 et un niveau d’exportation de 27.7Mm3/jour d’ici 2010

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