Ouf …. après des négociations pour le moins soutenues, un accord a été trouvé vendredi soir à Bruxelles entre la zone euro et Athènes en vue de permettre l’extension du programme de financement de la Grèce. Bilan des courses : une prolongation de quatre mois du plan d’aide. Sous condition.
Le commissaire européen chargé de l’euro, Valdis Dombrovskis, a ainsi confirmé l’accord sur son compte Twitter. De son côté, le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a affirmé que l’accord était « une première étape » qui allait permettre à Athènes de « laisser le mémorandum derrière elle ».
« La Grèce devient coauteur des réformes et de sa destinée » , a estimé M. Varoufakis. Il est toutefois permis d’en douter … les banques occidentales restant à l’affût , voire étant déjà dans la bergerie …
Tout n’est pas rose pour autant pour Athènes alors que selon une source européenne, le gouvernement grec devra présenter dès lundi soir ses réformes structurelles (lutte contre la fraude fiscale, corruption et administration publique), prérequis indispensables pour obtenir le sursis qui lui est accordé par ses créanciers, à savoir : l’Union européenne (UE), la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Les différentes mesures devront par la suite être détaillées par des experts, avant d’être examinées à l’Eurogroupe. « Si les réformes présentées par Athènes sont jugées satisfaisantes mardi, les procédures nationales de prolongation du plan d’aide pourront débuter », a ainsi déclaré le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.
Ce dernier a tenu par ailleurs que les ministres des Finances de la zone euro avaient prolongé de 4 mois le plan d’aide à la Grèce
…. en échange de la promesse d’Athènes de ne pas remettre en cause les réformes dont l’annulation aurait un impact budgétaire négatif et d’honorer toutes ses dettes.
Voilà les Grecs prévenus ….
En réaction à cette annonce, Wall Street a fini en hausse vendredi, le Dow Jones, en hausse de 0,86%, atteignant même un plus haut historique, tandis que le Nasdaq augmentait de 0,63%.
Selon des résultats définitifs, l’indice vedette Dow Jones Industrial Average a ainsi gagné 154,67 points à 18.140,44 points, un record en clôture, et le Nasdaq progressant quant à lui de 31,27 points à 4.955,97 points.
Les investisseurs présents sur le marché américain semblent ainsi considérer que la crise a été évitée … il n’en demeure pas moins que la vigilance est de mise alors qu’aucun accord définitif n’a été signé, les tensions pouvant reprendre de plus belles en début de semaine prochaine, à l’annonce des réformes envisagées.
Reste en effet à savoir si l’Allemagne a fait de réelles concessions. Ce qui, le cas échéant permettra de tabler sur la viabilité de l’accord, si l’on en croit certains experts. Une éventuelle rigidité allemande pourrait au contraire conduire la Grèce à sortir de la zone euro.
Quoiqu’il en soit, un tel compromis pourrait également permettre à Athènes de gagner du temps pour faire défaut sur sa dette.
Sources : AFP, Reuters
Elisabeth Studer – 20 février 2015 – www.leblogfinance.com
L’accord entre l’Eurogroupe et la Grèce résumé en cinq points
Vendredi soir, l’Eurogroupe et Athènes ont trouvé un accord qui prévoit la prolongation du programme de soutien jusqu’à juin, sous condition qu’Alexis Tsipras présente de nouvelles mesures dès lundi. Explications en cinq points.
COURRIER INTERNATIONAL
21 FÉVRIER 2015| 0
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Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, le 12 février 2015 à Bruxelles – AFP/John Thys Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, le 12 février 2015 à Bruxelles – AFP/John Thys
• L’Allemagne a eu ce qu’elle voulait… pour l’instant
« Ces dernières semaines, l’Allemagne a insisté sur le fait qu’elle n’abandonnerait pas le plan de soutien de la Grèce », rappelle le Wall Street Journal. Alors que le Premier ministre grec s’était d’abord opposé au maintien de ce plan, il en a finalement demandé une extension – qui court jusqu’en juin – , en promettant de s’y soumettre.
