Acier: 6 constructeurs automobiles contre les mesures anti-dumping US

SteelSix grands constructeurs automobiles ont plaidé lundi pour la levée de droits anti-dumping imposés aux importations américaines d’acier inoxydable, matières premières dont ils sont fortement demandeurs.

DaimlerChrysler, Ford, General Motors, Honda, Nissan et Toyota « demandent conjointement à la Commission américaine du Commerce International (ITC) de mettre fin aux droits anti-dumping et compensateurs sur les aciers inoxydables », selon le communiqué. Les six constructeurs automobiles se sont également montrés satisfaits de la démarche entreprise par dix sénateurs américains qui ont écrit à l’ITC pour faire la même demande.

La hausse du prix des métaux frappe durement l’industrie de l’automobile. La flambée des cours de l’acier agit non seulement sur les constructeurs, mais également sur les fabricants de pièces.

La Commission américaine du Commerce International entreprend mardi une série d’auditions destinée à lui permettre de se prononcer sur le maintien ou non de ces mesures, décidée en août 1993 par le département du Commerce. Ces droits de douanes visent les importations d’acier inoxydables en provenance de six pays : l’Australie, le Canada, la France, l’Allemagne, le Japon et la Corée. L’ITC les a déjà renouvelés une fois, lors d’un précédent réexamen en 2000. La décision finale de la Commission sur le sujet est attendue en décembre.

Si les capacités financières des géants de l’automobile comme GM, Ford et Chrysler plaçaient jusqu’à récemment ces entreprises à l’abri de fluctuations importantes des prix, la vague de fusion-acquisition qui sévit actuellement parmi les producteurs d’acier modifie le contexte.

Selon les analystes, les nouveaux conglomérats devraient parvenir à maintenir les prix à la hausse, d’autant plus que les aciéries font elles-mêmes face à une flambée du coût de leur matière première. Depuis l’an dernier, le prix du minerai de fer a ainsi augmenté de 70 %.

Si les constructeurs doivent faire face aux pressions des aciéristes, les producteurs de pièces sont les plus touchés. Alors que les pièces à base d’acier coûtent plus cher à fabriquer; les constructeurs automobiles refusent quant à eux de renégocier les contrats pour tenir compte de la montée du prix de la matière première.

Un analyste du secteur automobile basé à Détroit, Michael Robinet, constate une hausse des faillites des entreprises de fabrication de pièces automobiles, tant au Canada qu’aux