Mali : Hollande réaffirme le rôle « très important » de l’Algérie

A l’occasion  de  sa venue à Alger,  le président français, François Hollande,  a  tenu à affirmer  que l’Algérie jouait un rôle « très important » dans  le traitement de la crise au Mali. Tant dans la lutte contre le terrorisme,que pour favoriser les négociations politiques.

« L’Algérie a lutté contre le terrorisme et elle est en train de nous livrer son expérience. Le président Bouteflika et moi-même sommes en convergence de vues » pour le traitement de la crise du Mali« , a tenu à souligner François  Hollande lors d’une conférence de presse.

« Nous pensons qu’il convient de faire le dialogue politique pour que les négociations puissent permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale avec les mouvements et les forces qui luttent directement contre le terrorisme« , a-t-il par ailleurs ajouté.

Mais   le  Président  français n’est pas seul  à fouler le territoire  algérien …  diplomates et militaires US ayant compris depuis fort longtemps  ce rôle « très important » que revêt l’Algérie  dans la crise  malienne.

Après le général Carter Ham, chef du commandement américain pour l’Afrique (Africom), Hillary Clinton  s’est rendue à Alger en octobre dernier. Sujet de prédilection ? Le Mali et AQMI … le pétrole et le gaz étant relayés aux oubliettes, enfin, officiellement … Le communiqué du département d’Etat US indiquait alors  que Mme Clinton s’entretiendrait avec le président Abdelaziz Bouteflika sur des “questions d’intérêts bilatéral et régional”.

Rappelons par ailleurs qu’en visite à Alger au début du mois d’octobre, le général Carter Ham avait déclaré quant à lui que son pays privilégiait une solution diplomatique et politique à la crise malienne. Une manière – selon le site « Sahel Intelligence » – « d’ajouter à la confusion générale de la communauté internationale » sur la question. Le journal indiquant par ailleurs qu’en l’espace de cinq mois, le commandant de l’Africom s’est rendu deux fois en Algérie.

Officiellement, pour le général Carter Ham, il est impératif de faire la distinction entre les groupes armés terroristes et ceux qui ne le sont pas. Une manière de justifier les investigations menées par les États-Unis en vue de faire la lumière sur les rôles du MUJAO, du MNLA, le mouvement indépendantiste touarègue, et d’Ansar Dine, la milice des Défenseurs de l’Islam.

Certes, parallèlement, le général américain en visite à Rabat (Maroc) avait réitéré les réserves de Washington quant à une action militaire au Sahel. Une « prudence » bien surprenante pour les Etats-Unis, toujours prompts à »dégainer » … à moins que l’objectif ne soit de provoquer le chaos chaque jour un peu plus … en manipulant justement des groupes extrémistes … alors même que le pays détient des ressources en matières premières fort convoitées telles que pétrole, gaz et coltan.

Simple hasard ? alors que la région du Sahel est soumise à des troubles de plus en plus violents, l’actualité nous rappelle que la région est riche en pétrole.

Au début de l’année 2012, Le géant pétrolier français Total a en effet annoncé la signature de deux permis d’exploration avec les autorités mauritaniennes dans le très prometteur bassin de Taoudéni.

Le groupe y a ainsi acquis, en tant qu’opérateur, une participation de 90% dans les blocs C 9 en mer très profonde et Ta 29 à terre. La compagnie nationale mauritanienne SMH détiendra les 10% restants.

Le bloc C 9, situé à environ 140 kilomètres à l’ouest des côtes mauritaniennes, s’étend sur plus de 10.000 km (!…), par des profondeurs d’eau comprises entre 2.500 et 3.000 mètres. Le bloc Ta 29 est situé dans le désert du Sahara à 1.000 kilomètres à l’est de Nouakchott, au nord du bloc Ta 7 sur lequel Total mène déjà des activités d’exploration.

En février 2011, la presse algérienne indiquait que le groupe français Total et le groupe énergétique national algérien Sonatrach avaient dans leurs besaces plusieurs projets au Sahel. L’essentiel semblant être pour les deux groupes de « rafler » le plus de projets possibles, au Mali et au Niger.

Les récentes découvertes de richesses minières, dans le bassin de Taoudéni, large de 1,5 million de kilomètres carrés, partagé entre le Mali, l’Algérie, la Mauritanie et le Niger, provoquent en effet désormais un vif intérêt pour cette région.

Jean François Arrighi de Casanova, directeur Afrique du Nord de Total a ainsi fait état d’immenses découvertes gazières dans le secteur, freinant la progression du puits vers la zone pétrolière, en Mauritanie et le conduisant même à parler « d’un nouvel Eldorado».

