D’après Dow Jones newswires : Suez doit obtenir l’approbation d’au moins 66% de ses actionnaires pour cette alliance avec GDF, censée protéger le groupe contre une éventuelle offre publique d’achat hostile de la part de l’italien Enel. Depuis le début, la parité retenue est reconnue comme plus avantageuse pour Gdf que pour Suez, mais cela devient un point de friction plus important que prévu et Suez insiste pour que les conditions soient révisées, d’après des sources au fait de la situation.
Les deux groupes sont également divisés au sujet de la structure de la direction du nouvel ensemble, chacun d’eux militant pour le mode de gouvernance qu’il préfère.
Ni Suez ni GdF n’ont accepté de fournir des commentaires à ce sujet.
Le président-directeur général de Suez a laissé entendre lors de l’assemblée générale du groupe que les termes de la fusion pourraient être améliorés pour Suez, sans rencontrer d’écho chez GdF et au gouvernement, ont indiqué ces sources.
Gérard Mestrallet essaie de mettre les actionnaires de son côté en suggérant que les termes de la fusion pourraient être améliorés en leur faveur, mais cette possibilité n’a reçu le soutien ni de GdF ni du gouvernement pour le moment, ont souligné des sources proches du groupe gazier et du gouvernement.
Pendant l’AG de Suez le 5 mai, M. Mestrallet a déclaré que les termes du rapprochement entre les deux groupes devraient refléter leur juste valeur à la date de la fusion.
« Nous ne sommes pas sourds, vous jugerez« , a répondu le PDG aux questions des actionnaires sur la parité de la fusion.
« Les propos de Gérard Mestrallet montrent qu’il cherche à améliorer les termes (de la fusion) pour les actionnaires de Suez« , a déclaré Colette Neuville, présidente de l’Association de défense des actionnaires minoritaires, à Dow Jones Newswires en marge de l’assemblée générale.
Une personne proche de Suez a indiqué que les résultats de GdF étaient plus faibles que ce que prévoyait le groupe gazier, en partie à cause d’une hausse des prix du gaz moins élevée que ce qu’il souhaitait, « raison pour laquelle les termes doivent être modifiés à l’avantage de Suez ».
Le gouvernement a accepté une hausse de 5,8% des prix du gaz au 1er mai, alors que GdF avait demandé une augmentation de 8,1% pour l’aider à couvrir ses coûts d’approvisionnement.
Mais GdF et le gouvernement n’ont pas la même vision des choses, a souligné une personne proche du groupe gazier. Mestrallet subit les foudres des actionnaires mécontents, mais une révision des termes de la fusion n’est pas une décision qu’il peut prendre seul, a ajouté cette source.
« La nouvelle réalité économique » des deux groupes le jour de la fusion « ne veut pas forcément dire réévaluation des termes en faveur de Suez », a observé une source proche du gouvernement.
Des actionnaires influents de Suez ont récemment pressé le groupe d’amender une transaction qu’ils qualifient d’inéquitable.