Altadis, fabricant de cigarettes franco-espagnol, a démenti catégoriquement jeudi avoir engagé un quelconque processus de négociations en vue d’une éventuelle OPA amicale du britannique Imperial Tobacco sur sa société.
Peu avant, un communiqué remis aux autorités boursières espagnoles avait déjà affirmé qu’il n’était pas « en négociations », en réponse aux rumeurs d’une offre de 7,5 milliards de livres (11 milliards d’euros) sur le groupe.
Le titre Altadis avait bondi jeudi matin après la publication d’informations par le Daily Mail citant des « sources informées » selon lesquelles Imperial Tobacco s’apprêterait à lancer une OPA amicale sur le groupe franco-espagnol. A la cloture, l’action progressait de 3.46 % sur un marché en hausse de 1.24 %.
Le 2 février, l’agence de notation Moody’s avait passé la note du groupe Altadis à « négative » en raison de la baisse des prix décidée en Espagne.
I
Espagne: hausse des taxes sur les cigarettes visant les marques à bas prix
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MADRID, 10 fév 2006 (AFP)
Le gouvernement espagnol a approuvé vendredi une nouvelle hausse des taxes sur les cigarettes, dont un impôt minimum pour les marques à bas coût, en pleine guerre des prix déclenchée par les fabricants après l’entrée en vigueur d’une sévère loi anti-tabac.
L’exécutif relève de 1,05 point à 57% l’une des deux taxes sur le tabac, et oblige désormais les fabricants à payer 8,20 euros pour 1.000 cigarettes fabriquées contre 6,20 euros auparavant, selon un communiqué officiel.
Le gouvernement établit également une taxe minimum de 55 euros pour mille cigarettes, ce qui revient à pénaliser d’un impôt d’au moins 1,10 euros tous les paquets de cigarettes, ajoute le communiqué, qui précise que cette mesure concerne le segment des cigarettes à bas prix.
Un impôt minimum sur les marques à bas prix avait été réclamé par la ministre de la Santé, Elena Salgado et le fabricant Philip Morris (Marlboro).
Jeudi, le ministre de l’Economie, Pedro Solbes, avait averti que le gouvernement n’excluait pas de nouvelles hausses des impôts sur le tabac tant que les prix de vente des cigarettes ne se situeraient pas à un niveau « approprié » et dissuasif.
« Une fois de plus, les fabricants n’ont pas répercuté la hausse des impôts sur les prix de vente, ce qui démontre qu’ils disposent de marges suffisamment importantes » pour contrer les durcissements de la fiscalité, avait-il regretté.
Le gouvernement a également décidé d’élever de « façon temporaire » la commission que touchent les buralistes. Ces derniers s’étaient plaints que les réductions des prix des cigarettes les contraignaient à vendre à perte.
L’exécutif autorise également les kiosques à journaux à vendre du tabac et ils devront pour cela installer des distributeurs de paquets de cigarettes.
Fin janvier, environ 300 titulaires de kiosques à journaux avaient manifesté à Madrid devant le ministère de la Santé pour protester contre la loi anti-tabac qui leur interdit de vendre des cigarettes depuis le 1er janvier.
Cette interdiction aux 30.000 kiosques à journaux espagnols signifiera une baisse de leur chiffre d’affaires de 40%, avait alors déclaré Juan Vicioso, président de la Confédération espagnole de vendeurs de presse (Covepress).
Altadis : nouvelle hausse de la fiscalité sur les cigarettes
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Le Conseil des ministres espagnol a décidé de faire passer la taxe proportionnelle s’appliquant sur le prix de vente des cigarettes de 55,95 à 57%. De plus, la taxe spécifique forfaitaire en euros pour 1.000 unités passe de 4,20 à 6,20 euros.
Par ailleurs, le Conseil des ministres a également décidé de porter temporairement la marge des débitants de tabac de 8.5 % à 8.75 % au prix de vente jusqu’au 30 juin 2006.
La fiscalité sur les cigarettes avait déjà été modifiée le 21 janvier dernier. La première taxe était passée de 54,95 à 55,95 Euros, tandis que la deuxième était passée de 4,20 à 6,50 Euros.
Altadis va décider dans les prochains jours des changements à apporter à ses prix afin de prendre en compte la nouvelle fiscalité. Le groupe avait réagi début février à la première hausse en revoyant ses prix à la baisse.
Le titre recule de près de 2% ce matin à 36,85 Euros à la bourse de Paris.