Si l’Iran a pu ses dernières semaines faire swinguer le cours du pétrole, celui-ci résiste actuellement aux pressions géopolitiques, tous, producteurs comme acheteurs, tirant bénéfice du maintien actuel du niveau de production du pétrole iranien : Téhéran en retirant la majeure partie de ses devises, et les pays ocidentaux souhaitant un niveau du cours acceptable pour leur consommation interne et leur production industrielle.
Ainsi, les prix du pétrole se sont nettement repliés mardi, suite à l’apaisement des inquiétudes concernant le programme nucléaire iranien et de nouvelles hausses attendues des réserves américaines de brut.
Par ailleurs, alors que Repsol intègre le marché russe d’hydrocarbures, les impacts négatifs de l’incident survenu dans un dépôt de carburants de Total, courant décembre en Grande-Bretagne, se font désormais ressentir via notamment une pénurie de kérosène dans les aéroports de Londres.
I – Cours du pétrole
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » a reculé de 2,02 dollars pour terminer à 63,09 USD. A Londres, le baril de Brent de la Mer du Nord a perdu 1,77 dollars à 61,56 USD. Les cours du brut ont perdu plus de 6 dollars depuis leur pic du 23 janvier à 69,20.
Un apaisement des tensions entourant la situation en Iran permet d’évacuer une partie des inquiétudes sur une potentielle interruption des exportations iraniennes – estimées à 2,7 millions de barils par jour – dans l’éventualité d’une sanction de l’Onu. Aucune mesure de cette sorte ne devrait être décidée avant la prochaine réunion de l’AIEA le 6 mars à Vienne. La situation iranienne pourrait néanmoins empirer et refaire monter les prix.
Les nouvelles hausses des réserves américaines de pétrole attendus par les investisseurs dans le rapport publié mercredi ont pu également constitué un facteur de baisse. Les stocks de produits pétroliers américains sont déjà tous supérieurs à leur niveau de l’an passé, et les analystes tablent sur une nouvelle hausse d’environ 700.000 barils des stocks de pétrole brut, une augmentation de 1,9 million de barils des réserves d’essence et de 150.000 barils des réserves de produits distillés.
De plus, l’agence d’information sur l’Energie (EIA) a rapporté mardi que la demande totale de produits pétroliers s’était contractée de 0,3% en 2005 aux Etats-Unis, pour la première fois depuis 2001. Le recul de la demande se justifierait par la flambée des cours, aux perturbations engendrées par les cyclones Katrina et Rita, à la consolidation de l’industrie aérienne et à un hiver clément, qui réduit la demande en produits de chauffage.
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