Les incertitudes quant à la capacité du Premier ministre socialiste hongrois à réaliser son plan de redressement économique ont fait chuter la bourse et affaibli la devise nationale, suite à une semaine de troubles et émeutes sans précédent depuis 50 ans.
Les manifestants se sont réunis dimanche pour le huitième jour consécutif devant le Parlement hongrois à Budapest, mais en moins grand nombre que lors des précédents rassemblements, pour demander la démission du premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsany. En début de soirée, 5000 personnes se trouvaient sur la place Kossuth, quatre fois moins que les 20 000 recensés samedi. La photo pourrait expliquer les raisons de cette baisse …
Les manifestations pour la démission de Ferenc Gyurcsany, qui ont dégénéré en violences trois nuits de suite au début de la semaine, ont provoqué la chute de l’indice de la bourse hongroise. Le BUX a perdu 6,6% de sa valeur pour cloturer à 21.355 points vendredi et le forint, la devise nationale, s’échangeait le même jour à 277 pour un euro alors qu’elle valait 272 il y a une semaine. Les agences spécialisées craignent que les réformes ne soient arrêtées ou diluées.
Tout le monde semble s’interroger pour savoir si Gyurcsany restera en place. S’il devait démissionner, cela engendrerait probablement de vives réactions des marchés financiers. Les analystes cherchent en conséquence à savoir si son programme d’austérité sera retiré ou dilué.
Les manifestations avaient commencé lundi à Budapest, après qu’eut été rendue publique une conversation à huis clos, fin mai, où le Premier ministre reconnaissait devant les députés socialistes avoir trompé le pays, dans le but, entre autres, de remporter les élections législatives d’avril en occultant son projet d’austérité prévu.
Le chef de gouvernement s’est vu cependant contraint par la situation économique du pays d’annoncer des hausses d’impôts et des baisses des allocations familiales alors que son discours électoral était totalement opposé. Entretemps, le déficit public record – le plus élevé de l’UE – a été estimé à 10,1% du PIB pour la fin 2006 malgré ces mesures.
Le parlement hongrois a durci les choses en juin en décidant aussi d’importantes réductions d’emploi au sein du secteur public et d’une baisse des subventions aux prix de l’énergie, surtout pour le gaz naturel. Tout cela serait remis en cause, si M. Gyurcsany était obligé de démissionner, chose qu’il a toujours exclu.
De son côté, Viktor Orban, le président du Fidesz – parti d’opposition de droite – a appelé les socialistes à démettre M. Gyurcsany et retirer le plan d’austérité. M. Orban avait lors de la campagne pour les élections législatives prôné la baisse radicale des impôts comme remède au déficit.
Les mesures d’austérité du gouvernement vont de pair avec le programme de convergence de la Hongrie, envoyé à Bruxelles le 1er septembre en vue d’une adoption de l’euro pour la décennie prochaine: l’UE semble être prête à accepter ce plan de convergence après avoir refusé une première mouture en janvier. Selon ce programme, la Hongrie doit ramener à 3% du PIB son déficit public pour fin 2009.
La Hongrie n’est pas le seul Etat à avoir rejoint l’UE en mai 2004, à connaître des difficultés économiques et politiques. Ainsi la Pologne a connu une importante crise de la coalition gouvernementale et la République tchèque doit faire face à doublement de son déficit public.
Le danger à long terme, selon le ministre des Finances tchèque Vlastimil Tlusty, c’est que la région, à cause des émeutes violentes « soit perçue de l’extérieur comme une région instable ».
M. Gyurcsany a réaffirmé dimanche qu’il ne souhaitait pas démissionner et qu’il comptait même briguer à nouveau la direction du Parti socialiste l’an prochain, quel que soit le résultat des élections municipales de dimanche prochain.
M. Gyurcsany a indiqué au quotidien Vasarnap Reggel que « les décisions du gouvernement pas plus que ce qui se passe au parti ne dépendront du résultat » du scrutin municipal. « Je vais me battre pour mes idées et la modernisation du Parti socialiste en fait partie », a-t-il ajouté.
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A suivre à tout point de vue , y compris impact de l’adoption de l’euro sur les nouveaux entrants
Car la raison majeure des mesures drastiques est bien là.
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