A travers sa filiale internationale Sipex, Sonatrach a par ailleurs obtenu l’approbation du ministère des Mines nigérien pour procéder à des forages expérimentaux.

Au Mali, la filiale de Sonatrach présente depuis 2007, a acquis une prolongation de deux ans, émanant du ministère malien des Mines, pour la première phase d’exploration qui prendra fin en 2013.

Alors que final, le Sahel ne serait-il pas un nouvel Irak pour les Etats-Unis ? Lobby pétrolier et lobby militaire étant fortement engagés dans la bataille. L’un ayant intérêt à freiner l’expansion des grands groupes pétroliers concurrents – un peu trop fortement implantés dans la région à leur goût – l’autre se frottant les mains à l’idée de relancer la croissance US à sa manière en vendant des armes ? Qui sait …

On est alors en droit de se demander si au final, Washington, le lobby pétrolier US et le lobby militaire n’auraient pas intérêt à miner la situation … histoire de vendre des armes et éviter que des concurrents un peu trop zélés –  dont  la France  avec Total – ne raflent la mise sur le potentiel énergétique des  pays  formant la région  du Sahel.

Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com – 19  décembre 2012 –

(26 commentaires)

  1. Algérie: des étrangers enlevés sur un site pétrolier
    Par LEXPRESS.fr, publié le 16/01/2013 à 11:06, mis à jour à 11:17

    L’enlèvement aurait eu lieu sur un site de la Sonatrach près de la frontière avec la Libye. Les autorités algériennes n’ont pour le moment pas confirmé l’enlèvement

  2. 5 Japonais et un Français ont été enlevés dans le sud du pays, selon l’agenge Reuters, qui cite des sources locales diplomatiques. L’enlèvement aurait eu lieu sur un site pétrolier vers In Amenas, près de la frontière avec la Libye.

    Le journal algérien El Watan évoque lui trois ressortissants étrangers, dont deux Français et un Japonais.Ils auraient été enlevés dans la base vie de l’association Sonatrach-BP-Statoil, à Tiguentourine (In Aménas). Les trois hommes travaillaient avec le groupe JGC (Japan Gas Corp), selon la source citée par le quotidien algérien. Le groupe armé a pris les 3 personnes étrangères dans un véhicule 4×4 et a disparu dans la nature.

    Les autorités algériennes n’ont pour le moment pas confirmé l’enlèvement.

    Huit otages français sont déjà détenus au Sahel. Les menaces proférées par les groupes islamistes qui contrôlent le nord du Mali ont plongé leurs familles dans l’angoisse depuis le début de l’intervention militaire française vendredi.

    L’Algérie a fermé sa frontière avec le Mali, où une intervention militaire française est en cours, a annoncé lundi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani.

    L’offensive islamiste au Mali a suscité des craintes de voir ce pays transformé en sanctuaire pour des groupes extrémistes proches d’Al-Qaïda, créant ainsi une menace pour la région et l’Europe.

  3. Avions français: l’Algérie se détermine en fonction de ses intérêts suprêmes

    PARIS – La décision d’autoriser ou non le survol du territoire algérien par des avions français vers le Mali sera prise par les autorités algériennes en fonction des intérêts suprêmes de l’Algérie, a déclaré dimanche soir le ministre de l’Information Mohand Oussaid Bélaïd.

    C’est une question qui sera étudiée en fonction des intérêts suprêmes de l’Algérie, a dit le ministre, interrogé par la chaîne de télévision France24. Dans ce genre de situation c’est l’intérêt national qui est privilégié et c’est les autorités suprêmes du pays qui jugeront de l’opportunité d’autoriser ou de ne pas autoriser une telle action, a-t-il ajouté.

    Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius avait annoncé le 13 janvier que l’Algérie avait autorisé sans limite le survol de son territoire par les avions français engagés dans l’intervention au Mali.

    François Hollande avait aussi indiqué le 15 janvier depuis Dubaï que le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait autorisé le survol de l’Algérie par un certain nombre de nos avions.

    Mohand Oussaid Bélaïd (appelé couramment Mohamed Saïd) a souligné que la guerre au Mali est une guerre aux portes de l’Algérie.

    Dans la matinée, il avait mis l’accent sur la nécessité d’une solution politique au Mali. S’il en a été décidé autrement, je ne pense pas qu’il y ait d’autre solution à ce pays que politique, avait-il dit.

    Le ministre a encore assuré que la sécurisation de tous les sites gaziers et pétroliers en Algérie est un souci permanent des autorités algériennes. Cette nouvelle épreuve sera mise à profit par nos services de sécurité pour mieux encore sécuriser toutes les installations et mieux sécuriser nos frontières.

