Bourse : pourquoi je peux ne rien faire…

Je suis tombé sur un petit texte du biologiste Henri Laborit intitulé Les bases biologiques des comportements sociaux. Rien à voir avec la bourse ? Si… Ce monsieur, qui a beaucoup travaillé sur les systèmes inhibiteurs de l’action, écrit : (…) Nous sommes capables d’imaginer la survenue d’un événement douloureux, qui ne se produira peut-être jamais, mais nous craignons qu’il survienne. Tant qu’il n’est pas là, nous ne pouvons pas agir, nous sommes dans l’attente en tension, en inhibition de l’action, nous sommes donc angoissés. L’angoisse du nucléaire appartient à ce type, par exemple.

Certaines vagues ou impulsions haussières me semblent directement liées à ce principe. Le dernier exemple assez flagrant remonte au 7 juillet – les attentats de Londres. Après une panique éclair (3 heures), les marchés se sont mis à remonter sévère et à dépasser très significativement les précédents plus hauts de l’année au cours des jours et des semaines qui ont suivi. Il est assez clair, maintenant, que des attentats étaient attendus, que l’angoisse pesait sur les marchés, qu’elle inihibait les investisseurs, que malgré eux et avec une dose d’imagination mal placée, ils craignaient pire que ce qui est arrivé.

De même la réélection sans discussion possible de G. W. Bush avait libéré un potentiel de hausse – les marchés craignaient un scénario à la 2000, où durant deux mois, on ne savait pas qui serait président… Idem avec les élections en Irak en janvier dernier, voir récemment au Japon avec la réélection de Koizumi.

Un boursier actif comprend et utilise ce psychisme boursier. Je crois même que certains fonds anglo-saxons et hollandais ont établi des systèmes de gestion basés sur le comportement.

Y en a que ça inspire ? Moi je trouve ça stimulant – ça permet de sortir de la sauce « analyse financière », dont chacun sait maintenant qu’elle ne vaut pas grand chose si elle n’est pas reliée et englobée dans une vision plus large. C’est d’ailleurs un argument de poids d’Henri Laborit de souligner comment un organe, aussi petit soit-il, est relié et géré par un système plus large et ainsi de suite façon poupées russes…