Airbus : l’Allemagne ne souhaite pas se désengager de ses parts

Inquiétant tout de même, même si le ton se veut rassurant …. Un responsable du gouvernement allemand a déclaré mardi que l’Allemagne n’avait pas l’intention de vendre sa participation de 11% dans Airbus Group SE. Ce qui signifie que la question se pose … laissant la porte grande ouverte pour la Chine,  l’Empire du Milieu se révélant décidément bien réveillé …

Brigitte Zypries, secrétaire d’Etat parlementaire au ministère de l’Economie, a ainsi déclaré à l’agence de presse Reuters que l’Allemagne avait certes préalablement envisagé de vendre sa part dans Airbus en vue de profiter de la valorisation de ses actions, mais avait au final décidé de rester actionnaire pour conserver sa présence au conseil d’administration. Un choix qui s’est révélé « précieux  comme instrument pour nous assurer un rôle dans la gestion de la compagnie », a ajouté Brigitte Zypries à la veille de l’inauguration du salon aéronautique de Berlin.

« Nous voulons rester un pays capable de jouer un rôle dans Airbus et maintenir et renforcer cette société européenne en tant que société européenne », a-t-elle par ailleurs déclaré. Cloturant la question en indiquant que « cette participation dans Airbus n’est pas un sujet de discussion. »

Ces propos interviennent alors que le ministre allemand de l’Economie, Sigmar Gabriel, avait préalablement déclaré qu’il souhaitait voir une offre alternative à l’offre d’achat de 4,5 milliards d’euros émise par le fabricant chinois d’appareils ménagers Midea sur le fabricant de robots industriels Kuka. A l’instar de cette opération, un désengagement de l’Etat allemand d’Airbus pourrait être aussi l’occasion pour une compagnie chinoise de prendre une participation dans le constructeur aéronautique.

A noter enfin qu’à la mi-mai, le gouvernement allemand a réclamé avec véhémence au groupe aéronautique de communiquer un plan précis pour résoudre les nouveaux problèmes de son avion de transport militaire A400M, dont les livraisons ont pris beaucoup de retard. « Le constructeur est sommé de fournir un plan solide », a déclaré le porte-parole du ministère allemand de la Défense, Jens Flosdorff, lors d’une conférence de presse.

Alors que de nouvelles défaillances ont été découvertes au niveau des moteurs de l’appareil mais aussi des fissures dans le fuselage, pour le gouvernement allemand, « ce qui est important est que le constructeur présente un plan sur la manière dont il pense résoudre les problèmes dans les prochains mois », avait alors ajouté Jens Flosdorff.

La Bundeswehr allemande, principale cliente d’Airbus pour son avion militaire, compte sur la cinquantaine d’A400M commandés pour remplacer sa flotte vieillissante d’avions Transall.

En 2015 déjà, l’Allemagne avait réclamé à Airbus des dédommagements à hauteur de 13 millions d’euros pour compenser le retard dans la livraison de ses deux premiers avions de transport militaire A400M.

Sources : Reuters, AFP

Elisabeth Studer – 1er juin 2016 – www.leblogfinance.com