    L’Algérie a sécurisé ses frontières et a fermé ses frontières et a pris toutes les dispositions pour éviter tout débordement sur son territoire, a-t-il encore déclaré.

    Mohamed Saïd n’a pas voulu confirmer que des membres du commando de preneurs d’otage avaient été capturés vivants. Dans ce genre de situation l’information a parfois un aspect sécuritaire qu’on ne peut pas encore divulguer, a-t-il dit en précisant que les fouilles du site pour le sécuriser totalement se poursuivaient.

    Patientez jusqu’à demain, on aura un peu plus d’informations et probablement un bilan définitif, a-t-il dit. Une conférence de presse du Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal est prévue lundi à 13H30 GMT

    (©AFP / 20 janvier 2013 20h56)

  4. Mali, le grand retour de l’Algérie

    Par Abdou Semmar | janvier 16, 2014 9:38

    C’est finalement l’Algérie qui vient de prendre au Mali l’initiative diplomatique que la France aurait du susciter ces derniers mois, plutôt que de gérer les seuls aspects sécuritaire et militaire. Les principales forces représentatives des populations touareg et arabe du Nord se retrouvent à Alger, ce jeudi 16 janvier, pour tenter de dégager des solutions politiques. Il était temps!

    Depuis l’échec des accords de Ouagadougou au mois de juin 2013 entre les autorités de Balako et le MNLA, la France n’a jamais voulu sortir de l’ambiguité, prise en étau entre son alliance traditionnelle avec les touaregs et son soutien au pouvoir élu de Bamako. La diplomatie française n’a pas réussi à réunir autour d’une table les différentes forces qui se déchirent au Mali. Au point de s’attirer aujourd’hui des reproches aussi bien du coté des population du Nord Mali que des élites politiques du Sud, le président IBK en tète (voir l’article en rubrique politique sur “la cote d’amour des Français au Mali n’est plus ce qu’elle était”).

    Trop occupée à gérer l’interminable succession de Bouteflika, qui vient d’être hospitalisé à nouveau au Val de Grace à Paris, l’Algérie s’était montrée remarquablement discrète au Sahel ces derniers mois. Ce temps là est révolu. Alger reprend l’initiative sur son flanc sud. Cet activisme n’est pas une nouveauté. Déjà en 1991 puis en 2006 après les désordres qui avaient déja perturbé le Mali, les accords entre Bamako et les rébellions nordistes avaient été signés à Tamanrasset et à Alger. C’était l’époque où l’ancien président malien Amadou Toumani Touré déclarait: “Quand je parle du Nord du Mali, c’est comme si je parlais de l’Algérie”.

    Des solides réseaux

    Avant le déclenchement de l’opération Serval, l’Algérie avait fortement conseillé à la France de privilégier l’approche politique. Fascinés par les militaires, François Hollande et Laurent Fabius, en voyage officielle à Alger en décembre 2012, avaient prèté une oreille distraite à ces conseils avisés. Aujourd’hui, Alger a plusieurs atouts pour avancer sur la voie d’un accord entre les forces au Mali. Aussi bien à llUnion africaine qu’à l’ONU, les diplomates algériens sont toujours parvenus à être désignés, ces dernières années, sur les dossiers sahéliens. Alger dispose d’une véritable expertise.

    Mais surtout, l’Algérie bénéficie de solides relais au sein des communautés de Touaregs ou d’Arabes qui peuplent le Nord du Mali. Ainsi Iyad Ag Ghali, le chef d’Ansar Eddine, le mouvement qui se crée, au début de 2012, pour occuper avec ses alliés d’Aqmi et du Mujao le nord du Mali, a toujours été au mieux avec les autorités algériennes. Lorsque les prises d’otage s’étaeint multipliées après 2003, cet ancien consul du Mali en Arabie Saoudite avait joué un role clé dans les contacts entre l’Algérie et les katihas djihadistes.

    Lorsque le régime de Khadafi veut ouvrir un vaste consulat à Kidal, le fief des Touaregs, les Algérienns font en sorte que les libyens louent au prix fort une villa appartenant à Ag Ghali. De telles attentions créent des liens. Et lorsque le chef d’Ansar Eddine décide, le 8 janvier 2013, d’investir la ville de Konna, sur la route de Bamako, il est en liaison permanente avec les autorités algériennes, tout comme avec les représentants du Haut Conseil islamqiue de Bamako. Un véritable compromis politique avait été élaboré à l’époque pour mettre fin à l’imbroglio malien, et cela sous la houlette d’Alger. Les Français n’ont pas voulu en tenir compte, qui lancèrent alors leur opération militaire.

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