Selon des informations concordantes circulant parmi les cadres dirigeants des deux entreprises, le dossier de fusion Suez-Gaz de France sera notifié à la Commission européenne la semaine prochaine, a indiqué jeudi à l’AFP Alain André, secretaire de la fédération du syndicat Force ouvrière de l’Energie et des Mines (FNEM-FO).
Le syndicaliste s’étonne cependant que l’entreprise publique GDF puisse déposer un dossier impliquant sa privatisation, sans que le Parlement français ne se soit préalablement prononcé. Compte-tenu de la position ferme du syndicat contre ce projet, des manifestations et grèves sont peut-être à prévoir.
Le 12 avril, les fédérations CGT et FO Energie avaient indiqué sur la foi d’informations communiquées par le ministère français de l’Economie et des finances qu’un projet de loi permettant la « privatisation » de GDF devrait être présenté en juin au Parlement pour permettre la fusion Suez–GDF. En raisons de délais de promulgation de la loi qui autorisera GDF à être privatisé, certains analystes commencent à évoquer la possibilité du report d’une date butoir de la fin 2006 au printemps 2007 pour pouvoir mener le dossier dans son intégralité.
Le projet de fusion prévoit une diminution de la part de l’Etat dans GDF à 34%. La loi du 9 août 2004, défendue par Nicolas Sarkozy à l’Assemblée nationale, impose que la part de l’Etat dans GDF ne passe pas en-dessous de 70%. Au cours du débat parlementaire, M. Sarkozy, alors ministre de l’Economie, avait affirmé qu’EDF et GDF ne seraient pas privatisées.
Le syndicat Force ouvrière de l’Energie et des Mines (FNEM-FO) demande en conséquence au gouvernement de renoncer à la privatisation de GDF et d’intervenir auprès de cette entreprise dont il est l’actionnaire principal pour que la notification du projet de fusion avec Suez ne soit pas déposée à la Commission européenne. Manifestations et grèves en perspective ?
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