Les prix de l’immobilier sont irrationnels à Paris, et drôlement homogènes. De nombreux facteurs ont contribué la hausse de la pierre parisienne, et s’il est plus que certain qu’il vont se corriger à terme, pour le moment les prix continuent à monter, du moins les prix de présentation.
Alors que la demande se tasse, baisse est perceptible dans certaines villes de la première couronne, du 78 et du 77, tout comme dans certaines villes de province, la hausse des prix ne semble pas marquer de pause dans la capitale. Du moins dans les vitrines des agences, où le client se fait rare, et qui sont bien achalandées. Annoncer la fin de la hausse ou de la bulle immobilière sur Paris, serait prématuré.
Le marché n’obéit plus à aucune logique et est déconnecté de la réalité économique de la douce France, rongée par le chômage et ses déficits publics, étouffée par le boulet au pied que sont l’assistanat et les 35 heures.
L’avidité et les méthodes commerciales des professionnels, qui ont connu quelques années exceptionnelles et qui n’ont pas envie de renoncer à leurs revenus et leur train de vie, comme les banquiers qui continuent d’accorder des prêts en dépit du bon sens, les agents immobiliers, bien rôdés dans leurs techniques de vente douteuses ou encore les notaires, qui travaillant au pourcentage ont encore réussi à améliorer leur juteuse rente surprotégée, ne prêtent pas à contestation.
Les ventes à la découpe -le temps que la situation des uns et des autre soit tirée au clair et les locataires récalcitrants « convaicus » ou découragés- retirent du circuit un nombre non négligeable d’appartements et contribuent à l’illusion de la pénurie.
Mais si la baisse tant attendue dans notre capitale n’est pas encore perceptible, et son annonce serait prématurée, il est clair que toutes les conditions sont réunies pour que l’assainissement du marché s’opère prochainement. Et la remarquable reprise de la bourse détourne encore plus les spéculateurs du marché immobilier.
Ces moyennes publiées par des magazines grand public – qui d’économique n’ont que le titre de leur rubrique – et situant les prix du m² de leur quartier à des niveaux stratosphériques, les rassurent sur le bien fondé de leur exil et de leur investissement « contre-nature ».
Les chiffres des notaires, dont la fiabilité est régulièrement remise en cause car ils sont publiés avec des mois de retard ou ceux de la FNAIM, qui semblent être sortis d’un chapeau, les annonces, les prix de présentation, ne laissent pas entrevoir de baisse. Dans le même temps, les stocks continuent à augmenter, et l’offre locative s’étoffe, contribuant à la baisse des loyers.
Les classes moyennes, les bobos ( bourgeois bohème) n’hésitent pas à payer très cher des biens qui ne leur sont pas « destinés » au départ, en s’endettant sur des périodes longues, et contribuent au lissage des prix. La presse, en multipliant des articles optimistes et en maniant la langue de bois avec dextérité, a fini par les convaincre de franchir le pas de l’achat à crédit à rallonge et… la frontière de leurs quartiers.
L’immobilier à Paris : le Vème