La Bourse de New York (NYSE) devrait dévoiler lundi une offre amicale de fusion avec la Bourse paneuropéenne Euronext, créant un marché transatlantique majeur.
Evoquées depuis plusieurs semaines, les discussions entre les deux opérateurs boursiers semblent s’être accélérées au cours du week-end. Le Financial Times parle de « négociations de dernière minute », tandis que le Wall Street Journal évoque une « finalisation » d’un plan de fusion. Le quotidien français Les Echos croit savoir que le NYSE présenterait lundi son projet de fusion amicale avec Euronext. « Le conseil de surveillance d’Euronext penche en sa faveur », écrit le quotidien.
Euronext rassemble les Bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, ainsi que le marché à terme britannique Liffe. Il tente depuis plusieurs mois de s’accroître et fait l’objet d’une offre de fusion de la part de la Bourse de Francfort.
Les conseillers et dirigeants des deux sociétés étaient réunis ce week-end pour conclure l’accord qui donnerait naissance à un ensemble valant 15,65 milliards d’euros. Selon la presse internationale, la direction commune de la nouvelle société siégerait à New York, tandis que les deux Bourses demeureraient des entités administrativement séparées.
Selon les Echos, le conseil de surveillance d’Euronext, qui se réunit lundi en fin de journée devrait donner son aval à un projet lui permettant de présenter à ses actionnaires une véritable alternative à la fusion avec Deutsche Börse, la Bourse de Francfort. Le journal ajoute que certains actionnaires d’Euronext sembleraient désormais convaincus par la proposition de la Bourse de New York. Le conseil d’administration doit présenter mardi ses différentes offres de rapprochement aux actionnaires réunis en assemblée générale annuelle à Amsterdam.
L »opérateur avait accueilli froidement vendredi de nouvelles propositions en vue d’une éventuelle union avec Deutsche Börse, mais s’est dit prêt à discuter avec la Bourse de Milan. L’alliance avec la Bourse allemande permettrait des bénéfices rapides, tout étant jugée nettement moins ambitieuse qu’une fusion avec New York.
L’ensemble Euronext-NYSE serait constituée de 3.800 sociétés cotées, pesant au total une capitalisation de 19.000 milliards d’euros. Elle offrirait un contrepoids au rapprochement attendu entre le marché américain des valeurs high-tech, le Nasdaq, et la Bourse de Londres.
Le Nasdaq, principal concurrent du NYSE est devenue depuis un mois le premier actionnaire du London Stock Exchange, la Bourse de Londres. Vendredi, il a annoncé avoir dépassé le seuil de blocage de 25%.
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PARIS, 22 mai 2006 (AFP)
Le titre Euronext avait basculé dans le rouge lundi matin, affecté par des prises de bénéfices, tandis que les investisseurs laissaient place à la prudence en attendant la conférence téléphonique de la Bourse de New York sur son offre de rachat de la Bourse paneuropéenne.
Dans la foulée de cette annonce, la maison de courtage CA Cheuvreux a relevé sa recommandation sur le titre Euronext à « surperformance » contre « sous-performance » auparavant, jugeant qu’une « bataille de surenchère pour Euronext ne fait que commencer ».
A 10H35 (08H35 GMT), le titre Euronext reculait de 1,47% à 73,50 euros dans un marché parisien en baisse de 1,58% à 4.866,58 points.
Le titre avait nettement progressé jeudi et vendredi, ayant engrangé plus de 11% sur ces deux séances.
L’action NYSE gagnait 0,55% à 64,50 dollars dans les échanges électroniques aux Etats-Unis, tandis que le titre du concurrent européen d’Euronext, Deutsche Börse, dévissait de 5,41% à 104,75 euros.
La Bourse de New York (New York Stock Exchange, NYSE) a proposé une offre de rachat d’Euronext pour quelque 8 milliards d’euros lundi matin, en titres et en numéaire, provoquant une hausse de quelque 3% du titre Euronext à l’ouverture.
Selon les termes de l’échange, les actionnaires d’Euronext recevraient 0,98 action du NYSE plus 21,32 euros en numéraire, soit un total de quelque 70,94 euros, par action Euronext, un montant inférieur de 4,91% au dernier cours de clôture du groupe paneuropéen (74,60 euros) vendredi.
La combinaison des deux groupes créerait le premier marché boursier du monde où la valeur cumulée de toutes les sociétés cotées atteindrait 21.000 milliards d’euros (27.000 milliards de dollars), près de trois fois supérieure à celle de son plus gros concurrent.
« Maintenant, on attend la conférence téléphonique de 14H00 (12H00 GMT) pour en savoir un peu plus », soulignait un analyste parisien.
CA Cheuvreux a d’ores et déjà relevé sa recommandation sur Euronext à « surperformance » contre « sous-performance », tablant sur une bataille de surenchère entre les différents prétendants de la Bourse paneuropéenne, essentiellement le NYSE et la Bourse de Francfort.
La maison de courtage voit des obstacles à une fusion Deutsche Börse/Euronext et juge qu’un rapprochement avec le NYSE devrait être préféré à la fois par la direction d’Euronext et les actionnaires du groupe.
En cas de succès de l’offre du NYSE, Deutsche Börse serait isolée, ce qui devrait l’inciter à surenchérir, estime CA Cheuvreux dans une note à ses clients.
Après l’annonce de l’offre du NYSE, Deutsche Börse a réaffirmé lundi les principes de son offre de fusion avec Euronext, toujours sans fixer de prix
Le Nyse espère obtenir accord définitif d’Euronext dans 24 à 48 heures
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NEW YORK, 22 mai 2006 (AFP)
La Bourse de New York (New York Stock Echange, Nyse) espère obtenir l’accord définitif du groupe boursier paneuropéen Euronext à sa proposition de rapprochement d’ici 24 à 48 heures, a déclaré lundi le PDG du Nyse, John Thain, lors d’une conférence de presse téléphonique.
« Le défi n’est pas de créer le meilleur marché des Etats-Unis, ni de créer le meilleur marché d’Europe, mais de bâtir le meilleur marché du monde », a lancé M. Thain, selon qui la fusion devrait porter ses fruits dès la première année.
La fusion des deux groupes aura un effet positif pour les bénéfices du Nyse « dès la première année », a-t-il précisé, disant attendre, en cas de concrétisation de l’opération, une hausse des profits de son groupe de 14% en 2007 et 21% en 2008, et « encore plus » au-delà.
Les 375 millions de dollars (293 millions d’euros) de synergies attendues du rapprochement devraient être atteintes « en trois ans », a précisé le responsable du Nyse.
Ces économies devraient être essentiellement tirées de la mise en commun des outils technologiques. « Les synergies technologiques devraient atteindre 250 millions de dollars » à elles seules sur le total de 375 M USD, a ajouté M. Thain.