• Athènes devrait bénéficier d’une plus grande indulgence
L’Eurogroupe accorde une plus grande marge de manœuvre à la Grèce pour qu’elle tienne ses objectifs budgétaires pour 2015. De plus, « l’accord n’impose pas à Athènes de respecter ces mêmes objectifs pour les années suivantes. C’était là une des volontés d’Alexis Tsipras », note le Wall Street Journal.
• L’accord pourrait ne pas tenir
Lundi, Athènes devra présenter à l’Eurogroupe une liste de réformes pour respecter l’équilibre de ses finances publiques, en s’inspirant de celles que le précédent gouvernement s’était engagé à mettre en œuvre. « Alexis Tsipras a déjà fait savoir qu’il comptait revenir sur plusieurs de ces mesures », indique le Wall Street Journal. Mais certaines des mesures qu’il rejette le plus farouchement – comme la diminution des pensions de retraite – sont celles que l’Eurogroupe perçoit comme vitales.
• Les politiciens grecs pourraient rejeter l’accord
« Il semble que l’accord aille à l’encontre de certains engagements de campagne du Premier ministre grec », pointe le Wall Street Journal. Avec cet accord, la Grèce reste en effet sous la surveillance de la Commission européenne, du FMI et de la BCE, contrairement à ce qu’avait promis Alexis Tsipras.
• La Grèce aura besoin de plus d’argent
Etant donné que l’excédent budgétaire grec devrait être plus bas que prévu dans les années à venir, Athènes aura besoin d’argent. « L’Eurozone s’est dite prête à réduire les taux d’intérêt des prêts accordés à la Grèce, mais cela ne suffira sans doute pas », analyse le Wall Street Journal.
Grèce: manifestation pour demander la fermeture d’un camp
Près de 300 manifestants se sont brièvement introduits samedi dans un camp de rétention près d’Athènes, où sont détenus des centaines de migrants sans papier. Ils en ont exigé la fermeture, conformément aux promesses du nouveau gouvernement de gauche.
Les manifestants, rassemblés à l’appel de plusieurs organisations de droits de l’homme et de soutien aux migrants, ont franchi l’entrée principale du site d’Amygdaleza. Derrière les grilles, des dizaines de migrants les ont accueillis avec des applaudissements et aux cris de « Syriza », le parti du Premier ministre Alexis Tsipras.
« Les centres de rétention, nulle part, jamais », ont chanté les manifestants qui marchaient derrière une banderole: « les camps de concentration ne peuvent pas être améliorés, ils doivent être détruits ». Ils ont ensuite été fermement refoulés par les forces de l’ordre vers la sortie.
Un des pires camps
Le camp de rétention d’Amygdaleza, situé sur les flancs du mont Parnès (Parnitha en grec), « est l’un des pires qui existe en Grèce » selon Mario Avgustados, militant d’une ONG. « Le gouvernement nous a dit qu’il avait besoin de 100 jours pour le fermer, mais nous voulons qu’il ferme ce camp maintenant », a-t-il ajouté.
Le gouvernement a confirmé son intention de fermer les centres de rétention après le suicide le 14 février d’un migrant pakistanais précisément à Amygdaleza.
Craintes des associations
Mais le partenaire de Syriza au sein de la coalition, les Grecs indépendants, parti de droite souverainiste, est lui favorable à un contrôle très strict de l’immigration. Les associations des droits de l’homme en Grèce craignent que le gouvernement n’ait du mal à avancer sur la question des centres de rétention avec un tel allié.
Prévu pour accueillir un millier de personnes, ce centre en abrite beaucoup plus dans des préfabriqués entourés de barbelés, dans des conditions sanitaires difficiles. Ce qui a provoqué plusieurs fois des grèves de la faim et des révoltes.
(ats / 21.02.2015 20h07)
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